Un ancien responsable relève que les chances de tenue de l'élection présidentielle dans un futur proche restent nulles pour le moment et que les divers protagonistes locaux demeurent attachés à leur position, sans aucun changement jusqu'ici, en dépit des développements survenus dernièrement dans la région et des changements attendus dans certains États.
Cet état de fait est d'ailleurs corroboré par la présence de plusieurs responsables politiques libanais en vacances à l'étranger, ce qui tend à montrer que rien n'est encore parvenu en provenance des capitales influentes pouvant faciliter la tenue de la présidentielle, comme cela avait été le cas avant la formation du gouvernement Tammam Salam, l'hiver dernier. À l'époque, on se souvient que le Hezbollah avait subitement abandonné ses conditions drastiques pour la mise en place d'un cabinet après avoir reçu de l'extérieur des incitations dans ce sens. Pour un ancien ministre, il ne fait pas de doute que ce scénario se répétera en ce qui concerne la présidence, mais il reste à savoir quand.
Une source politique informée affirme pour sa part que des tentatives sont menées actuellement pour essayer de faire primer le dossier libanais sur d'autres dans la région, en tout cas de façon à concentrer les efforts des puissances internationales et régionales sur le dossier présidentiel libanais aussitôt que le gouvernement d'union nationale en Irak aura été mis en place.
Mais un ex-ministre estime qu'il faut du temps pour que les messages en provenance de l'étranger parviennent aux acteurs libanais qui entravent la présidentielle, à commencer par le Hezbollah. Quant aux démarches entreprises par le chef du PSP, Walid Joumblatt, elles ont beau être, selon cet ancien responsable, sérieuses et porter des éléments positifs, elles sont appelées à rester stériles et vaines car nul au sein du 8 Mars et en particulier le Hezbollah et le CPL n'ont rien modifié à leur position et ne semblent pas disposés à faire la moitié du chemin pour retrouver M. Joumblatt. D'ailleurs, à ce sujet, le secrétaire général du parti chiite, Hassan Nasrallah, a clairement déféré le leader druze devant le général Michel Aoun. Quant au président de la Chambre, Nabih Berry, il s'est contenté de convier M. Joumblatt à tenter de convaincre le chef du courant du Futur, Saad Hariri, de la nécessité d'opposer clairement une fin de non-recevoir à la candidature du général Aoun, ce qui sonnerait définitivement le glas de cette candidature non déclarée.
Face à tout ce micmac, le patriarche maronite, Mgr Béchara Raï, tente d'élever une fois de plus la voix. À son départ, jeudi pour Rome, il n'hésitait pas ainsi à accuser les députés de violer la Constitution. Cependant, les milieux de Bkerké notent qu'il existe dans la région un climat propice à des compromis politiques, se manifestant en premier lieu par les prémices de solution en Irak par le biais du futur gouvernement d'union nationale. Et ces mêmes milieux sont convaincus qu'une évolution positive dans la région ne peut que se répercuter positivement au Liban, à présent que les tentatives de dissocier la scène libanaise du contexte régional ont échoué.
Au sein du 8 Mars, on pense toutefois que les signaux de rapprochement entre l'Iran et l'Arabie saoudite restent jusqu'ici insuffisants pour être en mesure de produire quelque chose d'effectif au Liban à ce stade et qu'en tout état de cause, le dossier libanais est loin d'être en tête des préoccupations. Des milieux diplomatiques s'inscrivent néanmoins en faux par rapport à cette dernière affirmation et pensent qu'une solution au Liban pourrait être sur les rails, mais seulement après la formation du gouvernement irakien.
À ce sujet, un analyste politique arabe ne manque pas de souligner que certaines puissances mondiales et régionales ont réussi à tirer bénéfice de l'essor pris par les organisations extrémistes du type de l'État islamique (EI, ex-Daech), du Front al-Nosra et d'autres et les ont exploitées comme des épouvantails afin de forcer une solution en Irak qui passerait par l'acceptation de Téhéran de voir le Premier ministre sortant, Nouri al-Maliki, se mettre sur la touche. Une solution similaire serait envisagée pour la Syrie loin de Bachar el-Assad, ainsi que l'a clairement dit le président François Hollande, qui a rejeté toute idée d'adjonction du régime syrien à la coalition internationalo-régionale montée actuellement pour faire face aux organisations terroristes, ce régime et Daech étant à ses yeux les deux faces d'une même monnaie. Au Liban, un membre du gouvernement note que les événements qui se produisent dans la région de Ersal sont une facette de la confrontation enclenchée et qui, à en croire un ancien responsable, mènera à ce que le dossier du Hezbollah soit posé à la table des négociations, les tentatives de ce dernier de se joindre, lui aussi, à la coalition internationale antiterroriste ayant également été rejetées.
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commentaires (5)
le docteur est sincere, au moins il a eu le courage de se presenter aux élections devant tout le monde comme dans chaque pays democratique qui se respecte, pourtant certain n'ont meme pas le courage de le faire publiquement .. vous savez pq? car ils savent tres bien qui si vote il y a il ne verront jamais JAMAIS la presidence !!! pourtant avec tout charisme se docteur est prets a ceder sa place pour que tout les libanais soient unis dans le pire et dans le meilleurs !!
Bery tus
16 h 18, le 31 août 2014