La réponse du CPL aux accusations d’armement : Nous refusons les armes illégales

« L'appel à l'armement lancé par le Courant patriotique libre à ses partisans, en partenariat avec le Hezbollah », comme l'avait dénoncé le secrétariat général du 14 Mars dans son dernier communiqué, a été démenti par le CPL. Ainsi, le député Ibrahim Kanaan, secrétaire du bloc du Changement et de la Réforme, a appelé à « éviter les surenchères et la falsification des faits en évoquant un soi-disant armement du CPL ». « Non seulement ces accusations sont sans fondement, mais elles sont destructrices », a-t-il martelé, appelant en outre à « se solidariser avec l'armée, en lui assurant l'appui politique et logistique nécessaire pour ses missions ».
De son côté, le député Salim Salhab, membre du même bloc, a affirmé dans un entretien à la radio que le CPL « n'a jamais eu des comportements de milice ». « Notre position est contre l'autosécurité. Seuls les services de sécurité libanais nous protègent », a-t-il insisté.
Néanmoins, le 14 Mars maintient ses accusations. Ainsi, le député Ammar Houry, membre du bloc du Futur, a fait état de « données concrètes sur l'armement de certaines régions dans la Békaa-Nord qui relèvent du CPL ». « Cette affaire est très dangereuse et nous ne légitimerons jamais cette orientation », a-t-il souligné, rappelant que le courant du Futur « refuse tout port d'armes illégales et rejette toute protection en dehors des cadres de l'armée et des forces de sécurité ». « Nous n'avons jamais accepté les armes illégales et nous ne le ferons jamais. Les armes illégales ne peuvent être le prétexte à d'autres armes illégales », a affirmé M. Houry.

« Le pari du Futur sur l'État »
Quid de l'armement des civils dans les régions frontalières, certaines relevant du Futur ? Interrogé sur ce point par l'agence al-Markaziya, le député de la Békaa-Ouest, Amine Wehbé, membre du bloc du Futur, a estimé que « le schéma est exagéré, du moins dans la Békaa-Ouest ». « Les gens ici sont pacifiques et parient sur l'État, a déclaré M. Wehbé. Ils n'envisagent aucunement de recourir à l'autosécurité, surtout qu'ils ont pu témoigner des horreurs de la guerre civile. Leur attachement à l'État se renforce lorsque monte le risque d'instabilité », a-t-il insisté.
S'agissant en outre des informations relatives à l'armement de partisans du CPL aux côtés du Hezbollah, Amine Wehbé a affirmé « n'avoir rien perçu sur le terrain qui confirme ces informations ». « Néanmoins, l'appui du CPL aux armes illégales contribue à incruster la culture de l'autosécurité dans ses rangs », a déclaré le député qui représente la Gauche démocratique au sein du 14 Mars. Stigmatisant une nouvelle fois la participation du Hezbollah aux combats en Syrie, M. Wehbé a mis en garde contre « une possible réédition de l'incident de Rachaya (infiltration nocturne d'éléments armés, entrés en confrontation avec l'armée, NDLR), qui est une répercussion de la crise syrienne ». « Nous parions sur l'armée face aux dangers », en attendant le retrait du parti chiite de Syrie, a-t-il conclu.