Rechercher
Rechercher

Liban - Sécurité

Le Comité des ulémas pourrait renoncer à sa médiation pour libérer les otages

Le Comité des ulémas pourrait renoncer à sa mission de médiation comme elle l'avait souvent insinué.

À maintes reprises, ce comité, qui s'était proposé d'intervenir auprès de l'Etat islamique et le Front al-Nosra pour la libération d'une trentaine de militaires pris en otage par ces deux formations, avait déclaré son intention de rendre le tablier s'il devait échouer à les libérer. La décision de se retirer pourrait être prise aujourd'hui à l'issue d'une réunion prévue entre certains de ses membres et le Premier ministre Tammam Salam, qui gère personnellement ce dossier.
Les raisons d'un éventuel retrait des ulémas sont multiples. Tout d'abord, les médiateurs se sont rendus à l'évidence que « l'État n'a pas encore réagi aux demandes des groupes islamistes », ce qui réduit leur marge de manœuvre et sabote, selon eux, leur mission en remettant en cause leur efficacité quant à l'objectif ultime de l'opération.
Une autre raison est le fait que les brigades jihadistes ont fait monter les enchères. Une situation qui complique la mission des médiateurs qui ont réalisé que leur tâche risque de se prolonger plus que prévu. Craignant qu'une campagne de dénigrement ne les vise – certaines voix se sont déjà élevées pour accuser les ulémas d'être liés aux jihadistes –, les médiateurs s'inquiètent des répercussions de cette affaire, surtout si leur médiation venait à échouer.
Par ailleurs, les informations qui ont circulé sur l'entrée en lice d'un autre médiateur, le directeur général de la Sûreté Abbas Ibrahim, qui serait disposé à effectuer une médiation avec le Qatar et la Turquie, auraient, semble-t-il, été saisies au vol par les ulémas. Ces derniers, précise al-Markaziya, pourraient utiliser ce nouveau développement comme prétexte pour se retirer.
Une source sécuritaire autorisée a cependant précisé à L'Orient-Le Jour que l'initiative d'envoyer le général Abbas Ibrahim au Qatar en particulier « n'a pas reçu l'aval du Premier ministre ni de la classe sunnite en général qui ne veut pas agacer l'Arabie saoudite. Le royaume est, depuis un certain temps, à couteaux tirés avec Doha », rappelle la source. Une autre source croit savoir que ni la Turquie ni le Qatar n'entretiennent des relations avec le Front al-Nosra ou l'EI, d'où « l'inutilité de cette nouvelle mission envisagée ».
D'ailleurs, cheikh Adnane Amama, l'un des membres du Comité des ulémas, confirme ces hésitations en précisant hier que l'entrée en scène de la Turquie « n'est pas certaine, mais possible ».
« Nous avons entendu dire qu'une troisième partie pourrait être impliquée, ainsi que des informations qui ont fait état d'un voyage du général Abbas Ibrahim à Ankara », a-t-il dit.
« Si cette information est vérifiée, nous accueillerons favorablement la venue d'un autre médiateur et aiderons tous ceux qui pourront mener ce dossier à des conclusions heureuses », a-t-il ajouté.
Interrogé sur la possibilité pour la Turquie de jouer un rôle positif en ce sens, le dignitaire sunnite a répondu : « Tout est possible. Nous souhaitons au plus haut point qu'une partie tierce fasse la médiation, d'autant que nos moyens sont limités et ne dépassent pas les bonnes paroles. »
L'uléma a indiqué que le comité attend aujourd'hui la réponse officielle du gouvernement concernant le principe du « troc » proposé par les brigades islamistes.

À maintes reprises, ce comité, qui s'était proposé d'intervenir auprès de l'Etat islamique et le Front al-Nosra pour la libération d'une trentaine de militaires pris en otage par ces deux formations, avait déclaré son intention de rendre le tablier s'il devait échouer à les libérer. La décision de se retirer pourrait être prise aujourd'hui à l'issue d'une réunion prévue entre...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut