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À La Une - Proche-Orient

Gaza : Israël porte un coup sévère au Hamas

Trois chefs des Brigades Ezzedine al-Qassam ont été tués à Rafah dans un raid mené par l'aviation en coordination avec le renseignement israélien

Dans cette photo de 1999, l'on peut voir Raëd al-Atar (g.), et Mohammed Abou Chamala (c.), deux des trois leaders du Hamas tués par un raid israélien le 21 août 2014. REUTERS/Suhaib Salem

En tuant trois commandants de sa branche armée après avoir tenté d'éliminer son chef mardi soir, Israël a infligé un coup sévère au Hamas jeudi dans la bande de Gaza.

Les trois chefs des Brigades Ezzedine al-Qassam ont été tués à Rafah dans un raid mené par l'aviation en coordination avec le renseignement israélien, 36 heures après la reprise des hostilités dans le territoire palestinien, ont indiqué les deux belligérants. Deux d'entre eux, Raëd al-Atar et Mohammed Abou Chamala, figuraient parmi les hommes les plus recherchés par le renseignement israélien. Ils sont associés à différentes attaques et à deux évènements qui ont marqué les Israéliens: l'enlèvement du soldat Gilad Shalit en 2006 et la mort de trois soldats à Rafah le 1er août.

 

Au moins 19 Palestiniens, dont quatre enfants, ont également été tués et des dizaines d'autres blessés dans différentes frappes israéliennes dans la nuit de mercredi et jeudi matin. Le raid contre les commandants d'al-Qassam a fait au moins quatre autres morts à Rafah, la ville qui avoisine la frontière égyptienne et qui est l'un des secteurs les plus dévastés par la guerre, ont indiqué les secours. Il n'a laissé de l'immeuble dans ou près duquel se trouvaient les victimes qu'un cratère et un tas de ruines.

Deux frappes ont pris pour cibles des groupes de gens dans les rues de Beit Lahiya (au nord du territoire) et de la ville de Gaza jeudi, tuant sept personnes, dont quatre enfants, ont rapporté les secours.

Les branches armées du Hamas et de son allié du Jihad islamique ont revendiqué, elles, des dizaines de tirs de roquettes vers Israël. L'armée israélienne a dénombré 17 tirs, dont l'un a été intercepté par le système anti-missiles israélien. Elle n'a pas rapporté de victimes. Ces tirs ont épargné l'aéroport international de Tel-Aviv, malgré la mise en garde lancée mercredi par al-Qassam, selon les Israéliens. Les Brigades avaient prévenu les compagnies aériennes étrangères de ne pas se poser à l'aéroport Ben-Gourion, laissant entendre qu'il serait à nouveau pris pour cible. Al-Qassam a effectivement revendiqué jeudi un tir de roquette vers Ben-Gourion. Mais l'armée israélienne a démenti. Tous les vols à l'arrivée et au départ de l'aéroport ont été maintenus jeudi matin, selon l'Autorité aéroportuaire.

 

(Lire aussi : Les Brigades al-Qassam, entre menaces et désir de « vengeance »)

 

Abou Chamala, une cible désignée

Parmi les trois chefs du Hamas, Mohammed Abou Chamala et Raëd al-Atar appartenaient au haut commandement des Brigades, selon une source palestinienne.

Mohammed Abou Chamala était le commandant d'al-Qassam pour le sud de la bande de Gaza. A ce titre, il était une cible privilégiée de l'armée israélienne qui a livré d'intenses combats dans le sud du territoire et autour de Rafah après la mort de trois soldats attaqués par des combattants palestiniens lors d'une opération de destruction de tunnels le 1er août. L'armée israélienne avait d'abord craint que l'un des soldats, Hadar Goldin, ait été enlevé. Il a plus tard été déclaré mort. Les Palestiniens auraient toujours une partie de son corps.

 

Raëd al-Atar était traqué pour avoir planifié et dirigé l'opération au cours de laquelle avait été enlevé le 25 juin 2006 le soldat Shalit. Le rapt avait déclenché cinq mois d'opérations militaires israéliennes dans la bande de Gaza. Le sort du soldat avait tenu en haleine l'opinion avant qu'il ne soit libéré le 18 octobre 2011 en échange d'un millier de prisonniers palestiniens.

Mohammed Barhoum semble avoir été une cible moins éminente.

Les trois hommes ont été tués moins de deux jours après qu'une autre opération ciblée israélienne eut, semble-t-il, manqué le chef lui-même des Brigades al-Qassam, l'insaisissable Mohammed Deif. La femme de Mohammed Deif et leur garçon de sept mois ont été tués dans l'opération.

 

(Lire aussi : Israéliens et Palestiniens s'affrontent aussi dans les rayons des magasins)

 

"Israël devra payer le prix"

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s'est gardé mercredi soir de confirmer ou d'infirmer que Mohammed Deif avait été visé et a fortiori qu'il avait échappé pour la sixième fois à une tentative d'élimination. Mais il avait justifié le principe, déclarant que "les dirigeants des organisations terroristes sont des cibles légitimes ". "L'assassinat des dirigeants des Brigades Ezzedine al-Qassam est un crime immense qui ne brisera pas notre détermination, ni n'affaiblira notre résistance, mais dont Israël devra payer le prix", a prévenu un porte-parole du Hamas Sami Abou Zouhri.

 

Au moins 2070 personnes, dont des centaines d'enfants et d'adolescents, ont été tuées dans la bande de Gaza depuis le 8 juillet et le lancement par Israël de l'opération "Bordure protectrice" pour faire cesser les tirs de roquettes et détruire les tunnels d'attaque palestiniens. Les hostilités ont repris mardi soir après neuf jours de cessez-le-feu et l'échec de négociations indirectes entre Israéliens et Palestiniens au Caire.

 

(Lire aussi : Il a secouru les blessés à Gaza, un chirurgien de l'AUBMC raconte)

 

Entre la soif probable de vengeance du Hamas et le refus israélien de négocier "sous les bombes", les négociations avortées du Caire ne donnaient aucun signe de devoir reprendre jeudi matin. Les pourparlers sont "enterrés" avec le corps du fils de Mohammed Deif, a dit al-Qassam. "Si le Hamas tire, nous riposterons avec plus de force encore, et s'ils ne comprennent pas aujourd'hui, ils comprendront demain, et si ce n'est pas demain, ce sera après-demain", a répliqué le Premier ministre israélien.

Dans une déclaration adoptée à l'unanimité, le Conseil de sécurité de L'ONU a cependant appelé Israéliens et Palestiniens à reprendre les discussions. Le président palestinien Mahmoud Abbas a de son côté entamé une visite à Doha pour rencontrer l'émir du Qatar, cheikh Tamim Ben Hamad Al-Thani, et Khaled Mechaal, le chef en exil du Hamas.

 

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commentaires (6)

D autres deviendront chefs à la place, ainsi de suite, avec ce taux de renouvellement des chefs le hamas va passer pour une démocratie!!

CBG

02 h 32, le 23 août 2014

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Commentaires (6)

  • D autres deviendront chefs à la place, ainsi de suite, avec ce taux de renouvellement des chefs le hamas va passer pour une démocratie!!

    CBG

    02 h 32, le 23 août 2014

  • Israël va peut-être payer le prix un jour, mais en attendant, ce sont les Palestiniens qui payent tous les jours le prix de la bêtise du Hamas.

    Robert Malek

    19 h 19, le 21 août 2014

  • Malheureusement, les destructions ne sont pas dans les quartiers huppes de Gaza City ou les hotels 5 etoiles et autres sites sont epargnes. Ils sont epargnes car c est dans ces quartiers que vit la nomenklatura de Hamas. Par contre dans les quartiers populaires, c est vraiment l enfer, vu que c est la que le Hamas met ses missiles....Quel bande d'enfoires...

    IMB a SPO

    19 h 10, le 21 août 2014

  • L'ABRUTISSEMENT FINIT MAL !

    LA LIBRE EXPRESSION

    16 h 28, le 21 août 2014

  • j'approuve cette déclaration "soyons sérieux" que je lis à l'instant. Israël doit payer le prix ???? Pour affirmer ce genre de conviction, il faut en avoir les moyens. Ce ne sont pas les roquettes qui vengeront plus 2000 palestiniens morts, plus de 10.600 blessés, la destruction de tous les immeubles, l'économie détruite, la misère de 1,8 millions de palestiniens ... Ces chefaillons ne se rendent pas compte de leur affabulation, trompant leur peuple et se cachant parmi eux. Il faut arrêter Israël . Ils n'en sont pas capables. Et Israël, avec sa puissance, aveuglement, va encore intensifier ses frappes. ASSEZ ! STOP ! il y a eu assez de de morts et de dégâts comme ça. La vengeance ne signifie plus rien

    FAKHOURI

    14 h 20, le 21 août 2014

  • Soyons sérieux , le Hamas c'est porté un coup sévère à lui même en rompant la trêve...! mais question fondamentale au-delàs de cette période ...que veut au final ce mouvement islamiste ...? leurs attitude est incompréhensible, tant du point de vue stratégique ,que politique ..ne parlons pas du point de vue militaire ..Car cela serait plus décent de ne pas en parler ...par respect pour les victimes civiles palestiniennes ...

    M.V.

    13 h 44, le 21 août 2014

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