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Lifestyle - Disparition

« Good night, Mr Williams ! »

La police privilégie la thèse du suicide par pendaison de l'acteur, qui souffrait d'une sévère dépression.

« Une boule d’énergie », « un génie comique », « l’homme le plus drôle du monde »... Les superlatifs ont déferlé dans la presse et sur la Toile à l’annonce de la disparition de celui qui restera comme une légende de Hollywood, Robin Williams. Timothy A. Clary/AFP

L'acteur américain Robin Williams, l'un des plus brillants de sa génération, lauréat d'un oscar pour Good Will Hunting, est mort dans la nuit de lundi à 63 ans. Le comédien avait été vu vivant pour la dernière fois à son domicile de Marin County, la région juste au nord de San Francisco où il habitait avec sa femme, dimanche vers 22h00. Les premiers résultats de l'enquête sur sa mort vont dans le sens d'un suicide, a indiqué la police locale, qui a précisé que l'acteur a été retrouvé pendu avec une ceinture et un poignet entaillé. Ces coupures ne sont toutefois pas la cause principale de son décès, attribué « principalement » à « un suicide dû à l'asphyxie à cause d'une pendaison », a déclaré le lieutenant Keith Boyd lors d'une conférence de presse, notant qu'il n'y avait pas de « traces de lutte » apparentes, mais que l'enquête se poursuivait.


Son attachée de presse, Mara Buxbaum, a expliqué que l'acteur souffrait ces derniers temps d'une sévère dépression. Robin Williams lui-même avait parlé ouvertement par le passé de ses batailles contre l'alcool et la drogue, et ce bourreau de travail, qui avait encore trois films en postproduction pour les quelques mois à venir, avait avoué être retombé dans l'alcoolisme pour tenir face à son rythme de travail. Selon le professeur Michel Reynaud, chef du département de psychiatrie et d'addictologie à l'hôpital Paul Brousse près de Paris, « les artistes sont souvent des gens plus sensibles, ressentant plus fortement les émotions. Cela fait en général des écrivains, des poètes, des musiciens, des acteurs de grande qualité, mais derrière, des êtres souvent anxieux, déprimés, angoissés, bipolaires ».
L'acteur, originaire de Chicago, avait trois enfants. Sa femme Susan Schneider, épousée en troisièmes noces en 2011, a dit avoir « perdu mon mari et meilleur ami, pendant que le monde a perdu l'un de ses artistes les plus aimés et l'un des plus beaux êtres humains ». « Mon cœur est totalement brisé », a-t-elle ajouté, demandant que « l'accent ne soit pas mis sur sa mort, mais sur les moments de joie innombrables et de rire qu'il a donnés à des millions de gens ».

 

 

 

« Capitaine » d'une génération...
La carrière de Robin Williams s'est étalée sur quatre décennies, passant d'un registre à l'autre, du dramatique au comique en passant par la télévision.
Après avoir étudié l'art dramatique à la prestigieuse Julliard School, il a débuté sa carrière par des spectacles de one-man-show dans des night-clubs. Il a percé dans un épisode de la série « Happy Days » en 1974 puis dans la série télévisée « Mork & Mindy », dans laquelle il jouait Mork, un extraterrestre drôle et touchant, rôle pour lequel il reçut son premier Golden Globe. Il en a eu quatre au total, notamment celui du meilleur acteur pour Good Morning, Vietnam, de Barry Levinson, un rôle grâce auquel il a atteint une renommée mondiale. Il a conquis le grand public du monde entier avec un rôle poignant de professeur brillant face à des adolescents influençables dans Dead Poets Society (1989) et dans un registre comique dans des films comme Mrs. Doubtfire (1993).

 

 


Dans Dead Poets Society, un film qui a marqué toute une génération, ce « capitaine, oh mon capitaine » enjoignait ses élèves de profiter de la vie avec une devise, « Carpe diem », qui a résonné pour toujours aux oreilles de tous ceux qui ont vu ce film à la fin tragique. À l'autre bout du spectre dramatique, il a aussi incarné les personnages les plus noirs et torturés, comme le tueur en série de Insomnia ou le gérant de photomaton maniaque qui harcèle une famille dans Photo Obsession.
Robin Williams aura ainsi joué, en virtuose, toute la partition, du rire aux larmes, jusqu'à être finalement emporté par ses démons.


Avec son regard perçant et un visage à l'impressionnante plasticité, semblant toujours en équilibre instable entre le rire et les larmes, le comédien a exploré tout le registre des émotions humaines. Il était connu pour sa capacité unique à imiter les accents et à modifier sa voix.
L'acteur avait été opéré en 2009 du cœur avec succès, et le personnel médical avait alors raconté qu'il avait commencé à le faire rire deux heures à peine après être sorti de l'intervention.

 

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