Une fête de l’Armée gâchée par l’absence d’un président de la République

La cérémonie traditionnelle prévue tous les ans à la fête de l'Armée n'a pas eu lieu cette année. C'est le commandant en chef de l'armée, le général Jean Kahwagi, qui en a expliqué hier les raisons.
« Les circonstances difficiles par lesquelles nous passons et la vacance à la présidence nous ont imposé la décision d'annulation des célébrations. Seul le chef de l'État parraine cette cérémonie », a dit le général Kahwagi, prononçant l'ordre du jour devant les militaires lors du 69e anniversaire de la troupe.
« Cependant, a ajouté l'officier, la fête de l'Armée se poursuivra. De notre côté nous insistons pour célébrer (entre nous) cette date parce que l'armée est porteuse d'espoir aux yeux des citoyens. »
Traditionnellement, c'est le président qui remet épée et diplôme aux élèves officiers ayant achevé leur formation militaire.
Une cérémonie symbolique a cependant eu lieu à l'École militaire à Fayyadiyeh hier. Environ 280 élèves officiers accédant au grade de sous-lieutenant se verront remettre leur diplôme par le chef de l'École militaire, en raison de la vacance présidentielle.
Le commandant en chef de l'armée a souligné que l'institution « a vaincu toutes les tentatives visant à déstabiliser la coexistence en son sein ».
« L'institution militaire, en dépit des épreuves qu'elle a subies et des tentatives répétées visant à lui porter atteinte, a prouvé que la coexistence en son sein était une vérité et une conviction solidement ancrées en elle », a souligné le chef de l'armée.
De son côté, le vice-Premier ministre et ministre de la Défense, Samir Mokbel, a appelé à l'unité, estimant que l'armée est « une planche de salut, la garante de la paix civile, et celle qui fait face aux groupes terroristes et à Israël ».
Pour sa part, le président de l'Assemblée, Nabih Berry, a salué les martyrs de l'armée qui ont contribué à préserver la stabilité sécuritaire face à l'offensive menée par les takfiris.
Le Premier ministre, Tammam Salam, est entré en contact pour sa part avec le ministre de la Défense et le commandant en chef de l'armée, pour les féliciter, n'oubliant pas de rendre hommage aux soldats qui « ont sacrifié leur vie pour sauvegarder la sécurité ». Félicitant la troupe, l'ancien Premier ministre, Nagib Mikati, a saisi l'occasion pour réitérer une vérité incontestée : « Nous n'avons aucun autre choix que de compter sur l'État », a-t-il dit.
Allant dans le même sens, l'ancien chef de gouvernement Saad Hariri a réitéré son soutien à la troupe. « À l'ombre des circonstances difficiles que connaît la région et les dangers qu'elles font peser sur le Liban, les Libanais sont invités à se solidariser autour de leur État, autour des institutions sécuritaires et militaires. Ils sont également invités à sauvegarder la caractéristique fondamentale du Liban, qui est à la base même de sa force, à savoir la coexistence. »
Dans un communiqué, la Ligue maronite a adressé ses vœux à l'institution militaire, saluant sa contribution à la protection de la souveraineté du pays et de son indépendance.
Plusieurs autres personnalités politiques et religieuses ont marqué, chacun à sa manière, la circonstance, rendant hommage à la troupe pour son apport patriotique et national.

Hariri : L’armée doit rester un recours pour tous les Libanais

Sleiman : La vacance présidentielle épuise le pays et affaiblit la charge suprême