Grève des employés de KVA pour réclamer leur salaire

Plusieurs dizaines de journaliers d'Électricité du Liban (EDL), employés par la société KVA, ont participé hier à un sit-in devant les locaux de l'entreprise, pour réclamer le paiement de leur dernier salaire. « Nous sommes pris en otages par la direction de KVA, qui se sert de nous en nous privant de nos salaires en plein mois de ramadan, pour régler ses différends avec EDL », a confié à L'Orient-Le Jour Abdallah Baalbaki, journalier gréviste. Selon lui, KVA a justifié l'arrêt du paiement des salaires de ses employés par un défaut de paiement de la part d'EDL. Rappelons que KVA fait partie des trois entreprises privées sous-traitantes d'EDL et en charge du réseau de distribution électrique, qui avaient embauché il y a deux ans près de 2 000 journaliers, en attendant qu'un concours soit organisé pour les cadrer au sein de l'institution publique.

Selon M. Baalbaki, EDL ne serait pas satisfaite du rendement et des résultats de KVA, « mais nous, les employés, le dernier maillon de la chaîne, ne sommes pas responsables de cela et refusons de payer le prix d'un différend entre deux grands, quel qu'en soit la cause ! ». Contactée par L'Orient-Le Jour, EDL est restée très évasive à ce sujet. « Il y a continuellement des problèmes financiers entre parties contractantes, et si différend il y a avec KVA, il se réglera selon le contrat que nous avons signé avec elle », a affirmé une source à EDL, sans donner plus d'explications.

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En janvier dernier, la société KVA avait déjà fait parler d'elle en licenciant du jour au lendemain 62 de ses employés. Les grèves et l'intervention directe du ministre du Travail de l'époque, Sélim Jreissati, avaient fini par porter leurs fruits et les employés avaient été réintégrés. Mais à terme, cette situation ne satisfait ni KVA ni les principaux concernés, les journaliers. Selon l'entreprise privée, le contrat qu'elle a signé avec EDL le 2 avril 2012 prévoit de rediriger certains des journaliers vers le concours de la fonction publique afin d'alléger ainsi le surplus d'employés et de réduire ses coûts.

Mais le projet de loi, qui prévoit l'instauration d'un concours auprès du conseil de la fonction publique pour recruter et cadrer les journaliers dans les différents services d'EDL, n'a toujours pas été approuvé par le Parlement. « Cette situation est intenable, nous attendons l'annonce du concours depuis plus de deux ans, mais il semble que tout le monde nous ait oubliés », a conclu, révolté, M. Baalbaki.

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