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Moyen Orient et Monde - Crise

Kerry promet le soutien « intensif et soutenu » à l’Irak face aux insurgés

Maliki s'engage à la formation d'un nouveau gouvernement ; les jihadistes s'emparent de Tel Afar ; les forces irakiennes reprennent le poste-frontière d'al-Walid.

Au menu du jour des volontaires chiites irakiens : entraînements intensifs pour arriver à freiner l’avancée des jihadistes sunnites. Ahmad Mousa / Reuters

En visite hier à Bagdad, le secrétaire d'État américain John Kerry a promis le soutien « intensif et soutenu » à l'Irak face à la « menace existentielle » de l'offensive d'insurgés sunnites.
Mais pour que cette aide soit plus « efficace », M. Kerry a réclamé aux dirigeants irakiens qu'il a rencontrés dans la journée à Bagdad de mettre de côté leurs différends confessionnels et politiques, et de gouverner d'une seule main pour faire échec ensemble à cette offensive lancée il y a 12 jours.

 

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Le président américain Barack Obama avait annoncé la semaine dernière l'envoi de conseillers militaires pour aider l'armée irakienne face aux insurgés, mais a exclu dans l'immédiat des frappes aériennes comme le lui demandaient les autorités irakiennes. Ces dernières ont promis une couverture juridique aux conseillers américains envoyés dans le pays pour épauler les forces irakiennes.
Le secrétaire d'État, dont la venue en Irak n'avait pas été annoncée, a rencontré pendant une heure et quarante minutes le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki qui s'est dit déterminé à respecter la date-butoir du 1er juillet pour la formation d'un nouveau gouvernement, à la suite des élections législatives qu'il a remportées le 30 avril dernier. « Ce que subit l'Irak actuellement constitue une menace non seulement pour le pays, mais aussi pour la paix dans la région et le monde », a dit M. Maliki, selon un communiqué de son cabinet. Il a en outre appelé « les pays du monde, notamment ceux de la région, à prendre cela au sérieux ».
L'Union européenne a également jugé que pour contrer l'avancée des jihadistes sur le terrain, il fallait que « la réaction par les forces de sécurité s'accompagne d'une solution politique durable de la part du gouvernement irakien », réclamant ainsi qu'un « gouvernement d'union soit formé d'urgence ».

 

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Sauvagement tués
Car sur le terrain, les combats font toujours rage, bien que, dans l'entourage de Kerry, on note que l'avancée de Daech vers Bagdad s'est nettement ralentie. Depuis le 9 juin, les insurgés sunnites ont mis la main sur Mossoul, deuxième ville d'Irak, une grande partie de sa province Ninive, de Tikrit et d'autres secteurs des provinces de Salaheddine, Diyala et Kirkouk, et tiennent désormais quatre villes d'al-Anbar, Fallouja, al-Qaïm, Rawa et Aana, ainsi que partiellement celle de Ramadi. Les insurgés se sont également emparés de Tal Afar et son aéroport, localité irakienne stratégique située entre Mossoul et la frontière syrienne, ont indiqué hier un responsable local et des témoins.

 

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Dans leur progression, les combattants de Daech ont tué sauvagement des centaines de soldats, et des centaines de civils ont aussi péri, selon un premier bilan officiel fourni par Qassem Atta, porte-parole du Premier ministre Nouri al-Maliki. Hier, au sud de Bagdad, 69 détenus et un policier ont été tués dans un assaut lancé par des insurgés contre un convoi transportant des prisonniers, selon des sources policières. Par ailleurs, au moins cinq membres des forces kurdes (peshmergas) ont été tués hier à Ninive, alors que six membres d'une même famille sunnite ont été abattus dans leur maison à Bagdad, selon des sources de sécurité et médicales.

 

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Les forces irakiennes ont elles aussi marqué des points sur le terrain, reprenant sans combat hier le poste-frontière d'al-Walid aux insurgés qui s'en étaient emparés la veille, ont annoncé des officiers.
Il s'agit d'un des trois postes-frontières entre l'Irak et la Syrie. Les insurgés contrôlent encore celui d'al-Qaïm, qu'ils ont pris samedi. Le troisième poste-frontière, celui de Rabia, a été abandonné la semaine dernière par les forces irakiennes lors d'une offensive des jihadistes dans la province de Ninive. Il est actuellement contrôlé par les forces de sécurité kurdes.
En outre, des tribus sunnites ont pris le contrôle du poste-frontière de Tourbaïl, entre l'Irak et la Jordanie, dont l'armée irakienne s'était retirée dimanche, a-t-on appris de sources proches des services de renseignements des deux pays.

 

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En visite hier à Bagdad, le secrétaire d'État américain John Kerry a promis le soutien « intensif et soutenu » à l'Irak face à la « menace existentielle » de l'offensive d'insurgés sunnites.Mais pour que cette aide soit plus « efficace », M. Kerry a réclamé aux dirigeants irakiens qu'il a rencontrés dans la journée à Bagdad de mettre de côté leurs différends...

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