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Sport - Basket-ball

Le fiasco de Ghazir et l’avenir du basket-ball libanais de nouveau en suspens

La FLB, réunie d'urgence hier, n'a pas réussi à s'entendre sur des sanctions et des mesures radicales après les violents incidents déplorables qui ont émaillé la rencontre mardi dernier La Sagesse-Club sportif à Ghazir.

Une longue réunion pour rien de la Fédération libanaise de basket-ball, hier.

Cela semble devenir une habitude : à chaque fois que l'espoir d'un avenir meilleur se dessine au Liban, un incident religieux, politique, ethnique (ou les trois à la fois) s'incruste et casse cet élan de progression.
Avant-hier, c'est le sport qui a été touché par ce fléau, et cela sous les regards de tous les Libanais, incrédules devant leurs postes de télévision. Ils assistaient à la finale du championnat du Liban de basket-ball entre La Sagesse et le Club sportif, un match digne, en principe, d'une finale de la Ligue des champions. En effet, cette rencontre légendaire, le « Derby de Beyrouth », qui se jouait en marge de la 4e manche de la finale du championnat locale (2-1 pour le Club sportif avant le coup d'envoi), était attendue par des dizaines de milliers de personnes (le stade de Ghazir étant à guichet fermé deux heures avant le début de la rencontre). Mais c'est surtout une nouvelle page du basket-ball libanais qui devait se tourner avec la réintégration de l'équipe nationale et de ses clubs en compétitions internationales, et par la suite le retour de la discipline au rang de sport national dans le pays. L'affaire a tourné à la catastrophe...

 

La rage et les erreurs...
La tension était déjà palpable avant le début du match suite à la dispute qui s'était produite sur le terrain de Manara lors du match précédent, et cela devant le secrétaire général de la FIBA, Patrick Baumann. Du coup, la FLB avait pris la décision d'interdire au public du Club sportif l'accès au stade lors de la 5e manche, également à Manara, imposant en plus aux deux clubs une amende de 10 millions de livres libanaises. Cette décision très controversée avait provoqué des rumeurs annonçant le forfait de La Sagesse, qui les avait démenties quelques heures avant le début de la partie de Ghazir.


Le coup d'envoi avait finalement été donné devant un public des Verts chaud très tendu. Le niveau de jeu n'était pas exemplaire, mais la rage de vaincre des deux équipes était lisible sur tous les visages, à l'instar de celui d'Élie Rustom qui avait changé le cours de la rencontre en 4 minutes avant de se fracturer le bras. Les décisions des arbitres prises en faveur du club visiteur et les prestations de ses joueurs étaient ponctuées par les cris de la foule et ses injures ainsi que par des propos racistes. À l'instar, à ce stade de la compétition, de ce qui se passe lors de toutes les rencontres dans le monde.


Mais des erreurs inacceptables se sont produites, l'arbitre en charge de modifier les scores du tableau s'étant notamment trompé en ajoutant un point supplémentaire à La Sagesse provoquant la colère de la vedette du Club sportif, Ismaïl Ahmad, et ses coéquipiers. Et c'est en fin de rencontre que tout a débordé. Le joueur américain de La Sagesse, Dereck Spencer, a failli à la tradition du fair play en inscrivant un « panier provocateur » lors de la dernière seconde de la rencontre, alors que le match était quasiment joué et que La Sagesse commençait déjà à célébrer sa victoire. Une dispute verbale a alors eu lieu entre Spencer et Lauren Woods du Club sportif, faisant déborder le vase et entraînant une bataille rangée générale entre joueurs des deux équipes à laquelle se sont tout de suite mêlés supporters puis les forces de l'ordre, et même les membres des différentes administrations et les membres de la Fédération. Le joueur Ismaïl Ahmad (Égyptien) du Club sportif s'est déchaîné, quant à lui, contre une multitude de personnes à coups de poings et de pieds avant de quitter le stade en envoyant un bras d'honneur à la tribune des Verts.

 

 

 

 

L'impuissance de la Fédération
Réagissant à ces incidents, la FLB s'est réunie hier en urgence dans le but d'adopter des mesures fermes, de prononcer des sanctions pour éviter la répétition de ce genre de ces pratiques honteuses. Mais les membres de la Fédération n'ont pas réussi à se mettre d'accord encore une fois. La décision a donc été prise de reporter la 5e manche, prévue initialement pour ce soir, à samedi prochain. Une commission d'experts a été également chargée d'analyser des bandes vidéo de la bagarre procurées par la LBCI et par des vidéastes amateurs.


Reste que le basket-ball libanais est de nouveau au banc des accusés. Sa fédération absente et indécise, ses supporters qui font la honte de la discipline, ses joueurs qui n'ont aucune notion désormais de l'esprit sportif, et ses clubs qui ne savent plus gérer leurs équipes et les rencontres.
En somme, à l'image malheureusement de beaucoup d'autres secteurs dans le pays.

 

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Cela semble devenir une habitude : à chaque fois que l'espoir d'un avenir meilleur se dessine au Liban, un incident religieux, politique, ethnique (ou les trois à la fois) s'incruste et casse cet élan de progression.Avant-hier, c'est le sport qui a été touché par ce fléau, et cela sous les regards de tous les Libanais, incrédules devant leurs postes de télévision. Ils assistaient à la...

commentaires (2)

Même pour le basket , l’esprit sportif des libanais est absent .La Honte.

Sabbagha Antoine

12 h 55, le 05 juin 2014

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Commentaires (2)

  • Même pour le basket , l’esprit sportif des libanais est absent .La Honte.

    Sabbagha Antoine

    12 h 55, le 05 juin 2014

  • La honte dans ce pays, dans tous les domaines...

    Michele Aoun

    11 h 55, le 05 juin 2014

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