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Liban

Après le départ de Sleiman, le 14 Mars engage une « résistance politique » contre le vide institutionnel

L'ultime tentative des députés du 14 Mars d'élire un président avant l'expiration des délais (photo Sami Ayad).

C'est une « résistance par la voie politique » que poursuit désormais le 14 Mars après l'expiration du mandat du président Michel Sleiman, samedi à minuit. Le député Ahmad Fatfat (bloc du Futur) a eu recours à cette formule samedi soir, au cours d'une conversation à bâtons rompus avec L'Orient-Le Jour, à quelques heures de la vacance présidentielle, alors que s'éteignaient en soirée les couloirs du Parlement après une ultime tentative des députés du 14 Mars de tenir une séance électorale pour élire un successeur au président sortant. L'arme de cette résistance est la Constitution, qui est « très claire », comme le rappelle sans détour le député Samy Gemayel.


Une détermination similaire avait accompagné, plus tôt dans la journée, le discours d'adieu du président Michel Sleiman. Il continuait de défendre « les points d'entente entre tous les Libanais, plus nombreux que les divergences », appelant à les consolider sur le terrain institutionnel. Dans cet esprit, il a prôné « une stratégie défensive qui compléterait la libération ».
Dans le camp du 8 Mars, et à la veille du 25 mai, date de la célébration du retrait des troupes israéliennes du Liban-Sud, le Hezbollah a insisté sur l'impossibilité d'élire un nouveau chef de l'État « qui ne reconnaît pas la résistance du Hezbollah ».

 

(Repère : Les principaux points du mandat de Michel Sleiman)


Quoi qu'il en soit, la date du 25 mai aura coïncidé cette année avec le début de la vacance présidentielle. « Le 25 mai nous place aujourd'hui face à un vaste et dangereux inconnu », explique Ahmad Fatfat qui faisait partie des 42 députés du 14 Mars qui, répondant à l'initiative du député Samy Gemayel et à l'appel du leader des Forces libanaises, Samir Geagea, se sont rendus dès 18 heures, samedi, dans l'hémicycle pour maintenir jusqu'au bout leur engagement envers « le devoir constitutionnel » d'élire un nouveau président de la République, un devoir dont les blocs du Changement et de la Réforme et du Hezbollah nient le bien-fondé.
Les deux heures passées calmement au sein de l'hémicycle ont permis aux députés d'élaborer le communiqué commun des partis et composantes du 14 Mars (Futur, Forces libanaises, Kataëb et Parti national libéral) et de députés indépendants comme Marwan Hamadé, Robert Ghanem et Boutros Harb. Les députés du Front de lutte nationale de Walid Joumblatt et du bloc Berry n'ont pas fait acte de présence.
Le communiqué, rendu public vers 20 heures par le député Georges Adwan (Forces libanaises), a mis l'accent sur « le sérieux » avec lequel le 14 Mars continue de traiter le problème de l'échéance présidentielle. Si celle-ci reste « la plus importante, en toutes circonstances », c'est qu'elle représente « l'équilibre délicat » qui définit la gouvernance libanaise, à savoir « l'équilibre entre la démocratie et le respect du pacte national ». La Constitution serait dans ce sens à même de garantir cet équilibre. Or la « démocratie consensuelle », telle que préconisée par le bloc aouniste, serait en réalité « une démocratie basée sur une entente préalable sur le nom d'un président, ce qui conduit à neutraliser le rôle du Parlement (...), à abolir le droit à la concurrence électorale (...) et à dénaturer le pacte national » (voir par ailleurs le communiqué du 14 Mars).


C'est ce même pacte national que les députés aounistes continuent d'invoquer. Le député Alain Aoun l'a d'ailleurs réaffirmé noir sur blanc à L'Orient-Le Jour : « Combler la vacance avec le meilleur », telle est la perception que le bloc aouniste a du pacte national.
Pourtant, les députés du Futur semblent d'accord sur le fait que « l'heure n'est plus aux candidatures des forts, de l'un et l'autre camp, c'est-à-dire Samir Geagea et Michel Aoun ». La recherche d'un candidat « à mi-chemin » promet cependant de prendre « plusieurs mois ».


Comment dès lors maintenir « le respect de la Constitution » à l'ombre d'une vacance présidentielle qui promet de se prolonger ? Les députés du 14 Mars indiquent sur ce plan qu'ils pourraient prendre la décision de continuer à se rendre au Parlement « uniquement pour élire un président de la République et non pour légiférer ». Les députés Élie Keyrouz (Forces libanaises), Nadim Gemayel (Kataëb) et Nabil de Freige (Futur) ont été clairs, samedi soir, à cet égard. Il reste qu'avant l'expiration de son mandat, le président Michel Sleiman a signé un décret portant sur l'ouverture d'une session extraordinaire au Parlement, lui accordant la compétence de légiférer après le 31 mai (date de clôture de la session ordinaire) sur la loi électorale et « les affaires urgentes ». Dans l'attente, le chef du législatif a convoqué les députés à une nouvelle séance électorale, fixée au 9 juin prochain, pour tenter de pourvoir au siège vacant de la présidence de la République.

C'est une « résistance par la voie politique » que poursuit désormais le 14 Mars après l'expiration du mandat du président Michel Sleiman, samedi à minuit. Le député Ahmad Fatfat (bloc du Futur) a eu recours à cette formule samedi soir, au cours d'une conversation à bâtons rompus avec L'Orient-Le Jour, à quelques heures de la vacance présidentielle, alors que s'éteignaient en...

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