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Nos Lecteurs ont la Parole - Yasma FULEIHAN

Le souvenir de Bassel Fuleihan

Ce 15 février 2005, comment ne pas s'en souvenir ? Et ces soixante-quatre jours d'une agonie atroce. Aujourd'hui encore, Yasma, veuve de Bassel Fuleihan, et leurs deux enfants Rayan et Rayna-Nour, se rappellent, elle dans un message, eux dans deux courts poèmes. Également poignants.

Neuf ans ont passé depuis ce jour fatal où toi et le Premier ministre Rafic Hariri êtes partis. Le 14 février 2005 résonne dans le cœur des Libanais comme le glas qui a mis à mal leur rêve de paix. Soixante-quatre jours après l'attentat, soixante-quatre jours de lutte et d'espoir, mais la tragédie a suivi son inéluctable cours, les attentats se succédant en crescendo, laissant derrière eux un sentiment de viol, d'agression, de profond chagrin. Ces attentats ont bouleversé nos vies, profondément troublé tous ceux qui croient en une nation libre, juste et tolérante.
Neuf ans ont passé et les déchirures, les guerres, les deuils continuent à déferler, malmenant la volonté d'un peuple qui continue à s'accrocher à son idéal de paix. Vos rêves étaient le rêve de tous. Vos actions, le flambeau qu'une nation tente d'entretenir à la mémoire de ses disparus. La révolution du Cèdre a été, est et sera le témoignage d'un peuple désireux de continuer à croire en son bonheur et à se battre pour y arriver.
Neuf ans ont passé et nonobstant les avancées technologiques, nous ne parvenons toujours pas à rompre le cycle infini des conflits. Nous prévenons les cataclysmes les plus dévastateurs, guérissons les épidémies les plus virulentes, mais n'utilisons guère toute notre ingéniosité et notre savoir grandissant au service de la paix.
Et si nous décidions de mettre à profit nos ressources pour avancer tous ensemble vers le même objectif ? Pour quelles raisons persistons-nous à nous emmurer dans un monde qui requiert ouverture, perspective et vision ? Ne pourrions-nous pas nous aussi décider une bonne fois pour toutes de prendre en main notre bonheur ? N'est-ce pas au fond le seul désir auquel tout homme aspire ?
Neuf ans ont passé. Peut-être serait-il temps d'oser espérer, d'oser exprimer clairement ce que nous espérons et de tout mettre en œuvre pour réaliser notre rêve pacifiste. Peut-être serait-il temps de donner des ailes aux stratèges, nouveaux scientifiques mus par la volonté de découvrir. Pourquoi ne serait-il pas possible d'oser changer le sens du mot « politique »? À l'image du développement durable : une politique à solutions durables.
Qui sommes-nous d'autres que les porteurs de ce bonheur que je nomme les trois «S»: Sécurité, Stabilité et Sérénité? Que désirer de plus que ce rêve d'harmonie ?

Yasma FULEIHAN

* * *

Pourquoi la vie est-elle ainsi?
Les gens meurent plus vite qu'ils naissent.
La guerre grandit autant que la paix rétrécit.
On tue les animaux autant que l'on tue les arbres et les buissons.
Pourquoi Dieu nous a-t-il créés ? Sûrement pas pour faire cela.
Si l'homme n'existait pas, la Terre serait normale comme Dieu l'a composée.
L'homme était mieux pour l'humanité quand il était un simple singe.
La vie sauvage n'était pas si difficile qu'on le croit : regardez les fourmis, les lions...
On recule lorsque l'on croit avancer.
Réveillez-vous et réfléchissez.

Rayan

* * *

Que dire, que faire,
Quand on n'a plus de père?
Physiquement, on ne le voit pas,
On ne l'entend pas,
On ne le sent pas.
Moralement,
Il est là,
Toujours là,
Partout où l'on va.
Il nous suit comme une ombre
Ne dit peut-être plus rien,
Mais il entend tout.
Cependant,
Par télépathie,
Il nous soutient,
Nous parle,
Nous conseille,
Nous accompagne,
Et nous écoute.
Il est présent,
Tel le rôle d'un père.

Rayna-Nour

Neuf ans ont passé depuis ce jour fatal où toi et le Premier ministre Rafic Hariri êtes partis. Le 14 février 2005 résonne dans le cœur des Libanais comme le glas qui a mis à mal leur rêve de paix. Soixante-quatre jours après l'attentat, soixante-quatre jours de lutte et d'espoir, mais la tragédie a suivi son inéluctable cours, les attentats se succédant en crescendo, laissant...

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