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Moyen Orient et Monde - Proche-Orient

Les pourparlers de paix israélo-palestiniens au bord du gouffre

Kerry renonce à revenir dans la région ; Abbas décide de demander l'adhésion à 15 instances de l'ONU.

John Kerry qui a quitté Israël hier ne va plus revenir dans la région aujourd’hui pour rencontrer le président palestinien Mahmoud Abbas. Jacquelyn Martin/Pool/AFP

Les pourparlers de paix portés à bout de bras par le secrétaire d'État américain apparaissaient hier au bord de l'effondrement après la décision des Palestiniens de reprendre la voie de l'ONU, face à la relance de la colonisation israélienne et au contentieux sur les prisonniers.
En effet, la direction palestinienne a décidé de demander l'adhésion à 15 agences et traités internationaux, à commencer par la Quatrième Convention de Genève sur la protection des civils, a annoncé dans une intervention télévisée le président Mahmoud Abbas, qui a signé devant les caméras la demande d'adhésion à la Quatrième Convention de Genève, souvent citée par les responsables palestiniens « en raison de son applicabilité aux territoires palestiniens comme territoires occupés » et à la colonisation. Les autres demandes d'adhésion sont de portée générale, sur les droits de l'homme, des femmes et contre la corruption, selon des participants à la réunion de la direction palestinienne.
« Nous n'agissons pas contre les États-Unis, ni contre aucune autre partie, bien que ce soit notre droit et que nous ayons accepté d'en reporter l'utilisation pendant neuf mois », a souligné M. Abbas, assurant de sa « détermination à parvenir à un règlement par les négociations » avec Israël.
Le député indépendant palestinien Moustapha Barghouthi, qui a participé à la réunion, a affirmé à l'AFP que par cette décision « la direction palestinienne avait repris la bataille aux Nations unies contre Israël ».
Cette décision intervient peu après l'annonce d'un nouvel appel d'offres par le gouvernement israélien pour 708 logements dans le quartier de colonisation de Gilo, à Jérusalem-Est occupée et annexée.
Lors d'une précédente réunion lundi soir, la direction palestinienne avait exigé des assurances de M. Kerry sur la libération par Israël d'un dernier groupe de prisonniers, qui était prévue le 29 mars, sous peine de relancer ses démarches à l'ONU.

Négociations prolongées ?
Un accord conclu sous l'égide du chef de la diplomatie américaine a permis la reprise en juillet pour neuf mois des négociations de paix, un délai arrivant à échéance le 29 avril. En vertu de cet accord, la direction palestinienne a suspendu jusqu'à la fin des pourparlers toute démarche d'adhésion aux quelque 63 organisations et conventions internationales auxquelles le statut d'État observateur obtenu en novembre 2012 à l'ONU lui donne accès.
En contrepartie, Israël s'engageait à libérer en quatre phases 104 prisonniers incarcérés avant les accords d'Oslo de 1993, dont les trois premiers groupes ont été relâchés.
M. Kerry s'efforce depuis d'arracher un compromis sur la libération de prisonniers palestiniens par Israël, qui pourrait aboutir à l'élargissement de Jonathan Pollard, arrêté en 1985 et condamné à perpétuité aux États-Unis pour espionnage au profit d'Israël (voir par ailleurs).
Selon une proposition d'accord, Pollard serait libéré à la mi-avril, les négociations de paix seraient prolongées jusqu'en 2015 et un groupe supplémentaire de prisonniers palestiniens serait relâché en plus du dernier contingent prévu, a indiqué une source israélienne proche des discussions sous le couvert de l'anonymat.
Mais la Maison-Blanche et le département d'État ont prévenu hier qu'aucune décision de clémence n'avait été prise concernant Jonathan Pollard.
Cette brutale détérioration du climat a conduit John Kerry, attendu aujourd'hui à Ramallah, en Cisjordanie, pour un nouveau voyage éclair après avoir quitté Israël dans la matinée, à annuler sa visite.
Le négociateur palestinien Saëb Erakat avait rencontré lundi soir M. Kerry, puis l'émissaire américain Martin Indyk et les négociateurs israéliens Yitzhak Molcho et la ministre de la Justice Tzipi Livni, a indiqué à l'AFP une source palestinienne proche du dossier. Mais la réunion n'a rien donné « en raison de l'insistance d'Israël sur un accord palestinien pour prolonger les négociations jusqu'à la fin de l'année en échange du quatrième contingent de prisonniers », a-t-on précisé.
Les négociateurs palestiniens réclament, outre l'arrêt de la colonisation, la libération d'un millier de prisonniers supplémentaires, dont des dirigeants tels que Marwan Barghouthi et Ahmad Saadat, des malades, des personnes âgées et des femmes, tandis qu'Israël en propose 420, à sa discrétion, ainsi que l'ouverture permanente du passage frontalier entre la Cisjordanie et la Jordanie, et des mesures de regroupement familial, selon la même source.
(Source : AFP)

 

Les pourparlers de paix portés à bout de bras par le secrétaire d'État américain apparaissaient hier au bord de l'effondrement après la décision des Palestiniens de reprendre la voie de l'ONU, face à la relance de la colonisation israélienne et au contentieux sur les prisonniers.En effet, la direction palestinienne a décidé de demander l'adhésion à 15 agences et traités...

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