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Liban - Éclairage

Le Liban n’est pas aujourd’hui une priorité pour l’Arabie saoudite...

À la veille de la visite du président américain Barack Obama à Riyad prévue le 22 mars, les diplomates arabes et occidentaux en poste à Beyrouth ont les yeux fixés sur le royaume wahhabite pour tenter de comprendre ce qui s'y passe. Certains d'entre eux ont le sentiment que derrière le calme de façade, les orages grondent et l'inquiétude devient palpable, tant le royaume est sur la sellette. Mais en raison de l'absence de transparence, il est difficile d'obtenir des informations crédibles et précises sur les coulisses du pouvoir saoudien. La mise à l'écart du chef des services de renseignements du royaume et ancien homme fort, l'émir Bandar ben Sultan, ainsi que la guerre désormais ouverte entre l'Arabie et le Qatar ne sont que les signes visibles d'un malaise de plus en plus profond.


Selon un spécialiste du royaume, ce dernier traverse actuellement une des plus graves crises depuis sa création, due à une inquiétude quasiment existentielle. Cette inquiétude est motivée par plusieurs facteurs : d'une part, le fait que le pouvoir se fait vieux et le grand nombre d'émirs au sein de la famille royale favorise les guerres de clans pour la succession. D'autre part, la montée en flèche des Frères musulmans, une confrérie islamique qui partage les thèses wahhabites en matière de religion musulmane, mais est en plus structurée, tout en ayant désormais l'expérience du pouvoir dans certains pays de la région et en restant rodée à la clandestinité. Cette confrérie est la seule formation musulmane sunnite en mesure de concurrencer les wahhabites sur le plan de la légitimité islamique et, par conséquent, son développement en Arabie est une menace réelle pour le pouvoir. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle les dirigeants du royaume ont quasiment déclaré « une guerre douce » aux Frères musulmans et à l'émirat du Qatar accusé de continuer à les protéger et à les financer. Le troisième facteur qui provoque l'inquiétude des dirigeants wahhabites est la guerre en Syrie et l'échec du pari sur une chute du régime syrien, qui aurait permis l'installation d'un nouveau régime sous la coupe de l'Arabie. Le spécialiste du royaume précise, à ce sujet, que les dirigeants wahhabites craignent que la chute devenue imminente de Yabroud ne soit pour le pouvoir saoudien ce que la chute de Qousseir a été pour l'émirat du Qatar. On se souvient en effet que la chute de cette zone stratégique autour de Homs et d'une partie de la frontière du Liban a coûté au Qatar son émir et son Premier ministre, rapidement remplacés par le fils de l'ancien émir et une nouvelle équipe. C'est donc en partie dans ce but que le pouvoir en Arabie a procédé à la mise à l'écart de l'émir Bandar, dont le plan de renverser le régime syrien en préparant un assaut contre la capitale par la Ghouta orientale et par Deraa a échoué, au moment où les États-Unis ont renoncé à lancer des frappes contre la Syrie.


Le pouvoir saoudien a ainsi désigné l'émir Mohammad ben Nayef pour remplacer Bandar, et cette décision est essentiellement destinée à satisfaire les Américains qui considèrent cet émir comme un interlocuteur acceptable, notamment en raison de ses positions hostiles à el-Qaëda, à la suite d'un attentat qui l'avait visé il y a quelques années.


Le quatrième facteur d'inquiétude pour le royaume d'Arabie est le rapprochement entre l'Iran et les États-Unis, qui l'a totalement pris de court et qui lui a soudain montré qu'en réalité, il n'est pas un partenaire dont les Américains tiennent compte quand ils décident de la politique à suivre.
Bien entendu, l'administration américaine a multiplié par la suite les signes de considération envers les dirigeants de l'Arabie dans une tentative de calmer leur colère et leur déception, mais l'inquiétude des Saoudiens persiste. D'ailleurs, dans certains milieux diplomatiques arabes, on est convaincu que la prochaine visite d'Obama à Riyad est en façade destinée à montrer la considération que les États-Unis portent au roi Abdallah, mais dans le fond, elle serait destinée à préparer la succession du roi et à éviter au royaume une guerre de succession fatale, surtout dans le contexte de l'éveil des forces islamiques dans l'ensemble du monde arabe et le retour éventuel des jihadistes envoyés en Syrie dans leur pays, l'Arabie. C'est d'ailleurs là le dernier facteur qui provoque l'inquiétude des Saoudiens. Car, en dépit du décret royal qui punit de prison les jihadistes qui reviennent au royaume, ce dossier risque de provoquer des remous internes qu'il sera difficile de gérer.


Au sujet de la succession, il faut rappeler que le roi actuel Abdallah souhaite favoriser l'accession au trône de son fils Meteeb, désigné récemment chef de la garde royale, alors que les Américains lui préfèrent l'émir Mohammad ben Nayef qui a d'ailleurs été reçu récemment (en février) à Washington par Obama lui-même et par les principaux responsables au sein de l'administration américaine...
Les dirigeants du royaume ont donc actuellement plusieurs dossiers à gérer en même temps : la Syrie d'abord, où les possibilités d'une victoire militaire sur les forces du régime s'amenuisent, en dépit des fonds et des combattants envoyés sur place, l'Iran et son influence grandissante dans la région et, enfin, les Frères musulmans et la mise au ban du Qatar, qui ne fait pas l'unanimité au sein du Conseil de coopération du Golfe, puisque le sultanat d'Oman a refusé de prendre des mesures contre Doha, alors que le Koweït a préféré se tenir à l'écart.
La suprématie de l'Arabie saoudite sur les pays du Golfe et dans le monde arabo-musulman est donc mise en cause et rejaillit sur l'ensemble de la région. Dans ce contexte, il est clair que, pour le royaume, la situation interne libanaise n'est plus une priorité...

À la veille de la visite du président américain Barack Obama à Riyad prévue le 22 mars, les diplomates arabes et occidentaux en poste à Beyrouth ont les yeux fixés sur le royaume wahhabite pour tenter de comprendre ce qui s'y passe. Certains d'entre eux ont le sentiment que derrière le calme de façade, les orages grondent et l'inquiétude devient palpable, tant le royaume est sur la...

commentaires (10)

Le Liban n'a jamais été une priorité pour qui que ce soit, même pas pour ses propres dirigeants qui ont toujours préféré leurs intérêts et leur confort à la cause nationale, et évidemment encore moins pour ceux qui se prennent pour les sauveurs du monde, ces traîtres de mercenaires qui ne font peur à personne et qui préfèrent de loin servir les intérêts de leurs gourous sataniques. Quant à ces bédouins, qu'ils arrêtent d'envoyer des imbéciles mourir pour rien (eux aussi) en Syrie et qu'ils cessent de régir la vie de leurs femmes avec leur police religieuse de merde.

Robert Malek

19 h 58, le 10 mars 2014

Tous les commentaires

Commentaires (10)

  • Le Liban n'a jamais été une priorité pour qui que ce soit, même pas pour ses propres dirigeants qui ont toujours préféré leurs intérêts et leur confort à la cause nationale, et évidemment encore moins pour ceux qui se prennent pour les sauveurs du monde, ces traîtres de mercenaires qui ne font peur à personne et qui préfèrent de loin servir les intérêts de leurs gourous sataniques. Quant à ces bédouins, qu'ils arrêtent d'envoyer des imbéciles mourir pour rien (eux aussi) en Syrie et qu'ils cessent de régir la vie de leurs femmes avec leur police religieuse de merde.

    Robert Malek

    19 h 58, le 10 mars 2014

  • Oh le gag...parce qu'il l' été un jour? Il y a de quoi franchement se bidonner...mais chère Scarlett le Liban n'est la priorité de personne à part celle,relative,d'Israël qui rêve de son eau,et de la Syrie en général,qui rêve de l'avaler...les autres,ils s'en foutent,mais alors à un point!

    GEDEON Christian

    13 h 59, le 10 mars 2014

  • JE REPRENDS POUR ÊTRE PLUS EXPLICITE ET DIRE : LES SUJETS SONT BIEN CHOISIS. LE RÉSULTAT POUVANT ÊTRE LE MÊME. LES APPROCHES SUR... OBAMA, EKHWAN, QATAR, SYRIE ETC... SONT MAL ÉVALUÉES ET SUIVIES... ET LA PLUME SOUVENT S'ÉGARE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    11 h 22, le 10 mars 2014

  • Ce que tout le monde sait tout bas , Scarlett nous le devoile tout haut , avec un peu de logique et du bon sens , que peut apporter la binsaoudie au M.O et a plus forte raison au monde ? pays principalement IMPORTATEUR de biens de consummation venus d'occidecadent , n'est specialise que dans l'EXPORTATION de salafiste wahabites a travers le monde , les occidecadents qui avaient cru pouvoir s'accomoder de cette situation se sont rendus compte que le serpent allait finir par se mordre la queue s'il ne reagissait pas a temps , ce qui est chose faite d'abord avec le qatar qui s'est range dare dare et ensuite ce meme occidecadent realise que la tete du serpent binsaoudique devra etre ecraser a son tour . Ce royaume nominatif va apprendre a ses depens que le coup de massue ne viendra que de ses propres ( anciens ) allies , et non de l'Iran ou de la Syrie . Ces 2 pays se contentent de faire le bon boulot de resistance qui est le leur . Et les vaches seront bien gardees . Nous attendront les consequences de cet eclatement sur le Liban et pour cela , une seule et unique adresse , Boulevard Scarlett Haddad .

    FRIK-A-FRAK

    10 h 33, le 10 mars 2014

  • Au sujet de la succession, il faut rappeler que ce "guide" actuel, Khameneï, souhaite favoriser l'accession au trône de son fils, devenu récemment milliardaire, alors que les Américains lui préfèrent ce mollâh Roûhânîh qui a d'ailleurs été reçu récemment aux Nations-Unies par Ban lui-même et par les principaux responsables au sein de ces N.U. ; yîîîh ! Les mollâhs Per(s)cés ont donc plusieurs dossiers à gérer : la Syrie d'abord, où les possibilités d'une victoire militaire du régime bääSSyriaNique s'amenuisent, en dépit des fonds et des combattants envoyés sur place, l'Arabie et son influence grandissante dans la région et, enfin, les dangers des Pasdarânîs et des hézbbollaâhîs et la mise au ban d’Ahmad le Néjjéééd, qui ne fait pas l'unanimité au sein du Conseil des mollâhs, puisque le Khameneï a refusé de prendre des mesures contre eux, alors que le Rafsandjânî a préféré se tenir à l'écart. La suprématie de l’Iran Per(s)cé sur ce milieu aride semi-désertique centre-asiatique simili-exotique est donc mise en cause et rejaillit sur l'ensemble du milieu chïïtique. Dans ce contexte, il est clair que, pour cette Per(s)cée, la situation interne libanaise n'est pas une priorité et est le dernier de ses soucis.

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    08 h 38, le 10 mars 2014

  • Le pouvoir Per(s)cé a désigné ce Roûhânîh pour remplacer le Néjjéééd, ce qui est destinée à satisfaire les Américains qui considèrent ce mollâh Per(s)cé comme acceptable, vu ses positions hostiles à Khameneï et à son nucléaire. L’autre inquiétude pour la Per(s)cée est la Consolidation des rapports entre l'Arabie et les États-Unis, qui lui a montré qu'elle n'est point un partenaire dont les Américains tiennent compte quand ils décident de leur grande politique.L'administration américaine a daigné donner un simple coup de fil à ce Roûhânîh en vue de calmer leur déception, mais l'inquiétude de ces Per(s)cés persiste. Dans certains "milieux" on est convaincu que la visite d'Obama à Riyad vise à montrer la considération que les États-Unis portent au roi Abdallah, mais qu’elle serait destinée à préparer une guerre fatale contre la Per(s)cée et à l’éviter au royaume saoudien, surtout avec l'éveil de ces forces Takfiristes fakkihistes sur l'étendue du territoire de cette Per(s)cée et le retour éventuel des Pasdarânis envoyés en Syrie et le même éventuel retour des hézbbollâhîs dans leur wilâïyâh indigène ! C'est d'ailleurs çà qui provoque l'inquiétude de ces mollâhs. Car, en dépit du décret du Khameneï qui punit de prison les Pasdarânîs et les hézbbollâhîs Vaincus qui reviennent au Liban et en Per(s)cée, ce dossier risque de provoquer des remous internes qu'il sera difficile de gérer.

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    08 h 37, le 10 mars 2014

  • Cette conFrérie est la seule formation chïïte en mesure de concurrencer les fakkihistes sur le plan de la légitimité chïïtique et son développement dans cette Per(s)cée est une menace pour le pouvoir. C'est la raison pour laquelle les dirigeants de la Wilâïyâh ont déclaré "une guerre douce" aux Pasdarânîs et au hézébbb accusé de continuer à les protéger. Le facteur d'inquiétude est la guerre Civile en Syrie et l'échec du pari sur une conSolidation de ce régime sous la coupe de cette Per(s)cée. Ces "exégètes" précisent que les Per(s)cés craignent que la chute imminente de ce régime ne soit pour leur pouvoir ce que sa Cavale de Beyrouth en 05 a été pour le hézébbb. On se souvient que cette Cavale a coûté à ce hézébbb son "divin" Noirci obligé de se cloîtrer, remplacé dans les médias par un Tonnerre à Rien ! C'est dans ce but que le pouvoir Perscé a procédé à la mise à l'écart du Néjjéééd, dont le plan de préserver ce régime syrien en le barricadant dans la capitale a échoué, au moment où les États-Unis ont menacé de lancer des frappes contre lui.

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    08 h 35, le 10 mars 2014

  • Les "spécialistes" ont les yeux fixés sur la Per(s)cée pour comprendre ce qui s'y passe. Derrière ce calme de façade, l'inquiétude devient palpable, tant cette Per(s)cée est sur la sellette. Par manque de transparence, il est difficile d'obtenir des informations crédibles sur ce pouvoir Per(s)cé. La mise à l'écart d’Ahmad le Néjjéééd, ainsi que la guerre avec l'Arabie ne sont que les signes d'un malaise profond. Selon ces "experts", la Per(s)cée traverse la plus grave crise depuis sa récente création, due à une inquiétude existentielle. Motivée par le fait que ce pouvoir Per(s)cé se fait vieux et le grand nombre de mollâhs en son sein favorise les guerres de clans. En sus de la montée en flèche des Pasdarânîs, 1 conFrérie chïïtique qui partage les thèses fakkihistes en matière de religion chïïte, mais est en + structurée, tout en ayant l'expérience du pouvoir dans certains Kottors du "fertilisé", en restant rodée à la clandestinité.

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    08 h 33, le 10 mars 2014

  • LA VISITE D'OBAMA POUR PRÉPARER LA SUCCESSION DANS LE ROYAUME... INFO DES SOURCES MAGIQUES... ET D'AUTRES PRÉTENDUES ANALYSES ... Où LA DIVAGATION PURE EST SANS MESURE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    08 h 10, le 10 mars 2014

  • Le Liban, soit le Hezbollah qui le domine, soit la "moukkawamat" au dire d'un ancien président et grand "moukkawim" qui adore cette domination, n'est priorité que pour les Gardiens de la révolution iranienne, dont le Hezbollah est une branche. wnoqtat 3ala al-satr !

    Halim Abou Chacra

    05 h 44, le 10 mars 2014

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