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Liban - La situation

L’embellie internationale partie, les embûches s’accumulent

Réunion aujourd'hui de la commission de rédaction de la déclaration ministérielle.

Après la parenthèse parisienne, une réunion de la commission de rédaction de la déclaration ministérielle se tient aujourd'hui dans l'après-midi, mais il ne faut pas s'attendre à des miracles dans l'immédiat, dans le contexte politique local et régional actuel, qui se durcit, semble-t-il.
Certes, les médiateurs poursuivent leurs efforts pour aboutir à un texte acceptable par tous, sachant que ce texte ne modifiera pas l'équilibre des forces, et qu'une victoire à ce niveau sera purement morale. Hier, Waël Abou Faour s'est longuement concerté avec Nabih Berry à ce sujet. Pour sa part, l'ambassadeur US, David Hale, a rencontré Walid Joumblatt, en présence de M. Abou Faour, ainsi que les ministres Alice Chaptini, Élias Bou Saab et Nabil de Freige. Enfin, le ministre de l'Intérieur Nouhad Machnouk s'est rendu dans l'antre de Michel Aoun, après avoir rencontré il y a quelques jours Samir Geagea, toujours à la recherche de la formule magique. De son côté, le leader du courant du Futur, Saad Hariri, est entré en contact avec M. Geagea afin de faire le point de la situation.

 

Conciliation des contraires
Les démarches ne manquent donc pas. Mais il semble que la conciliation des contraires ne sera pas facile, malgré l'optimisme de façade affiché par le Hezbollah. Le terme « résistance n'est pas négociable », a dit hier Nabih Berry. « La notion de résistance sans aucun lien avec l'autorité de l'État » est irrecevable a rétorqué de Paris le chef de l'État, pour lequel c'est la primauté des institutions qui est non négociable. Et le président d'ajouter, en substance, dans une interview exclusive à L'Orient-Le Jour : « Un président fort est-ce un homme qui se soumet au diktat du Hezbollah ? »
À quoi correspond ce durcissement de ton du président Sleiman à l'égard du Hezbollah ? « Il y a d'abord des facteurs internes, disent ses proches, et tant que le mot dignité aura un sens, elles auront leur place ». Le chef de l'État, qui est le garant des institutions, ne peut que se rebiffer quand elles sont bafouées, et, il l'a dit, ce ne sont pas les insultes « sous le couvert de la liberté d'expression » qui l'intimideront.

 

Facteurs externes
Mais il y a aussi des facteurs externes : la machine internationale, qu'on a cru bien huilée, s'est à nouveau grippée. Il semble en fait que le Liban commence à subir le contrecoup d'un refroidissement des relations entre les États-Unis et l'Iran, après le dégel de ces relations en marge de l'Assemblée générale de l'ONU, en septembre dernier.
L'embellie internationale des derniers mois a donc pris – momentanément – fin, et des nuages commencent à s'amonceler à l'horizon, aussi bien entre les États-Unis et l'Iran, avec le refus de Téhéran de céder sur d'autres dossiers en échange d'un assouplissement sur le nucléaire, qu'entre les États-Unis et la Russie, sur le dossier ukrainien.
Il y a deux jours, le bruit d'un nouveau craquement s'est fait entendre, cette fois dans la région. La fissure, sous forme d'une rupture des relations diplomatiques, sépare l'Arabie saoudite, avec laquelle se sont solidarisés Bahreïn et les Émirats arabes unis, et le Qatar. Selon notre chroniqueur diplomatique Khalil Fleyhan, il est reproché à ce dernier émirat d'appuyer les Frères musulmans et d'autres groupes extrémistes qu'il finance, dans le but de provoquer des changements dans certains États arabes, notamment dans les États du Conseil de coopération du Golfe.
Au demeurant, l'Égypte s'est déjà rangée aux côtés de l'Arabie saoudite, accusant le Qatar d'aiguiser ses clivages internes.

 

Ingérences
Doha est accusé d'avoir violé un accord conclu il y a quatre mois spécifiant que les pays signataires « s'engagent à ne pas s'ingérer dans les affaires internes des autres pays signataires et de ne pas appuyer les groupes qui œuvrent à la déstabilisation des membres du CCG, et à ne pas appuyer les médias qui les attaquent. » Une disposition que la chaîne al-Jazira viole allégrement, en accordant des temps d'antennes privilégiés à cheikh Youssef Kardaoui.
En marge de ce conflit, et loin de la petite querelle de mots qui enveniment la scène locale, les responsables se demandaient comment s'en tirer à meilleur compte de ce conflit, à l'égard duquel ils vont devoir prendre position dès dimanche, date de la réunion au Caire de la conférence des ministres des Affaires étrangères de la Ligue arabe. Gageons que le Liban devra recourir, une fois de plus, à la boussole de la « distanciation », pour naviguer entre ces eaux houleuses, ne pouvant ni mécontenter l'Arabie saoudite, qui vient de lui accorder 3 milliards de dollars pour équiper son armée, ni le Qatar, où travaillent des milliers de Libanais. En fait, selon les chiffres du palais Bustros cités par Khalil Fleyhan, quelque 600 000 Libanais tirent leurs revenus de l'ensemble des pays du Golfe, et cet enjeu économique commande au Liban de ne désobliger aucun de ces États.

 

Infamie
Toujours en marge de la querelle de mots, et même très loin de ce que cette querelle a de stérile et de lassant, se trouvera-t-il un homme d'honneur, par exemple un ministre de l'Intérieur, pour arrêter l'infamie antialaouite qui s'accomplit à Tripoli ? Deux nouveaux habitants de Jabal Mohsen sortis de leur quartier, dont un octogénaire, ont eu hier les os des jambes fracassés par des rafales de kalachnikov, victimes d'un racisme intolérable perpétré par de sadiques justiciers qui affirment venger ainsi les victimes d'un double attentat perpétré contre des mosquées sunnites, en août dernier. Le nombre de ces victimes s'élève désormais à près de 75, sans que l'armée ou les FSI n'osent mettre fin à cette hécatombe, dont les auteurs sont bien connus, notamment, dit-on, du ministre... de la Justice.

 

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Après la parenthèse parisienne, une réunion de la commission de rédaction de la déclaration ministérielle se tient aujourd'hui dans l'après-midi, mais il ne faut pas s'attendre à des miracles dans l'immédiat, dans le contexte politique local et régional actuel, qui se durcit, semble-t-il.Certes, les médiateurs poursuivent leurs efforts pour aboutir à un texte acceptable par tous,...

commentaires (3)

S'ILS RAMASSENT LEURS QUEUES ENTRE LEURS JAMBES... ADIEU !!!

LA LIBRE EXPRESSION

11 h 09, le 07 mars 2014

Tous les commentaires

Commentaires (3)

  • S'ILS RAMASSENT LEURS QUEUES ENTRE LEURS JAMBES... ADIEU !!!

    LA LIBRE EXPRESSION

    11 h 09, le 07 mars 2014

  • "Se trouvera-t-il des hommes d'honneur, par exemple des ministres 8 Martiens pour arrêter l'infamie anti-sunnite qui s'accomplit à Ëérsééél et à Tripoli ? Dont les habitants sont victimes d'un racisme intolérable perpétré par de sadiques justiciers qui affirment venger ainsi le régime bääSSyrien d'à côté par eux si chéri, et "victime" selon eux de l'appui de ces "Sunnites" à la Révolution en leur même sœur-syrie. Le nombre de ces victimes s'élève de plus en plus, sans que l'armée ou les FSI n'osent mettre fin à cette hécatombe, dont les auteurs sont bien connus, notamment, dit-on, de ces mêmes ministrés.... Martiens en 8." !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    07 h 28, le 07 mars 2014

  • Autrement dit, si Obama et/ou Rohani ont un mal au ventre, le 14 Mars et le 8 Mars courent aux toilettes. Dans de telles conditions, pas de déclaration ministérielle !

    Halim Abou Chacra

    06 h 34, le 07 mars 2014

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