« Jeunes Libanais, vous êtes journalistes à « L’OLJ » en 2050... »

La panoplie d'événements qui accompagne cette année la célébration des 90 ans de L'Orient-Le Jour comprend, parmi d'autres points d'orgue, un concours destiné aux étudiants. Il a été lancé hier lors d'une conférence de presse dans les locaux du journal.

Faisant écho au slogan « L'OLJ, source d'avenir », qui accompagne cet anniversaire, le journal invite les jeunes à « Imaginer le Liban de 2050 » et à le relater dans l'une des formes de la presse écrite. Ils sont donc invités à remettre, avant le 30 juin, un texte ou un dessin journalistique (article, caricature, entrevue...), portant sur un point d'actualité (culturel, politique, social, économique), que 2050 pourrait leur suggérer.

Se mettre ainsi dans la peau d'un journaliste de L'OLJ en 2050, et s'exercer à une simulation de l'avenir, mêle l'effort d'assimilation de l'événement présent à la liberté du rêve et la multiplicité des possibilités. Mais le travail doit rester fidèle à la forme journalistique exigée. « Cette projection dans l'avenir étend le domaine du rêve sans restrictions, sauf celles liées à la méthode journalistique », explique Nayla de Freige, administrateur délégué de L'OLJ.
Nayla de Freige explique que le concours est ouvert gratuitement à tout étudiant âgé de moins de 26 ans, lycéen en terminale ou étudiant inscrit à l'université. Il s'adresse aux Libanais, mais aussi – précision importante – aux non-Libanais de mère libanaise. Les organisateurs du concours ont en effet tenu à ne pas omettre les enfants de Libanaises, comme cela est fréquent lorsque les conditions de participation à un concours, ou autre, sont restreintes aux citoyens du pays. En attendant d'officialiser par un passeport la nationalité de ces enfants de Libanaises, des initiatives telles que celles-ci s'alignent sur le respect du droit naturel à la nationalité, qui transcende les supports formels.
Ceci rejoint d'ailleurs l'esprit du concours, qui invite à la réflexion en dehors des sentiers battus.

« Perspective d'embauches »
Organisé en partenariat avec l'Agence universitaire de la francophonie et l'Institut français du Liban, il sera récompensé par un jury d'experts formé de cinq membres dans le but d'encourager les talents d'innovation, d'écriture et d'analyse des jeunes. Les lauréats seront récompensés par une bourse d'études d'une valeur de 5 000 USD (premier prix) ; un stage rémunéré de deux mois (deuxième prix) et d'un mois (troisième prix) à L'OLJ ; un abonnement d'un an à L'OLJ, incluant les applications mobiles (quatrième prix).

Insistant sur la bourse, Salwa Nacouzi, présidente de l'AUF au Moyen-Orient, revient sur l'enjeu d'éradiquer l'ignorance au profit de la liberté, pour reprendre la citation de Victor Hugo. L'OLJ, « journal libre depuis 90 ans », contribuerait surtout à l'éveil des jeunes et à leur émancipation, affirme-t-elle.

« Si nous tentons aujourd'hui de dépasser tant bien que mal les vicissitudes actuelles, le vrai changement, s'il devait survenir, reviendrait aux jeunes », précise le rédacteur en chef de L'OLJ Nagib Aoun. Il estime surtout que ce concours doit permettre de « tester le niveau des étudiants, dans une perspective d'embauches ».

Salwa Nacouzi revient par ailleurs sur le partenariat de longue date de l'AUF avec le journal, qu'illustre la page hebdomadaire Campus, « une page dédiée à faire la lumière sur les initiatives des étudiants et leur travail associatif que peu connaissent ». Ce qui est attendu des jeunes candidats au concours serait ainsi « la créativité et la réflexion », éléments d'une plume libre et initiatrice.

Contribution au débat d'idées
C'est d'ailleurs dans cet esprit que doit se dérouler la rencontre prévue le 6 mars à l'USJ entre notre collaborateur Ziyad Makhoul et des étudiants issus de différentes universités francophones, sur « l'avenir du Liban à travers le journalisme ».

La capacité d'adaptation de L'OLJ dans le respect de la tradition libérale a été saluée par Tancrède de La Morinerie, représentant l'ambassade de France et l'IFL, dont il est l'attaché audiovisuel régional. Recourant à la métaphore du personnage de la grand-mère dans le film La Boum de Claude Pinoteau, il estime que L'OLJ, le plus vieux journal du pays, est animé « d'une jeunesse et d'un humanisme qui balaient la poussière des années ». Il revient ainsi sur la mise au point du site électronique du journal, « dont le contenu constitue une référence pour les médias français » ; l'effort de « dédramatiser la situation » à travers la bonne nouvelle du lundi « que je ne rate jamais » ; l'engagement pour le mariage civil et d'autres causes sociales « occultées par certains médias » ; la « promotion de la francophonie ». Il valorise surtout « l'importante contribution de L'OLJ au débat d'idées au Liban et ailleurs ».

Retour aux sources
L'histoire de L'OLJ doit en tout cas faire l'objet d'un ouvrage rédigé par le secrétaire général de la rédaction, Michel Touma. Retracer cette histoire permettrait de remonter à la source des idées et des événements du pays. Elle révélerait surtout « la constance de la ligne éditoriale de L'Orient, du Jour et puis de L'Orient-Le Jour et ce depuis 90 ans », comme l'explique l'auteur. Il relève la constance de l'approche de L'OLJ par rapport aux relations avec la Syrie ; la cause palestinienne ; la défense des libertés publiques et des droits de l'homme ; le système politique et le pluralisme.

Un avant-goût de cette rétrospective se dégage de la rubrique quotidienne La mémoire des 90 ans, qui reprend un article d'archives dans le journal, et sur la page Facebook et le compte Instagram (@lorientlejour_90ans).

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