Le Parti arabe démocratique (PAD) a adressé jeudi un ultimatum de 48h aux autorités libanaises pour arrêter et déférer devant la justice les assassins d'un responsable militaire du parti alaouite, Abdel Rahmane Diab, tué jeudi matin par des hommes armés à Tripoli.
Cette décision a été prise à l'issue d'une réunion des cadres du PAD, proche du régime syrien de Bachar el-Assad, sous la présidence du secrétaire général Rifaat Eid, à Tripoli, dans le nord du Liban. Le PAD a mis en garde, par ailleurs, contre une explosion de violence dans la capitale du Liban-Nord.
"Abdel Rahmane Diab, responsable militaire au PAD, a été tué par balles jeudi matin par des hommes armés au passage de sa voiture dans un quartier de Tripoli", a affirmé à l'AFP un responsable de sécurité. Ces hommes encagoulés circulaient à bord d'une moto et ont touché la victime à la tête et à la poitrine. Selon un responsable du Parti arabe démocratique interrogé par l'AFP, Abdel Rahmane Diab, âgé d'une cinquantaine d'années, avait des "responsabilités militaires" au sein de cette formation et il s'apprêtait à se rendre à Beyrouth.
Selon un responsable du Parti arabe démocratique interrogé par l'AFP, Diab, âgé d'une cinquantaine d'années, avait des "responsabilités militaires" au sein de la formation et s'apprêtait à se rendre à Beyrouth.
Selon l'Agence nationale d'information (ANI, officielle) et plusieurs médias libanais, Abdel Rahmane Diab est le père de l'un des suspects du double attentat meurtrier contre des mosquées sunnites à Tripoli, en août dernier (45 morts). L'attaque avait été suivie d'affrontements meurtriers entre les quartiers historiquement rivaux de Bab el-Tebbané (sunnite et anti-Assad) et Jabal Mohsen (alaouite, et pro-régime syrien) à Tripoli.
Le chef du PAD, Ali Eid, est accusé d'avoir caché un homme recherché par la justice, dans l'affaire du double attentat contre les deux mosquées à Tripoli. Il a été convoqué plusieurs fois par la justice libanaise. Son fils, Rifaat Eid, secrétaire général du PAD, avait été interrogé en janvier pour avoir proféré des menaces et des insultes contre les services de renseignements des Forces de sécurité intérieure (FSI). Le secrétaire général du PAD s'en était pris violemment aux services de renseignements des FSI, dont il avait légitimé la liquidation physique.
Rifaat Eid a estimé que la situation à Tripoli était devenue "très dangereuse", appelant tous les partis à "assumer leurs responsabilités". Il a convoqué une réunion urgente des cadres de son parti.
Regain de tension
Jeudi matin, les accrochages ont repris entre les deux quartiers après l'assassinat du responsable alaouite. Au moins une personne a été tuée et huit autres blessées dans le quartier sunnite de Bab al-Tebbaneh, selon une source de sécurité. L'armée a immédiatement bouclé l'autoroute Tripoli-Akkar, cible de tirs de francs-tireurs, avant de la rouvrir en fin d'après-midi.
En soirée, des tirs sporadiques ont interrompu le calme précaire qui a régné dans l'après-midi, faisant un blessé. Les tirs de francs-tireurs étaient entendus sur les axes de Malloulé, Mankoubin et Jabal Mohsen. Deux bombes sonores ont en outre explosé à Baal Darwich et deux autres dans la rue de Syrie qui sépare les deux quartiers rivaux.
Les écoles de la région ont en outre fermé leurs portes de peur d'une escalade.
Tripoli, capitale du Liban-Nord, est régulièrement secouée par des violences meurtrières entre partisans et détracteurs du régime syrien. Avant même le conflit syrien, les flambées de violences étaient fréquentes entre les quartiers de Bab el-Tebbaneh et de Jabal Mohsen, faisant depuis 2008 plus de 200 morts et 3.000 blessés.
Le Liban est profondément divisé sur le conflit syrien, qui a exacerbé les tensions communautaires entre sunnites, emmenés par l'ex-Premier ministre Saad Hariri, et chiites, emmenés par le puissant Hezbollah. Cette division n'a fait que s'aggraver avec la décision de ce mouvement de combattre en Syrie, où il soutient l'armée contre une rébellion en majorité sunnite.
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Cette décision a été prise à l'issue d'une réunion des cadres du PAD, proche du régime syrien de Bachar el-Assad,...
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ISRAEL, L'IRAN ET L'ARABIE SAOUDITE, ENTRE CES TROIS PAYS, LA HAINE BAT TOUS LES RECORDS IMAGINABLES. ET GRÂCE À L' ARGENTS ENTRE LES MAINS DE CES PAYS, LES SIONISTES D'UN CÔTÉ ET LE PÉTROLE DE L'AUTRE, ILS ONT DES MOYENS ILLIMITÉS POUR ENGAGER TOUTE SORTE DE MERCENAIRES POUR EXÉCUTER LES SALES BOULOTS QUI LES FAISAIENT FANTASMER SUR LES MALHEURS DES INNOCENTS EN OBSERVANT LES RÉSULTATS ET LES TRAVAUX CRIMINELLES ACCOMPLIES PAR CES MERCENAIRES.
Gebran Eid
19 h 52, le 20 février 2014