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Moyen Orient et Monde - Italie

Letta, carrément lâché par Renzi, va démissionner

Le chef du Parti démocrate devrait être chargé de former un nouveau gouvernement.

Enrico Letta, le président du Conseil italien, avait décidé de ne pas assister hier après-midi à la réunion du comité exécutif du PD et d’attendre sa décision dans son bureau. Filippo Monteforte/AFP

Le président du Conseil italien Enrico Letta, désavoué par son Parti démocrate, présentera aujourd'hui sa démission au président Giorgio Napolitano qui devrait charger Matteo Renzi, le chef du Parti démocrate, de former un nouveau gouvernement. La décision d'Enrico Letta a été annoncée quelques minutes après un vote de la direction du Parti démocrate (PD) qui, à la demande de son chef Matteo Renzi, s'est prononcée pour la formation d'une nouvelle équipe gouvernementale afin d'accélérer les réformes. La motion Renzi a été massivement adoptée par 136 voix contre 16. Matteo Renzi, le jeune – 39 ans – et ambitieux maire de Florence, prônait la formation d'un nouveau gouvernement afin d'ouvrir une « nouvelle phase » de réformes en Italie. Il avait eu mercredi un tête-à-tête tendu et infructueux de plus d'une heure au palais Chigi avec le chef du gouvernement.
Enrico Letta avait pris la tête du gouvernement italien en avril dernier, après les élections indécises de février 2013. Il avait décidé de ne pas assister hier après-midi à la réunion du comité exécutif du PD et d'attendre sa décision dans son bureau.

« Sortir de ce bourbier »
« L'Italie ne peut pas vivre dans une situation d'incertitude et d'instabilité. Nous sommes à un tournant », a fait valoir Matteo Renzi pour convaincre le parti de « lâcher » Letta. « Les gens nous accusent, moi et le PD, d'avoir une ambition démesurée. Je ne le nie pas. Nous devons tous avoir cette ambition (...) Je vous demande de m'aider à sortir l'Italie de ce bourbier », a-t-il lancé. Le maire de Florence a reconnu qu'obliger Enrico Letta à la démission et s'employer à former un nouveau gouvernement avec les partis du centre et du centre-droit qui soutenaient la coalition Letta comportait des risques pour le gouvernement et pour lui-même, mais qu'il n'existait pas d'alternative.
« Se placer en première ligne comporte un élément de risque mais un homme politique a le devoir de prendre des risques à certains moments », a dit Matteo Renzi. Il a ajouté qu'il solliciterait le soutien des actuels partenaires de la coalition avec l'objectif de tenir pendant l'ensemble d'une législature, jusqu'en 2018.
Angelino Alfano, fondateur du Nouveau Centre-Droit né de la scission provoquée par Silvio Berlusconi au sein du Peuple de la liberté, n'a d'ailleurs apporté qu'un soutien prudent et conditionnel à l'initiative de Renzi. Il a souligné dans la soirée qu'une adhésion de son parti à un gouvernement Renzi dépendrait du programme proposé, qui ne doit pas, a-t-il dit, être trop marqué à gauche. « Nous ne tenons rien pour acquis et nous ne sommes pas sûrs que cette tentative de former un nouveau gouvernement va aboutir », a dit Alfano.
Matteo Renzi juge qu'avec un code électoral qui n'a toujours pas été révisé, il ne faut pas organiser des élections législatives anticipées car cela ne ferait qu'aboutir, comme l'an dernier, à un Parlement bloqué.
Signe des tensions politiques, le débat parlementaire prévu mardi sur la réforme du code électoral a justement été reporté à la semaine prochaine.
(Source : Reuters)

Le président du Conseil italien Enrico Letta, désavoué par son Parti démocrate, présentera aujourd'hui sa démission au président Giorgio Napolitano qui devrait charger Matteo Renzi, le chef du Parti démocrate, de former un nouveau gouvernement. La décision d'Enrico Letta a été annoncée quelques minutes après un vote de la direction du Parti démocrate (PD) qui, à la demande de son...

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