La charte nationale publiée mercredi par l'Assemblée des évêques maronites, réunis à Bkerké, a été salué par de nombreux responsables politiques et officiels libanais, à l'unanimité ou presque ! Jusque-là, les cadres du 8 Mars ont en effet refusé de commenter le document, gênés peut-être par cette « neutralité positive » qu'a élevée le patriarche maronite Béchara Raï au rang de constante nationale mercredi, ou par l'appel à une stratégie de défense nationale. Hier, le ministre hezbollahi Mohammad Fneich a refusé de se prononcer concernant
le document. « No Comment! » a-t-il répondu à l'agence al-Markaziya qui a tenté de connaître les véritables raisons de ce silence qui se fait de plus en plus pesant. De son côté, le député aouniste Hikmat Dib a affirmé à l'agence que « ce document rappelle des constantes nationales qu'il faut respecter, sans plonger dans les détails sécuritaires et sans mentionner comment il faut se protéger sur la scène intérieure, ce qui laisse entendre que l'autodéfense est légitime ». « Il faudrait encore trouver un moyen pour mettre à exécution ce document et le respecter », a-t-il ajouté.
Pendant ce temps, les félicitations continuent de pleuvoir sur Bkerké. Le patriarche Raï a ainsi reçu un appel du commandant en chef de l'armée, Jean Kahwagi, qui a salué l'initiative. Mgr Raï a en outre reçu hier le président du Conseil constitutionnel Issam Sleiman qui a estimé que « le mémoire de Bkerké met les points sur les "i" », et l'ambassadeur des chevaliers de Malte, Charles Henri d'Aragon, qui a fait part de son admiration concernant la publication du mémoire « qui est venu au bon moment ». Parmi les visiteurs de Bkerké hier aussi, l'ancien ministre Jean Obeid et le président des organismes économiques, Adnane Kassar, qui a discuté avec Mgr Raï de la situation locale et économique, rendant hommage « à l'initiative nationale lancée par le patriarcat maronite qui remplit d'espoir le cœur des Libanais et les aide à sortir du cycle de violence et du chaos ». « Ce mémoire doit être le prélude au dialogue national. Il contribue à immuniser notre pays et à consacrer la stabilité », a-t-il précisé.
Pour sa part, le député Nehmé Tohmé a applaudi hier le mémoire de Bkerké « qui constitue une feuille de route pour l'avenir du Liban et trace de nouveaux horizons pour la prochaine période de façon globale ». Selon le député, ce document répond aux aspirations des Libanais, notamment l'édification d'un « État capable et juste », tout en reflétant le rôle historique du patriarcat maronite dans la protection des chrétiens et de tous les Libanais sans exception. En outre, M. Tohmé a estimé que « le Liban avait plus que jamais besoin d'un tel document rassembleur en ces circonstances difficiles, afin de renforcer sa scène intérieure face aux changements environnants ». « Le mémoire est une sorte de constitution spirituelle, politique, sociale, économique et légale, qui suscite l'espoir en un meilleur avenir pour la jeunesse libanaise désirant vivre en toute dignité dans un État moderne », a-t-il conclu. Enfin, l'uléma Ali Fadlallah a affirmé dans son prêche du vendredi soutenir « toutes les propositions qui renforcent l'unité nationale, comme le document de Bkerké qui constitue une base à la construction du Liban en cette période critique ».
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LA LIBRE EXPRESSION
12 h 05, le 11 février 2014