Pas de gouvernement en vue, mais l'élection présidentielle aura certainement lieu. C'est ce qu'a assuré hier le chef du Courant patriotique, le général Michel Aoun, lors d'un entretien accordé à la MTV.
« Je ne suis pas candidat, sauf si les députés et les chefs de file me demandent de me présenter », a-t-il indiqué. « Je n'accepterais en aucun cas de devenir un président pour gérer la crise en cours », a ajouté M. Aoun. Il a précisé dans le même cadre que s'il est élu président, « il continuera d'appuyer la Résistance ».
Rappelant, par ailleurs, le credo de son mouvement qui consiste à dire « pas de renouvellement, pas de prorogation et pas de vide », il a indiqué que « toutes les parties ont intérêt à ce que l'élection présidentielle ait lieu à temps ». Le chef du CPL a d'ailleurs assuré que les membres de son bloc seront présents à l'échéance et que l'élection aura lieu. Selon lui, l'élection est l'occasion pour les Libanais de renouer le dialogue entre eux et mettre un terme à l'adversité qui les divise.
S'abstenant de critiquer le chef de l'armée – « il ne faut pas l'affaiblir, encore moins affaiblir l'institution » – il a également renoncé à critiquer à nouveau le président de la République. « Je l'ai critiqué dans le passé, au moment où il le fallait. Je ne vais pas me répéter », a-t-il dit. À la question de savoir si l'élection présidentielle était liée d'une manière ou d'une autre aux développements en Syrie, il a répondu : « Le régime syrien a sauvé sa peau. Maintenant, il nous est demandé de sauver la nôtre. »
Moins optimiste pour ce qui est de la naissance prochaine d'un gouvernement, le chef du CPL a cependant affirmé qu'il accepterait un gouvernement dans lequel figurent quatre ministres de sa formation politique, que ce soit dans la formule dite du triple 8 ou celle du 9-9-6. Prié de dire s'il envisage l'éventualité de la cohabitation de deux gouvernements,c'est-à-dire un nouveau créé sous l'impulsion du chef de l'État et du Premier ministre désigné, et le gouvernement sortant actuel qui resterait en place, il a indiqué que personne n'a intérêt à ce genre de situation.
Le général Aoun est revenu à la charge pour accuser, sans le nommer, le courant du Futur d'être derrière le trafic d'armes et de combattants via Tripoli et Ersal vers la Syrie, accusant ouvertement l'ancien directeur des FSI, le général Achraf Rifi, d'avoir été à l'origine de l'acheminement du bateau transportant des armes via le port de Tripoli. Ce sont, d'après lui, « autant de raisons qui ont obligé le Hezbollah à s'ingérer en Syrie ».
Le député s'est dit « étonné » des informations diffusées hier par l'opposition syrienne faisant état de groupes de combattants que le CPL aurait envoyés en Syrie pour défendre des localités chrétiennes. « Si j'avais l'intention de le faire, je ne l'aurais pas fait en cachette », a-t-il dit, insistant sur le fait que son courant « n'a pas de milices ».
Et de se demander si l'idée de distiller de telles informations n'a pas pour objectif « de planifier et de justifier une opération sécuritaire me ciblant ».
Évoquant le drame de Maaloula, M. Aoun a insisté pour dire que cette ville n'est ni une « caserne militaire » « ni un lieu stratégique » pour qu'elle devienne la cible des combattants, mais qu'elle a été visée pour son « symbolisme ».
D'ailleurs, Genève 2 se transformera en tribune internationale pour la lutte contre le terrorisme, a estimé le général Aoun qui reste convaincu qu'on se dirige vers une solution pour l'ensemble du Proche-Orient avec une nouvelle redistribution des zones d'influence.
Liban
Aoun : Pas de renouvellement, pas de prorogation et pas de vide
OLJ / le 10 décembre 2013 à 00h00
PRIÈRE LIRE DANS MA RÉACTION : SAUF LES MILLE ET UNE LACUNES...ETC... MERCI.
14 h 03, le 11 décembre 2013