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Moyen Orient et Monde - Diplomatie

Washington déterminé à travailler avec Le Caire

« Les relations américano-égyptiennes ne peuvent être résumées à l’assistance », souligne John Kerry au cours de sa première visite depuis la destitution de Morsi.

Dans le cadre de sa tournée régionale, le secrétaire d’État américain John Kerry rencontrait hier les membres du département de défense égyptien, notamment le nouvel homme fort du pays, le chef de l’armée, le général Abdel Fattah al-Sissi. Jason Reed-Pool/AFP

Le secrétaire d’État américain John Kerry a affirmé hier que son pays était déterminé à continuer à travailler avec l’Égypte, lors de sa première visite chez le grand allié arabe des États-Unis depuis la destitution du président islamiste Mohammad Morsi par l’armée le 3 juillet. M. Kerry a quitté Le Caire à la veille du procès du chef d’État déposé et à l’issue de quelques heures de visite ayant pour objectif de resserrer les liens entre les deux pays, bousculés par le coup de force contre le premier président élu démocratiquement en Égypte et la répression meurtrière de ses partisans. En rétorsion, Washington avait gelé partiellement son aide, essentiellement militaire, au Caire.
Mais hier, M. Kerry a insisté sur le fait que Washington, « ami » et « partenaire » de l’Égypte, « s’(engageait) à travailler ensemble et à poursuivre (la) coopération avec le gouvernement par intérim », lors d’une conférence de presse avec son homologue égyptien Nabil Fahmy.
Les États-Unis ont soutenu durant ses trois décennies de présidence le prédécesseur de M. Morsi, Hosni Moubarak, renversé par une révolte populaire début 2011, faisant du plus peuplé des pays arabes un allié de poids pour maintenir la stabilité dans la région. En octobre, le « recalibrage » de l’aide à l’Égypte avait jeté un froid, l’Égypte affirmant désormais vouloir « élargir (ses) options » pour « servir (ses) intérêts nationaux ».
Estimant que « les relations américano-égyptiennes ne peuvent être résumées à l’assistance », M. Kerry a souligné que « l’aide américaine directe au peuple égyptien continuerait pour aider à lutter contre le terrorisme ».
De son côté, M. Fahmy, qui avait récemment qualifié de « tendues » les relations égypto-américaines, a dit « croire après (les) entretiens avec le secrétaire d’État américain qu’il y a de bons indicateurs montrant que nous cherchons à reprendre ces relations de façon positive ».

« Toutes les parties »
M. Kerry a également évoqué le renforcement de ces relations avec le président par intérim Adly Mansour ainsi qu’avec le nouvel homme fort du pays, le chef de l’armée, le général Abdel Fattah al-Sissi, selon l’agence officielle MENA qui a aussi fait état de rencontres avec des acteurs de la société civile.
Le secrétaire d’État a discuté avec ces responsables de la transition politique promise par la feuille de route rédigée par les militaires et de ses avancées, afin de déterminer quand « il sera possible de lever le gel (de la livraison) de certains équipements » militaires notamment, a indiqué un haut responsable du département d’État. M. Kerry a plaidé, a-t-il ajouté, pour que la transition – qui prévoit un référendum sur une nouvelle Constitution, actuellement en cours de rédaction, puis des élections législatives et présidentielle d’ici à mi-2014 – soit « démocratique » et qu’elle « inclut toutes les parties », au moment où les autorités poursuivent leur implacable répression contre les Frères musulmans, la confrérie de M. Morsi. Il a appelé à des élections « libres et justes » et estimé que « la feuille de route est mise en œuvre, du mieux que nous puissions en juger ».
Alors que plus d’un millier de personnes, en majorité des manifestants pro-Morsi, ont été tuées et quelque 2 000 islamistes arrêtés depuis la destitution de M. Morsi, M. Kerry a affirmé que « personne ne devrait être autorisé à recourir à la violence en toute impunité », condamnant attentats et affrontements qui ont récemment
ensanglanté le pays.
Et si Washington a demandé la libération de M. Morsi et la fin des procès politiques, les États-Unis se sont toujours refusés à qualifier sa déposition de « coup d’État ». Interrogé hier sur ses récents propos sur le fait que les généraux égyptiens auraient déposé Mohammad Morsi, accusé par ses adversaires de dérive autocratique, dans le but de « rétablir la démocratie », John Kerry a répondu : « À ce stade, il y a des indications que c’est ce qu’ils ont l’intention de faire », avouant ainsi percevoir des signes de progrès vers la démocratie dans un pays extrêmement polarisé entre les partisans de l’armée et des Frères musulmans. C’est d’ailleurs dans la perspective d’un tel progrès que le secrétaire d’État américain a demandé aux autorités égyptiennes de ne pas prolonger l’état d’urgence, censé se terminer le 14 novembre, a déclaré un haut responsable américain.  « Il a indiqué que la répression en cours était inappropriée » et que les autorités devaient « tendre la main aux Frères musulmans et aux autres ».
(Sources : agences)
Le secrétaire d’État américain John Kerry a affirmé hier que son pays était déterminé à continuer à travailler avec l’Égypte, lors de sa première visite chez le grand allié arabe des États-Unis depuis la destitution du président islamiste Mohammad Morsi par l’armée le 3 juillet. M. Kerry a quitté Le Caire à la veille du procès du chef d’État déposé et à l’issue de...

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