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À La Une - Liban

Tripoli : l'armée libanaise tente, dans la douleur, de se déployer rue de Syrie

La troupe cible de tirs de francs-tireurs.

Une fillette fuyant les tirs de francs-tireurs alors que l'armée libanaise patrouille la rue de Syrie, à Tripoli. Joseph Eid/AFP

L'armée libanaise tentait, lundi à la mi-journée, de se déployer rue de Syrie, cette rue qui sépare les quartiers historiquement rivaux de Jabal Mohsen et Bab el-Tebbaneh, de nouveaux engagés dans des affrontements sanglants depuis lundi dernier.

 

A partir de la rue de Syrie, l'armée devait se déployer à Bab el-Tebbaneh, alors que l'armée est entrée dans Jabal Mohsen dimanche. Lundi, une source de sécurité a précisé à l'AFP que l'armée avait terminé de se déployer dans ce quartier alaouite et pro-Assad, qui domine et fait face à Bab al-Tebbaneh, quartier majoritairement sunnite et anti-régime syrien.

A Bab al-Tebbaneh, la situation était plus compliquée pour la troupe. Des blindés et des jeeps sont entrés par le nord mais leur progression a été entravée d'abord par des tirs de francs-tireurs auxquels les soldats ont riposté, puis par une reprise des affrontements entre les miliciens des deux quartiers rivaux. Selon la chaîne LBC, trois soldats ont été blessés par des tirs.

Des ordres ont été donnés à l’armée de procéder à l’arrestation de tout milicien.

 

Ce énième round de violences entre les deux quartiers tripolitains à fait au total 14 tués et plus de 80 blessés.

 

 

Une farce

Dans la rue de la Syrie, qui sépare les enclaves ennemies, les habitants se montraient sceptiques lundi à la mi-journée

"Tout ceci est une farce. C'est la 18e fois depuis mai 2008 que l'on assiste à cela. En fait, l'armée fait un petit tour et s'en va. Il n'y a pas de solution", assurait à l'AFP Moustapha al Hajj, un retraité de 69 ans. "Depuis huit jours, 400 familles ont quitté la rue de la Syrie, dont la mienne et nous dormons à la belle étoile, ma femme et mes trois enfants dans un jardin de la ville. Chaque mois c'est la même chose", peste-t-il.

 

Depuis le début du conflit, six habitants du quartier de Jabal Mohsen et huit de Bab al-Tebbaneh ont été tués.

Le bilan plus élevé chez les sunnites s'explique par le fait que Jabal Mohsen domine géographiquement Bab al-Tebbaneh, un quartier plus dense, et par la mauvaise organisation des groupes de combattants sunnites face aux alaouites qui relèvent tous de la même formation: le Parti arabe démocratique (PAD).

 

 

Réactions violentes

Les affrontements de Tripoli suscitent certaines réactions violentes. Ainsi, dimanche, le président du comité des ulémas musulmans, cheikh Salem Rafeï, a démenti au quotidien an-Nahar être impliqué dans la bataille sur le terrain entre les sunnites et les alaouites de Tripoli. Il a également démenti l’implication de jihadistes de l’État islamique en Irak et au Levant (EIIL) et du Front al-Nosra (engagés dans les combats contre le régime syrien). Cheikh Rafeï a néanmoins mis en garde : "Si l’attaque menée par le parti arabe démocrate (alaouite de Rifaat Eid) contre Tripoli se poursuit et que des innocents sont tués, la voie sera ouverte à tous les jihadistes du monde, dont l’EIIL et al-Nosra, pour venir défendre Tripoli." Et de poursuivre : "Cela aura des conséquences qui ne sont de l’intérêt de personne."

Le cheikh sunnite a en outre dénoncé la passivité de l’État "qui regarde, impuissant, les agressions du Hezbollah et du PAD et ne fait rien pour prévenir l’explosion à Tripoli".

 

Samedi, le mufti de Tripoli et du Liban-Nord, Malek Chaar, a appelé, lors d’une conférence de presse, les responsables sécuritaires à rester vigilants et à ramener le calme dans la capitale du Liban-Nord. "Il est inacceptable que le sang de Tripoli et du Nord coule (...), la solution est entre les mains des responsables de la sécurité", a estimé le mufti Chaar. "Nous demandons, au nom de tous, que les criminels soient arrêtés et traduits en justice (...)", a-t-il ajouté.

 

Les violences se sont multipliées à Tripoli, la deuxième ville du pays avec 200.000 habitants à 80% sunnites, au fur et à mesure que la Syrie, ancienne puissance tutélaire du Liban, s'enfonçait dans la guerre civile.

Les alaouites, qui représentent 7 à 8% de la population, se sont installés au début du 20e siècle, employés comme domestiques ou ouvriers agricole. Le reste sont des chrétiens.

 

Cette dernière série de violences a débuté le 21 octobre, au moment où était diffusée à la télévision une interview de M. Assad. Par mesure de sécurité, les écoles et les universités de la ville sont fermées depuis le milieu de la semaine.

 

 

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L'armée libanaise tentait, lundi à la mi-journée, de se déployer rue de Syrie, cette rue qui sépare les quartiers historiquement rivaux de Jabal Mohsen et Bab el-Tebbaneh, de nouveaux engagés dans des affrontements sanglants depuis lundi dernier.
 
A partir de la rue de Syrie, l'armée devait se déployer à Bab el-Tebbaneh, alors que l'armée est entrée dans Jabal Mohsen dimanche. Lundi,...

commentaires (2)

L'ARMÉE NE DEVRAIT PAS TENTER, ET CE SUR TOUT LE TERRITOIRE NATIONALE ! ELLE DOIT DÉCIDER, AGIR ET OCCUPER PAR LA FORCE TOUTE PARCELLE DE TERRAIN Où QUE CE SOIT...

SAKR LOUBNAN

14 h 08, le 29 octobre 2013

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Commentaires (2)

  • L'ARMÉE NE DEVRAIT PAS TENTER, ET CE SUR TOUT LE TERRITOIRE NATIONALE ! ELLE DOIT DÉCIDER, AGIR ET OCCUPER PAR LA FORCE TOUTE PARCELLE DE TERRAIN Où QUE CE SOIT...

    SAKR LOUBNAN

    14 h 08, le 29 octobre 2013

  • Bravo et courage pour l’armée libanaise notre unique planche de salut Antoine Sabbagha

    Sabbagha Antoine

    15 h 02, le 28 octobre 2013

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