C’est le président de la République Michel Sleiman qui, le premier, s’en est ému!
Le petit Élie Khoury, un élève de 12 ans, porte des traces bleuâtres de coups à la nuque. Son ami aussi, dont le nom n’a pas été révélé. Ces coups leur ont été portés par tous leurs petits camarades de classe, sur ordre de la maîtresse, une certaine A.K., pour les punir de bavarder et de n’avoir pas exécuté leur punition, selon les propos de la jeune victime.
L’incident a eu lieu à l’école publique pour garçons Ra’fat el-Husseini de Tripoli, à Mina plus précisément. Il a été rendu public mardi soir par la LBCI qui a interrogé le directeur de l’établissement en caméra cachée. « Cela arrive dans tous les établissements », s’est défendu le directeur, qui a accusé l’élève d’avoir rameuté la République sur Facebook. « La rumeur faisant, une petite gifle s’amplifie. On raconte alors qu’on a tordu le cou (de l’enfant) », a-t-il ajouté.
Mais bien en a pris au petit Élie, car le président de la République, Michel Sleiman, après avoir parlé à sa mère, a personnellement demandé au ministre sortant de l’Éducation, Hassan Diab, de mener une enquête pour comprendre ce qui s’est passé. Il l’a également invité à prendre les mesures adéquates. Ce qui a eu lieu n’est autre que de la violence contre l’enfance, a assuré le président Sleiman. Une violence qui nuit à la réputation du Liban et à l’image de l’éducation dans les écoles du pays. Et qui nécessite des mesures punitives pour empêcher qu’elle ne se reproduise.
Le ministre sortant des Affaires sociales, Waël Abou Faour, a également contacté le ministre sortant de l’Éducation, lui demandant expressément de suivre l’affaire, de mener une enquête pour connaître les faits exacts et de prendre les mesures nécessaires contre les responsables, qu’ils aient perpétré les actes de violence ou qu’ils les aient autorisés. Il a insisté sur la nécessité de faire la lumière sur cette affaire et s’est dit soucieux de « respecter les droits de l’enfant à un environnement scolaire sain et sûr ».
L’affaire fera des remous, assurément, d’autant que la violence enseignante est désormais interdite à l’école publique, conformément aux circulaires envoyées régulièrement par le ministère de l’Éducation à l’ensemble des établissements éducatifs du pays, publics et privés. Mais les habitudes culturelles ont la vie dure. D’autant qu’elles demeurent admises par l’article 186 du code pénal, qui autorise « les corrections infligées aux enfants par leurs parents ou leurs maîtres dans la mesure où elles sont tolérées par le commun usage ». Resteront-elles impunies ?
Pour mémoire
« Le directeur nous frappe, les autres travailleurs nous frappent, mais que pouvons-nous faire ? »
Treize gifles en 16 secondes : la brutalité d'un entraîneur japonais sur un lycéen
Violence domestique : précédent historique de la juge libanaise Arlette Tabet
Écoles : halte à l’enseignement par la violence !
Le petit Élie Khoury, un élève de 12 ans, porte des traces bleuâtres de coups à la nuque. Son ami aussi, dont le nom n’a pas été révélé. Ces coups leur ont été portés par tous leurs petits camarades de classe, sur ordre de la maîtresse, une certaine A.K., pour les punir de bavarder et de...
commentaires (4)
La maitresse a donc fait des excuses publiques et a démissionné...? pour avoir commis ce geste lâche sur un enfant...
M.V.
10 h 04, le 10 octobre 2013