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À La Une - Conflit

La communauté internationale prête à valider la destruction des armes chimiques syriennes

L’OIAC étudie une feuille de route ; le Conseil de sécurité vote une résolution après l’accord russo-américain.

Des rebelles de l’Armée syrienne libre à Alep s’octroient un moment de détente. Alors que l’un de leurs compagnons d’armes tape des mains sur une armoire pour créer le rythme, deux insurgés dansent au milieu de la chambre sous les applaudissements et les encouragements d’autres rebelles. Saad Abo Brahim/Reuters

L’organisation chargée de superviser la destruction de l’arsenal d’armes chimiques syriennes devrait se mettre au travail dès la semaine prochaine. À La Haye, le Conseil exécutif de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) devait se pencher, hier dans la nuit, sur une feuille de route prévoyant des inspections sur le sol syrien mardi au plus tard. Le texte devait être adopté avant que ne soit votée à New York, quatre heures plus tard, une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU sur laquelle Américains et Russes se sont mis d’accord tôt hier matin.


Le texte de l’OIAC rentre dans le cadre de l’accord diplomatique conclu à Genève le 14 septembre, et qui doit permettre d’éviter une intervention militaire en Syrie, menace brandie par Washington en réponse à une attaque à l’arme chimique le 21 août. Selon le texte de la feuille de route, tous les sites répertoriés dans la liste officielle remise par la Syrie le 19 septembre à l’OIAC doivent avoir été inspectés au plus tard 30 jours après l’adoption de ce texte. La feuille de route autorise également des visites sur des sites non répertoriés par Damas. Si la Syrie ne respecte pas ce plan, qui prévoit la destruction complète de l’arsenal chimique d’ici à la mi-2014, l’OIAC pourra « soumettre le problème directement à l’attention » de l’ONU.


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Malgré la perspective du désarmement, l’ONU a annoncé que ses experts allaient enquêter sur sept sites d’attaques chimiques présumées, notamment deux attaques qui auraient eu lieu après celle du 21 août à Ghouta, près de Damas. En outre, le Conseil des droits de l’homme a dénoncé hier, pour la première fois, l’usage d’armes chimiques en Syrie.
S’exprimant au sujet de l’accord russo-américain, le président des États-Unis, Barack Obama, l’a qualifié « d’énorme victoire pour la communauté internationale ». Il a assuré que celui-ci n’aurait pas été conclu « sans menace digne de foi (d’avoir recours) à la force » contre le gouvernement Assad. Après des semaines d’intenses négociations, cet accord constitue en effet une percée diplomatique majeure, plus de deux ans après le début de la guerre civile syrienne. Depuis mars 2011, le Conseil de sécurité n’a en effet jamais réussi à se mettre d’accord sur un texte, Moscou et Pékin ayant mis leur veto à trois reprises. Selon des experts, la Syrie posséderait plus de 1 000 tonnes d’armes chimiques, dont 300 tonnes de gaz moutarde. Toutefois, l’Occident ne doit pas « accuser et condamner » le régime syrien sans preuve formelle, a déclaré à New York le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov.

 

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La France s’est, quant à elle, félicitée de cet accord, soulignant que les Russes y « engagent leur crédibilité ». Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a d’ailleurs souhaité que les grandes puissances puissent fixer immédiatement la date d’une prochaine conférence de paix pour la Syrie, qui serait chargée d’enclencher une transition politique, notamment en choisissant par consensus un gouvernement provisoire doté des pleins pouvoirs exécutifs. Téhéran a également réagi et a indiqué vouloir participer « activement » à toute conférence de paix à venir sur la Syrie, selon son président Hassan Rohani.


La résolution de l’ONU prévoit la possibilité pour le Conseil de sécurité de prononcer des sanctions si le plan de désarmement n’est pas respecté. Cependant, il ne s’agit pas de sanctions automatiques.
En cas de violation des engagements, il faudrait une deuxième résolution, ce qui laisse à Moscou, allié de Damas, une possibilité de blocage. À ce sujet, les ministres des Affaires étrangères des cinq membres permanents du Conseil de sécurité devaient rencontrer hier le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, et son médiateur en Syrie, Lakhdar Brahimi.



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