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À La Une - Liban - Grève générale

Un gouvernement à tout prix !

Patrons, syndicalistes, banques, restaurants... De Beyrouth au Liban-Sud, c’est une mobilisation sans précédent à laquelle les acteurs économiques de tous bords ont répondu pour exprimer leur ras-le-bol quant au vide politique qui dure déjà depuis plusieurs mois et à l’insécurité ambiante.

Commerces, restaurants, banques, industriels, assurances... tous ont décidé de fermer leurs grilles pour réclamer la formation immédiate d’un gouvernement. Certains commerces et notamment les grands centres ouvriront à 16 heures.

C’est par la voix du silence que l’ensemble des acteurs économiques unis aux syndicalistes libanais ont décidé de crier leur colère aujourd’hui. Commerces, restaurants, banques, industriels, assurances... tous ont décidé de fermer leurs grilles – jusqu’à 16 heures cet après-midi pour certaines – afin de réclamer la formation immédiate d’un gouvernement, unique solution pour éviter que le pays ne sombre davantage dans le chaos.


Le symbole est fort, dans un pays de culture et de tradition très active. Même les centres commerciaux, habituellement ouverts 365 jours dans l’année, se sont joints au mouvement pour marquer la souffrance du corps économique et de l’ensemble des Libanais. Car si le secteur privé tombe, c’est le Liban tout entier qui sera entraîné dans cette chute.
Une mobilisation d’une telle ampleur est pratiquement rare dans l’histoire du Liban. Une fois n’est pas coutume, patrons et salariés de tous secteurs confondus se sont unis pour une énième tentative de faire entendre raison aux responsables politiques. « C’est un geste de refus que nous souhaitons faire passer aujourd’hui par cette fermeture générale », a déclaré à L’Orient-Le Jour le président des organismes économiques Adnane Kassar. Ce dernier rencontrera le président de la République, Michel Sleiman, à 10 heures puis participera à une conférence de presse à midi pour annoncer les résultats de la rencontre.


La dernière grève générale avait eu lieu en 1971, en raison, à l’époque, de l’augmentation des tarifs douaniers. « Cette fois-ci, l’enjeu est bien plus important, insiste Nicolas Chammas, le président de l’Association des commerçants de Beyrouth (ACB). Il en va de la survie du pays ! ».



« On ne peut plus continuer comme ça... »
François Bassil, le président de l’Association des banques libanaises (ABL), a, lui, indiqué à L’Orient-Le Jour que « si un gouvernement n’était pas formé immédiatement, d’autres actions suivront en collaboration avec d’autres organismes professionnels ».

« Il s’agit de protéger le Liban et d’appeler à un rassemblement tous bords politiques confondus », a-t-il poursuivi. Selon le président de l’ABL, les 71 banques que compte le Liban devraient suivre le mouvement de fermeture générale. « Nous ne sommes plus prêts à financer le déficit public, tant qu’il n’y a pas de réformes, de budget, de gouvernement ! a-t-il ajouté. Financer pourquoi et surtout pour qui ? »


Du côté des restaurateurs, le président de l’Association, Paul Ariss, s’attend à une fermeture de 60 % des établissements du Grand Beyrouth. « C’est dans les régions qu’il a été plus difficile de mobiliser, explique-t-il. L’année a été tellement dure que chaque jour d’ouverture compte pour les établissements. » Et d’ajouter : « Si jamais les responsables politiques n’entendent pas le message du peuple, il faudra vraiment se demander pour qui ces derniers travaillent ! »


Rappelons que les organismes économiques avaient tenu une conférence élargie au mois de juin dernier pour appeler à sauver l’économie « en plein naufrage ». Ils avaient alors demandé aux responsables politiques de respecter la déclaration de Baabda qui stipule la distanciation du Liban vis-à-vis des crises régionales et notamment syrienne. Réunis au BIEL, à Beyrouth, ils avaient poussé « un cri de colère », et appelé à l’apaisement et au dialogue pour que la vie économique reprenne son cours.

 

 

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