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Lifestyle - Controverse

Les best-sellers de Guantanamo ? Le Coran et... « Fifty Shades of Grey » !

Le « porno pour maman » est le livre le « plus demandé » parmi les prisonniers du camp 7.

Couverture de « Cinquante nuances de Grey », le livre le « plus demandé » parmi les prisonniers du camp 7.

À Guantanamo, les détenus lisent aussi bien le Coran que les livres érotiques : le best-seller Fifty Shades of Grey y est autorisé, tout comme les ouvrages religieux et les revues de football qui s’alignent dans les rayonnages de la bibliothèque.
« L’affaire » a fait couler de l’encre, quand le représentant démocrate Jim Moran a révélé, après une visite à Guantanamo, que ce livre érotique, parfois sado-masochiste, était « le plus demandé » parmi les prisonniers du camp 7. Ce camp abrite une quinzaine de détenus sous très haute surveillance, notamment les cinq accusés du 11-Septembre et les autres détenus passés par les geôles secrètes de la CIA, où certains ont subi des interrogatoires musclés assimilés à de la torture. Une révélation d’autant plus surprenante qu’un bibliothécaire de Guantanamo a assuré que les livres ou les vidéos contenant « trop de sexe, trop de violence, extrémistes ou racistes » étaient systématiquement interdits aux détenus.
Milton, employé par le Pentagone, est chargé de lire ou de visionner les ouvrages, les films et les jeux demandés par les hommes des camps 5 et 6, où est détenue la majorité des 166 prisonniers. Il rend ensuite son verdict à un conseil culturel chargé de trancher, mais recale d’emblée les œuvres « pornographiques et violentes » des préfabriqués où sont rangées les 18 000 œuvres proposées aux prisonniers. La trilogie, cataloguée de « porno pour maman », a pourtant bel et bien atterri entre les mains des détenus considérés parmi les plus islamistes de Guantanamo. Une porte-parole de la prison l’a confirmé : « Il n’y a pas du tout de restriction sur ce livre », a déclaré la capitaine Andi Hahn, confirmant sa présence dans la bibliothèque du camp 7, bien séparée de celle des autres détenus. « Il est autorisé », a-t-elle affirmé pour la première fois. Et « n’importe quel livre demandé par un détenu sera permis, tant qu’il ne crée pas de polémique dans le camp », a-t-elle tenu à souligner.

Top secret
Impossible cependant de savoir si Fifty Shades of Grey, vendu dans le monde à plus de 70 millions d’exemplaires, est parvenu aux détenus via un circuit non autorisé ou par la voie officielle.
« Ce n’est pas passé par nous, nous ne l’avons pas ici, a dit le bibliothécaire des camps 5 et 6, ce qu’ils font de l’autre côté, je n’en sais rien. » Personne n’est autorisé à révéler ce qui se passe au camp 7. Son accès, quelque part sur les collines arides de Guantanamo, est restreint à de rares privilégiés, dont des parlementaires accrédités secret défense. Jim Moran a ainsi pu apprendre le succès du livre érotique de la bouche même du commandant du camp 7.
« J’imagine qu’il ne se passe pas grand-chose (dans la prison). Ces types n’ont rien à faire, alors ils se disent “pourquoi pas” » se plonger dans cette saga osée, a commenté l’élu. Pour lui, cela tend à démystifier l’image des prisonniers du camp 7, connus pour apparaître au tribunal en tenues traditionnelles et à y dérouler leur tapis de prière. Un magazine d’el-Qaëda, entré en contrebande, avait été découvert dans la prison en janvier 2012, déclenchant un renforcement des procédures d’inspection du courrier entre les détenus et leurs avocats. Car, comme tout autre document d’influence islamiste, cette revue était et reste interdite aux prisonniers incarcérés sur des soupçons de liens ou d’activités terroristes.
Les hommes, considérés un temps comme les « pires des pires », mais pour la plupart aujourd’hui détenus sans aucune inculpation, ont accès à une large collection d’ouvrages, allant des livres religieux aux romans policiers, en passant par les revues médicales ou les « Harry Potter » en arabe, russe, français, pachtoune, farsi, ourdou et, bien sûr, anglais.
Aux camps 5 et 6, « les ouvrages religieux en arabe sont les plus demandés », précise Milton. Les documentaires et revues de football y remportent aussi un grand succès, ainsi que les jeux vidéo comme Tomb Raider, où un détenu a masqué à coups de feutre sur la pochette le nombril et le décolleté de l’héroïne jugée trop sexy.

(Source : AFP)
À Guantanamo, les détenus lisent aussi bien le Coran que les livres érotiques : le best-seller Fifty Shades of Grey y est autorisé, tout comme les ouvrages religieux et les revues de football qui s’alignent dans les rayonnages de la bibliothèque.« L’affaire » a fait couler de l’encre, quand le représentant démocrate Jim Moran a révélé, après une visite à Guantanamo, que ce...

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