Le président de la Chambre, Nabih Berry, a pris plus ou moins ses distances hier à l’égard du Hezbollah sur deux questions stratégiques, l’implication dans la guerre en Syrie et l’appel à un chantier institutionnel en vue du remodelage de Taëf.
Dans une interview que publie aujourd’hui la revue ach-Chiraa, M. Berry met en garde contre « les retombées sur le Liban de la poursuite de la crise syrienne ». Pour lui, « la déclaration de Baabda (qui insiste sur la neutralité du Liban dans la politique des axes) reste valable pour réduire ces retombées ».
Mais M. Berry va plus loin dans sa distanciation en soulignant que « l’implication du Liban dans l’affaire syrienne ne fera pas de différence et ne changera rien à l’équation parce que la géographie de la guerre syrienne n’est pas tributaire d’un progrès sur un front ou d’un recul sur un autre ».
Pour ce qui est des institutions, le chef du législatif estime que « l’accord de Taëf est un contrat qui doit être mis en œuvre entre les Libanais ». Toutefois, a-t-il ajouté, il a besoin de proclamations constitutionnelles qui le complètent, à commencer par la stratégie nationale des droits de l’homme, « mais cela ne signifie pas qu’il faut mettre en place une Constituante à cette fin ».
M. Berry en a cependant profité pour répliquer implicitement aux reproches que lui adresse le courant du Futur. « Taëf doit être mis en œuvre dans ses deux volets, constitutionnel et réformateur, et non pas être un prétexte pour transformer le pays en chasses gardées soumises au pouvoir exécutif puis venir accuser le Parlement de chercher à imposer un pouvoir d’assemblée », déclare-t-il en réponse à une accusation que le bloc du Futur a portée contre lui en ce sens mardi dernier.
Constatant que le Liban « s’installe dans le vide » et que le pays fonctionne à l’heure actuelle « à qui mieux mieux », M. Berry critique ceux qui misent sur un vainqueur et un vaincu en Syrie et au Liban, car « cela ne mènera à rien ». Selon lui, « le seul vrai pari que l’on doit faire, c’est sur une entente saoudo-iranienne » qu’il souhaite voir concrétiser lors de la visite promise du nouveau président iranien Hassan Rohani en Arabie saoudite et sa rencontre avec le roi Abdallah.
Lire aussi
De Fayadiyé, Sleiman coupe l’herbe sous le pied au HezbollahDans une interview que publie aujourd’hui la revue ach-Chiraa, M. Berry met en garde contre « les retombées sur le Liban de la poursuite...
commentaires (7)
il veut jouer avec les noirs et les blancs en même temps...chak wou mat.
GEDEON Christian
18 h 14, le 02 août 2013