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Lifestyle - Loisirs

Des graffitis transforment une boîte de nuit en œuvre d’art urbain

Quinze artistes internationaux achèvent la décoration extérieure d’un gigantesque cylindre en béton, à Solidere.

Ce bâtiment est une œuvre d’art moderne entre les tours en construction, sur le front de mer de Beyrouth.  Photo Nasser Traboulsi

Samedi après-midi, dernières retouches pour achever le mur entièrement couvert de graffitis de la boîte de nuit « O1NE » à Solidere, qui ouvrira ses portes en décembre 2013. Pour réaliser ce projet, planifié depuis trois ans environ, l’entreprise Sky Management a engagé quinze artistes internationaux afin de couvrir le mur d’enceinte circulaire de tags. « L’objectif était de représenter sur la façade la joie de vivre qui se retrouvera à l’intérieur des lieux », raconte Abraham Helal, directeur du marketing de Sky Management. Sur la façade, trompettistes, DJ et beautés nocturnes figurent à côté des écritures « groove », « pop » ou encore « disco ». C’est le Néerlandais Roy Valka, alias Karski, qui a conçu le design du mur en coopération avec la direction. Il a lui-même choisi les artistes puis s’est chargé de la coordination du projet à travers les Pays-Bas, le Brésil, l’Allemagne, la Grande-Bretagne et l’Espagne. L’œuvre a finalement été réalisée durant ces deux dernières semaines. Du matin au soir, les artistes ont couvert de couleurs cette masse de béton qui s’intègre dans le front de mer de la Marina Bay.
L’intérieur sera doté d’un design luxueux, conçu par Sari el-Khazen, avec lequel Sky Management a récemment coopéré pour la conception du Sky Bar au centre de Beyrouth. Après tout, « O1NE » entend se positionner parmi les « premières boîtes de nuit du monde ». Les clients jouiront en outre d’une technique de projection 3D qui permet de « transformer l’endroit en Manhattan ou Paris », comme l’explique M. Helal.
À cet égard, il semble quelque peu paradoxal que la boîte de nuit soit couverte de graffitis, art urbain initialement porte-parole de ceux qui ne trouvent pas d’écoute autrement. Mais pour les artistes, il s’agit de gagner une certaine reconnaissance, notamment de la part d’un public plus privilégié. « Il est grand temps que les graffitis soient reconnus dans notre société. Ce projet n’est pas qu’une boîte de nuit, c’est une pièce d’art en plein air », révèle Karski.

Repositionner le graffiti
Abraham Helal approuve ce point. Selon lui, la décision de couvrir la façade de graffitis reflète le goût pour l’art moderne de Chafic el-Khazen, PDG de Sky Managment : « Notre objectif est de repositionner le graffiti en tant qu’art à part entière. »
Des internautes critiquent pourtant le fait qu’aucun graffiteur libanais ne participe au projet. C’est l’Anglais David Robert Thomas, alias Bonsai, qui s’est, à cet égard, montré particulièrement ému par le caractère amical des artistes locaux. « Ils sont même venus nous remercier. Nous avons aussi passé pas mal de temps à traîner avec les graffiteurs de la région. Nous avons tagué ensemble dans quelques coins de la ville. »
Pour le travail sur ce mur de 18 mètres de hauteur, le savoir-faire et la technique de tag à grande échelle des artistes locaux n’ont pas suffi. Quant aux artistes internationaux ayant déjà travaillé ensemble sur plusieurs projets, ils ont formé une équipe bien rodée.
« La tâche la plus difficile a été de s’accorder sur le style, tant avec Chafic el-Khazen qu’avec les autres artistes », avoue Karski. Finalement, la coopération s’est achevée avec succès. Le style individuel ne s’est pas perdu. Et pour cause, les différents tags de l’énorme fresque s’harmonisent entre eux. Prochaine étape pour les quinze artistes, une nouvelle collaboration avec Sky Management à Abou Dhabi pour peindre le « O1NE » des Émirats arabes unis.
Samedi après-midi, dernières retouches pour achever le mur entièrement couvert de graffitis de la boîte de nuit « O1NE » à Solidere, qui ouvrira ses portes en décembre 2013. Pour réaliser ce projet, planifié depuis trois ans environ, l’entreprise Sky Management a engagé quinze artistes internationaux afin de couvrir le mur d’enceinte circulaire de tags. « L’objectif était de...

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