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Santé - Sensibilisation

Le soleil, un allié de santé à consommer raisonnablement

De plus en plus de mélanomes, une forme agressive du cancer de la peau, sont diagnostiqués à un âge jeune au Liban. À l’occasion de la saison estivale, les spécialistes appellent à la vigilance, rappelant qu’une exposition excessive aux rayons solaires n’est pas dépourvue de risques.

L’époque où la blancheur de la peau rimait avec la noblesse et l’aristocratie est bel et bien révolue. De nos jours, le culte est voué à la peau bronzée, synonyme de bonne mine. Dès les premiers rayons solaires, les personnes avides de chaleur se précipitent sur les plages, avec un seul objectif : bronzer rapidement, faisant fi par la même occasion des recommandations internationales.
Nul ne conteste les effets bénéfiques du soleil sur la bonne humeur et sur l’organisme. Il aide en fait à synthétiser la vitamine D, nécessaire à la minéralisation des os, à la croissance et au maintien du capital osseux, mais une exposition d’un quart d’heure par jour est suffisante à cet effet. Le soleil devient dangereux lorsqu’on s’y expose d’une manière excessive, notamment avec la dégradation de la couche d’ozone et l’augmentation de l’intensité des rayons solaires. Aussi, le risque de mélanome n’est plus à écarter.
« Il ne s’agit pas de se priver de soleil, mais de s’exposer aux rayons d’une manière intelligente, pour éviter le risque de développer un cancer », avance le Dr Roland Tomb, doyen de la faculté de médecine de l’Université Saint-Joseph. « Il existe plusieurs types de cancers de peau. La majorité d’entre eux sont bénins et peuvent être traités localement chez un spécialiste », ajoute-t-il au cours d’une conférence sur la santé de la peau organisée récemment par Roche Liban.
Un exposé de la structure de la peau s’impose à ce stade. La peau est formée de trois couches : l’épiderme, qui est la couche superficielle ; le derme, c’est-à-dire la couche intérieure, et l’hypoderme, qui est la couche la plus profonde et la plus épaisse de la peau. Les cellules mélanocytes, qui se trouvent dans l’hypoderme, produisent la mélanine, qui donne à la peau sa couleur naturelle et la protège contre les rayons ultraviolets (UV). « Une exposition normale aux rayons UV pousse les cellules mélanocytes à augmenter leur production de mélanine, rendant la peau plus foncée et lui donnant un aspect bronzé, explique le Dr Tomb. C’est un système de défense. Une exposition excessive au soleil, toutefois, provoque une mutation de ces cellules, modifiant leur code génétique. Normalement, les cellules de la peau sont dotées d’un système qui permet de réparer les lésions de l’ADN. Mais lorsque celles-ci deviennent récurrentes, la réparation ne peut plus avoir lieu, entraînant un vieillissement prématuré de la peau et souvent un mélanome. »

Deux types fréquents de mélanomes
«Le mélanome est une forme très grave du cancer de la peau qui pourrait être fatale si elle n’est pas traitée », indique de son côté le Dr Georges Chahine, président de la Société libanaise d’oncologie médicale. Selon le Data Monitor Report, le nombre de personnes souffrant de mélanome doublera au cours de la prochaine décennie, passant de 138 000 nouveaux cas par an à 227 000 en 2019. Au Liban, 44 nouveaux cas de mélanome et 602 nouveaux cas d’autres types de cancer de la peau sont diagnostiqués chaque année, selon l’édition 2007 du Registre national du cancer.
« Les mélanomes les plus fréquents sont les mélanomes superficiels et nodulaires, ajoute le Dr Chahine. Le mélanome superficiel constitue près de 70 % de l’ensemble des cancers de la peau. Il se développe vers l’extérieur. Généralement, il ne risque pas de se propager à d’autres parties du corps, sauf s’il croît en profondeur, d’où la nécessité de le diagnostiquer à un stade précoce. »
Le mélanome nodulaire par contre se développe en profondeur. Il représente près de 15% des cas diagnostiqués. «Cette forme de cancer est plus agressive, d’autant qu’elle peut s’étendre à d’autres organes », insiste le Dr Chahine.
«Au Liban, nous rencontrons de plus en plus de cas de mélanomes à un âge plus jeune », constate pour sa part le Dr Fadi Nasr, chef du département d’oncologie-hématologie de l’hôpital Mont-Liban.

Les personnes à risque
Toute personne, selon le phototype de sa peau, est à risque de développer un mélanome. Le Dr Tomb note que les spécialistes distinguent cinq phototypes: la peau laiteuse, qui brûle toujours et ne bronze jamais ; la peau claire, qui brûle toujours, mais bronze légèrement; la peau mate, qui brûle parfois, mais bronze toujours; la peau brune, qui ne brûle jamais et bronze toujours; et la peau noire, qui ne brûle jamais.
Les personnes aux yeux colorés, celles qui ont des taches de rousseur et des grains de beauté sont elles aussi exposées à un risque accru de développer un mélanome. «Tous les grains de beauté ne se transforment pas en mélanome, insiste le Dr Tomb. En effet, moins de 20 % des cas de mélanomes sont dus à une transformation des grains de beauté. Toutefois, le nombre important de grains de beauté sur la peau est un indicateur d’une prédisposition génétique à un mélanome. Il est donc important d’observer ses grains de beauté et de consulter au moindre changement (voir par ailleurs). »
« Les enfants sont plus vulnérables aux rayons UV que les adultes, renchérit le Dr Nasr. Ils ne doivent jamais brûler. Les parents doivent prendre les précautions nécessaires. En outre, des études ont montré que les enfants de moins de 18 ans qui s’exposent aux rayons du solarium pour bronzer ont 75 % plus de risques de développer un mélanome que ceux qui ne s’y exposent jamais. »
Et les spécialistes de conclure en appelant à la vigilance, insistant sur la nécessité de suivre les recommandations internationales (lire par ailleurs) pour un bronzage «sain» et « responsable ».

N. M.
L’époque où la blancheur de la peau rimait avec la noblesse et l’aristocratie est bel et bien révolue. De nos jours, le culte est voué à la peau bronzée, synonyme de bonne mine. Dès les premiers rayons solaires, les personnes avides de chaleur se précipitent sur les plages, avec un seul objectif : bronzer rapidement, faisant fi par la même occasion des recommandations...

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