Salam : Il ne faut pas transposer le profil du Parlement au gouvernement
OLJ / le 24 juin 2013 à 00h00
La visite du Premier ministre désigné Tammam Salam samedi à Baabda a marqué la relance des concertations en vue de la formation du gouvernement. Elle intervient au lendemain de l’entrée en vigueur officielle de la loi sur la prorogation du mandat du Parlement. C’est d’ailleurs ce qu’a déclaré Tammam Salam lui-même aux journalistes à l’issue de son entretien avec le président Michel Sleiman. « Aujourd’hui, a déclaré Salam, est un jour nouveau, surtout après la fin de la période de discussion d’une nouvelle loi électorale, puis le vote de la loi sur la prorogation, suivi du recours en invalidation. Après donc l’entrée en vigueur de la loi sur la prorogation et suite aux incidents sécuritaires qui se multiplient, la priorité est d’éviter le vide institutionnel au niveau de l’exécutif, puisque sur le plan parlementaire il a été évité. Je vais donc entamer au cours des prochains jours une série de contacts avec toutes les parties politiques et les parties concernées pour œuvrer sérieusement à la formation du nouveau gouvernement, qui est la mission du Premier ministre désigné en accord avec le président de la République. Mon expérience dans ce domaine qui a duré un mois, avant que je ne suspende les contacts pendant quarante jours pour laisser une chance aux négociations sur une nouvelle loi électorale, a montré qu’avec le chef de l’État nous étions sur la même longueur d’onde, notamment au sujet du principe que j’ai lancé au début, concernant la nécessité de former un gouvernement d’intérêt national. Cette idée a émergé à la lumière du vote de 124 députés en ma faveur. Ce qui est important. De plus, j’ai perçu en même temps un appui populaire qui va grandissant, les Libanais de toutes les régions et confessions souhaitant éviter un vide au niveau de l’exécutif. » Tammam Salam a encore déclaré que sa mission repose essentiellement sur « les bonnes intentions des différentes parties » sans lesquelles il est difficile d’aboutir à un résultat positif. Il a souligné que le Liban fait face à de graves échéances, notamment sur le plan sécuritaire, mais aussi au niveau économique et social, qui exigent des traitements immédiats. Le Premier ministre désigné a ensuite répondu aux questions des journalistes, précisant qu’il ne compte pas les jours (pour la mise sur pied de son équipe ministérielle), mais il estime qu’il n’y a pas de délai précis, sauf « le sentiment de servir son pays de la meilleure façon possible ». Selon lui, la discorde confessionnelle qui se déplace d’une région à l’autre devrait pousser les parties à faciliter la constitution du cabinet. « Maintenant que le pouvoir législatif a prorogé son mandat, il ne devrait pas y avoir de raison pour retarder la formation du gouvernement, afin d’éviter le vide », a-t-il déclaré. M. Salam a en outre précisé qu’il avait lancé la formule des « trois 8 » pour éviter une paralysie du gouvernement et pour avoir une équipe homogène, capable de traiter les problèmes en suspens. Il a insisté à ce propos sur le fait que ce qui compte, c’est ce que fera le gouvernement et c’est sur cela qu’il faut se pencher pour aboutir à sa formation. Il a affirmé par ailleurs que le maintien du gouvernement chargé des affaires courantes, après la prorogation du mandat du Parlement, ne sert pas la démocratie. Dans le même temps, il a précisé ne pas être favorable à un gouvernement qui serait un mini-Parlement. « Transposer le profil du Parlement au gouvernement est en contradiction avec le principe de la séparation des pouvoirs et avec la démocratie », a-t-il souligné à ce propos, rejetant ainsi, d’une manière à peine voilée, la requête du Hezbollah visant à faire représenter les camps politiques en présence en fonction de leur poids au Parlement. Selon M. Salam, les forces politiques ont plusieurs espaces pour se retrouver, notamment le Parlement et la conférence de dialogue national. Il n’est donc pas nécessaire d’en rajouter un autre. En conclusion, le PM a répété son opposition au tiers de blocage, ajoutant que s’il mise sur la bonne volonté des parties, c’est en raison du fait que 124 députés ont voté en sa faveur.
La visite du Premier ministre désigné Tammam Salam samedi à Baabda a marqué la relance des concertations en vue de la formation du gouvernement. Elle intervient au lendemain de l’entrée en vigueur officielle de la loi sur la prorogation du mandat du Parlement. C’est d’ailleurs ce qu’a déclaré Tammam Salam lui-même aux journalistes à l’issue de son entretien avec le président...
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Servir ton pays, c'est faire un gouvernement formé de ministres neutres. La Constitution te l'ordonne. Si tu obéis au Hezbollah, tu finiras comme Mikati : le mépris de l'histoire.
commentaires (2)
OU CE SERAIT LA MALÉDICTION CÉLESTE !
SAKR LOUBNAN
18 h 29, le 25 juin 2013