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À La Une - Quatre questions à...

« 80 % des plages privées au Liban sont à moins de 15 000 livres »

Jean Beyrouthi, président du syndicat des propriétaires de plage et secrétaire général de la Fédération des syndicats touristiques

Jean Beyrouthi, président du syndicat des propriétaires de plage et secrétaire général de la Fédération des syndicats touristiques

Question. Quelle est, selon vous, l’incidence des derniers événements sécuritaires sur la saison estivale à venir ?
Réponse. Il ne faut pas se leurrer, nous vivons dans une région soumise à de fortes turbulences, alors forcément on ne s’attend pas à une saison des plus prospères. Cependant, la situation du Liban est de la responsabilité des autorités, car la déclaration de Baabda stipulant que le pays doit se tenir à l’écart des événements régionaux n’a pas été respectée. Il n’y a pas eu de distanciation du Liban vis-à vis de la crise syrienne, le tourisme et l’économie sont directement influencés par cet environnement politique. Les touristes n’ont pas besoin de l’autorisation de leurs gouvernements respectifs pour décider de venir au Liban ; si la situation le permettait et que le pays gardait ses distances vis-à vis de ses pays voisins, les touristes seraient là. De son côté, le secteur privé continue comme chaque année de mettre tous les moyens nécessaires pour réussir la saison estivale en dépit de tout. Le secteur compte quelque 30 000 employés dont 10 000 saisonniers, et réalise un chiffre d’affaires qui peut être évalué en centaines de millions de dollars par saison. Nous continuons à investir, à réaménager les complexes balnéaires (50 millions de dollars) qui sont de plus en plus en concurrence pour attirer de nouveaux clients. Alors en dépit de tout, nous nous préparons. On ne sait jamais, l’histoire l’a montré, il suffit d’un consensus politique comme en 2009 pour que tout change et que la saison soit belle.

 

Comment expliquer le prix exorbitant des plages libanaises alors que le Liban est dans une situation économique difficile et que le portefeuille des ménages se fait de plus en plus léger ?
Qui peut expliquer le paradoxe de ce pays ? Pourquoi les plages les plus chères sont les plus populaires ? Il existe 220 plages privées au Liban, 80 % d’entre elles sont à moins de 15 000 livres, ce qui est moins cher qu’un ticket de cinéma. Pourtant, tout le monde veut aller là où l’entrée est à 40 000 livres ! Le prix des stations balnéaires varie ainsi entre 2 000 et 45 000 livres, mais allez savoir pourquoi les Libanais aiment le show-off, ils louent des matelas 2 mètres sur 2 à 100 dollars, des jacuzzi, commandent une bouteille de champagne et ensuite se plaignent de la cherté de la vie ! En tout cas, l’ensemble des propriétaires de plage sont tenus de présenter leurs prix au ministère du Tourisme lequel doit donner ou non son accord.

Existe-t-il de nouveaux projets en cours ou  à venir ?
Il n’y a pas grand-chose ces jours-ci. La situation rend les investisseurs frileux et l’heure est davantage à réussir à conserver les projets déjà existants qu’à en ouvrir de nouveaux. Pour le moment, nous avons été à l’abri des fermetures, contrairement aux hôtels. Cela est dû au fait que le secteur des stations balnéaires ne repose pas sur les touristes comme la restauration ou les hôtels, mais surtout sur la demande locale et les familles expatriées.

Quel remède préconisez-vous pour le secteur touristique libanais ?
Le Liban a besoin d’une période de paix ! Le secteur privé, l’économie et les Libanais ont besoin d’un sérieux consensus politique au moins de l’ampleur des accords de Doha en 2009. Il faut que le Liban prenne ses distances vis-à-vis de la politique de la région. Car nous restons confiants, il suffit d’une accalmie et d’un regain de confiance dans le pays pour que l’économie reparte et les touristes reviennent.
L’histoire l’a montré après la guerre de juillet 2006 et en 2009.

Question. Quelle est, selon vous, l’incidence des derniers événements sécuritaires sur la saison estivale à venir ? Réponse. Il ne faut pas se leurrer, nous vivons dans une région soumise à de fortes turbulences, alors forcément on ne s’attend pas à une saison des plus prospères. Cependant, la situation du Liban est de la responsabilité des autorités, car la déclaration de Baabda...

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