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À La Une - Conflit

Le Hezbollah jette toutes ses forces dans la bataille de Qousseir

Sept nouveaux obus lancés depuis la Syrie se sont abattus dans la région proche du Hermel.

Dans la région d'Alep, des rebelles syriens s'apprêtent à lancer une roquette. MIGUEL MEDINA/AFP

L’opposition syrienne a appelé hier le Hezbollah à retirer « immédiatement » ses combattants de la région de Qousseir, frontalière du Liban, où l’armée syrienne a progressé, selon un quotidien proche du pouvoir syrien, une ONG et des militants.


« Les troupes loyalistes appuyées par des combattants du Hezbollah ont pris le contrôle d’importants villages dans la province de Qousseir », a déclaré à l’AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).


Les combattants du Hezbollah « avancent sur le terrain, tandis que l’armée assure leur couverture aérienne », a expliqué à l’AFP Hadi al-Abdallah, un militant antirégime basé à Qousseir.

 

(Lire aussi : L’ONU condamne les agissements du régime syrien aux frontières libanaises)


Au Liban, pas moins de sept nouveaux obus lancés depuis la Syrie se sont abattus dans la région proche du Hermel, sans faire de victimes. L’un de ces obus est pourtant tombé près d’un orphelinat dans lequel se trouvaient 450 écoliers, mais n’a fait que des dégâts matériels.


Le président de la République, Michel Sleiman, a dénoncé ces chutes d’obus à l’issue d’un entretien hier avec le commandant de l’armée, le général Jean Kahwagi, avec qui il a évoqué la situation sécuritaire dans les régions frontalières avec la Syrie. « Les tirs d’obus et de roquettes contre le territoire libanais ne contribuent pas à faire avancer la démocratie (en Syrie) », a-t-il dit, tout en soulignant la nécessité de renforcer le contrôle sur les frontières.
Le président Sleiman, qui a également rencontré le directeur de la Sûreté générale, le général Abbas Ibrahim, a appelé l’armée libanaise à prendre toutes les mesures nécessaires pour préserver la sécurité des citoyens libanais dans la région.


Depuis une semaine, les rebelles tirent en direction de cette région chiite à 15 km de la frontière, affirmant riposter à la participation du Hezbollah au combat aux côtés du régime syrien.
Samedi, des obus avaient atteint pour la première fois la ville même de Hermel, semant la panique parmi les habitants.

 

(Pour mémoire : Sleiman : La Ligue arabe et l’ONU doivent protéger le Liban)


Dans un communiqué, l’opposition syrienne a sommé hier le Hezbollah de « retirer immédiatement ses forces du territoire syrien », soutenant que l’implication du parti chiite « pourrait entraîner le Liban et la région dans un conflit ouvert aux conséquences destructrices ».
« La Coalition appelle le gouvernement libanais (...) à prendre toutes les mesures nécessaires pour stopper les actions du Hezbollah, impliqué de manière flagrante aux côtés du régime d’Assad », poursuit le communiqué.


Dans le même temps, l’opposition a appelé l’Armée syrienne libre (ASL, rebelles) à « faire preuve de retenue et à respecter la frontière souveraine du Liban ». L’ASL s’est à son tour engagée à ne viser aucune communauté libanaise et à ne s’en prendre qu’aux positions du Hezbollah en territoire syrien.


Mais la tension monte inéluctablement : samedi, des cheikhs sunnites de Qousseir ont menacé les villages chiites libanais de représailles si le Hezbollah ne retire pas ses combattants de Syrie.


La tension monte au Liban aussi, où davantage de voix condamnent l’implication du Hezbollah dans les combats en Syrie. Évoquant ainsi l’aventure du Hezbollah en Syrie, le secrétaire général du courant du Futur, Ahmad Hariri, a estimé que le parti chiite ne se rend toujours pas compte qu’il « avance dans une impasse ». Le conseiller de l’ancien Premier ministre Saad Hariri, Mohammad Chatah, a appelé le Hezbollah à assumer ses responsabilités devant son public à la suite de son imbrication dans les combats à Qousseir, ce qui « va exposer la sécurité interne et la paix civile, ainsi que le Hezbollah lui-même, à des répercussions dangereuses pour tous, y compris pour l’Iran ».

 

(Pour mémoire : Frontières : Mansour défend l’armée syrienne et accuse la Ligue arabe...)


Moins diplomate, le mufti du Mont-Liban, cheikh Mohammad Ali Jouzou, a évoqué « une alliance satanique, raciste, sioniste et perse contre le monde arabe ».


Le même ton est rapidement apparu du côté du Hezbollah où, entre autres réactions, le député Hussein Moussawi a condamné les tirs d’obus sur le Hermel, rendant hommage à « l’éveil, la détermination et la vaillance des hommes de la résistance face aux apostats ». S’adressant aux habitants du Hermel, il a dit : « Vous êtes les opprimés et les gens honorables. Ceux qui vous bombardent sont les oppresseurs et les agresseurs. Leurs obus rencontrent ici ceux de l’ennemi sioniste qui occupe toute la Palestine et les territoires syrien et libanais. Lorsque la source des armes est la même, en l’occurrence américaine, l’objectif des armes sera le même : le Hermel et les autres régions libres et honorables (...). »

 

 

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