Les familles des otages libanais en Syrie menacent de s’en prendre aux « intérêts turcs » au Liban

Les familles des pèlerins chiites libanais, enlevés depuis bientôt un an en Syrie, ont organisé hier un sit-in devant l’ambassade de Turquie à Rabieh, pour demander la libération de leurs proches. Les manifestants ont érigé une tente devant la porte d’entrée de la chancellerie et se sont engagés à poursuivre leur mouvement jusqu’à la libération des otages. Des échauffourées ont éclaté entre les manifestants et les forces de l’ordre. Les manifestants ont en effet essayé d’entrer à l’ambassade et les forces de sécurité leur en ont interdit l’accès.
S’exprimant au nom des familles des pèlerins, Adham Zgheib a affirmé que « les manifestants ont été surpris de voir à leur arrivée qu’une cérémonie en l’honneur de M. Erdogan se prépare, célébrée par des organisations estudiantines, des fractions palestiniennes et des personnalités libanaises. Nous avons donc appelé les invités à boycotter la cérémonie, car il est honteux que ceux qui enlèvent nos parents soient honorés au Liban ». « Nos manifestations se poursuivront jusqu’à la libération des otages, a-t-il ajouté, et nous nous en prendrons aux intérêts turcs car nous ne faisons plus confiance aux autorités libanaises. » Les protestataires ont menacé d’interdire aux compagnies pétrolières turques de travailler au Liban ainsi que les agences de voyages. Ils ont aussi demandé l’expulsion de l’ambassadeur turc et ont menacé d’empêcher les ressortissants syriens et turcs de travailler au Liban.
De son côté, cheikh Abbas Zgheib, chargé par le Conseil supérieur chiite de suivre ce dossier, a dénoncé « l’agression » perpétrée selon lui par les FSI contre les manifestants. « Le mouvement ne s’arrêtera pas bientôt. De nombreux commerçants libanais ont trouvé des substituts aux produits turcs, et nous appelons à convoquer l’ambassadeur turc immédiatement », a-t-il déclaré.