Le chef de l’État prononçant son discours au 24e sommet ordinaire de Doha. Photo Dalati et Nohra
Le président Michel Sleiman a axé son discours, au 24e sommet ordinaire arabe à Doha, hier, sur la crise syrienne et ses répercussions sur le Liban. Il a notamment sollicité l’aide des Arabes aux efforts déployés au niveau local afin de protéger le pays contre les effets dévastateurs de la guerre dans le pays voisin.
Après avoir exprimé l’espoir que les efforts diplomatiques déployés afin de mettre fin à la violence en Syrie favoriseront l’émergence d’une solution politique agréée de tous dans ce pays, le chef de l’État s’est arrêté sur les risques de discorde et de violence au Liban. Il a notamment souligné l’importance de la déclaration de Baabda, « adoptée en juin dernier et qui représente un bouclier face aux éventuelles répercussions de la crise syrienne, tout en permettant au Liban de rester neutre face aux conflits régionaux et internationaux, et à la politique des axes ».
« Neuf mois plus tard, ce document a urgemment besoin d’être consolidé au plan local et régional, surtout que certaines parties au conflit ne se conforment pas à sa teneur, notamment pour ce qui a trait à la neutralité du Liban et à l’interdiction d’utiliser le pays comme point de départ ou couloir pour le trafic d’armes et de combattants vers la Syrie. Parallèlement, il est demandé aux parties au conflit en Syrie de s’abstenir à son tour d’utiliser le territoire libanais pour leurs opérations militaires », a déclaré le président. « L’attachement à la déclaration de Baabda et la préservation de la stabilité et de l’unité du Liban ainsi que de la paix dans ce pays restent avant tout une responsabilité libanaise. Mais compte tenu des principes de fraternité et de solidarité, elles sont aussi une responsabilité commune libano-arabe », a-t-il insisté, avant de lancer un appel « urgent, de cette tribune même, à toutes les parties concernées par le dossier libanais, pour leur demander de prendre conscience de l’importance d’un attachement sérieux à la déclaration de Baabda et d’encourager l’ensemble des parties libanaises, toutes appartenances confondues, à se conformer par les faits et la parole à sa teneur ».
Tourisme, réfugiés et otages...
Le président en a profité pour inviter les Arabes à revenir au Liban, en soulignant le souci de l’État de maintenir les meilleures relations avec les pays de la région et son opposition à toutes immixtions dans leurs affaires internes.
M. Sleiman a en outre abordé le problème que pose le flux grandissant des réfugiés syriens « qui représentent actuellement le quart de la population libanaise ». Il a exhorté les pays arabes et la communauté internationale à envisager la convocation d’un congrès international spécial pour la question des refugiés syriens, en rappelant que ce dossier est une responsabilité commune.
Le chef de l’État a par ailleurs pressé les États arabes à aider le Liban à régler l’affaire des pèlerins libanais chiites toujours détenus comme otages en Syrie, avant d’exposer ses vues concernant la consolidation des démocraties émergentes, la préservation du rôle des chrétiens dans ces pays et le règlement du conflit israélo-arabe.
Il convient de souligner que M. Sleiman a eu en marge du sommet une série de réunions avec des dirigeants arabes présents à Doha, notamment le roi Abdallah de Jordanie, le prince héritier saoudien, l’émir Salman ben Abdel Aziz, l’émir du Koweït, cheikh Sabah el-Ahmad al-Jaber al-Sabah, le chef du gouvernement provisoire libyen, Ali Zeidan, avec qui il a abordé l’affaire de la disparition de l’imam Moussa Sadr, le secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil Arabi, le chef de la diplomatie bahreïni, cheikh Khaled ben Ahmad ben Mohammad al-Khalifa, ainsi que plusieurs autres.
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