La forêt méditerranéenne dans tous ses états

La troisième semaine de la forêt méditerranéenne s’est ouverte hier à Tlemcen, en Algérie. Durant quatre jours de débats, elle visera à explorer les moyens de coopération entre pays méditerranéens pour la préservation des forêts, notamment suite à la rédaction d’un document appelé « Cadre stratégique sur les forêts méditerranéennes », dont la mise en place et les bénéfices sont largement discutés. Le congrès parle aussi abondamment de la vulnérabilité des forêts méditerranéennes face au changement climatique et aux multiples défis auxquels elles font face, notamment dans les pays du Sud avec la croissance démographique galopante et la surexploitation des ressources.
La semaine de la forêt méditerranéenne est organisée conjointement par les autorités algériennes et plusieurs grandes organisations telles la FAO, GIZ (Agence allemande de coopération), le Plan bleu, Silva Mediterranea... Le ministère de l’Agriculture y est représenté par Chadi Mehanna, chef de l’équipe en charge de la préparation du Programme forestier national et du Programme national de reboisement.
Au cours de cette première journée de débat, un rapport sur l’état des ressources forestières dans la région méditerranéenne, préparé à l’initiative de la FAO et du Plan bleu, a été présenté par certains de ses auteurs. Il fait un bilan de ce qu’on appelle la « forêt typiquement méditerranéenne » : 25 millions d’hectares, deux millions d’hectares brûlés dans la période 2006-2010... Des sanctuaires de biodiversité sujets aux invasions d’insectes ravageurs, et qui devraient être fortement affectés par le changement climatique.
Le rapport s’attarde sur les différences entre le nord et le sud de la Méditerranée, ce dernier connaissant un développement démographique très important et des carences en ressources hydrauliques (si l’on excepte la Turquie, ces pays n’ont que 6 % des ressources hydrauliques pour 40 % de la population). Le rapport s’attarde sur un sujet qui alimentera les débats au cours de cette semaine : les « biens et services », en d’autres termes les bienfaits écologiques et les produits ligneux et non ligneux fournis par les forêts (à titre d’exemple, le Liban est en seconde position pour ce qui est des pignons de pins), ainsi que les mesures de gestion de ces espaces.