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Moyen Orient et Monde - Syrie

Une trêve attendue aujourd’hui à Jamla pour libérer les Bérets bleus

Paris regrette l’impasse ; Assad « ne va pas partir », selon Moscou, qui exclut de faire pression ; au moins 74 morts hier.

Trente-cinq tentes ont pris feu hier dans le camp de réfugiés syriens de Zaatari, dans le nord de la Jordanie, mais l’incident n’a pas fait de blessés graves, a annoncé un responsable du gouvernement jordanien. Muhammad Hamed/Reuters

Un convoi de l’ONU a tenté hier d’entrer dans un village syrien pour y récupérer 21 observateurs philippins enlevés par des rebelles mais a dû rebrousser chemin après un bombardement de l’armée sur un secteur proche, a rapporté l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). Cependant, l’ambassadeur syrien à l’ONU, Bachar Jaafari, a démenti des tirs de l’armée sur le secteur. « Les forces syriennes font tout ce qui est possible pour ramener en toute sécurité les observateurs (...) et faire sortir les groupes armés terroristes ».
À New York, le patron des opérations de maintien de la paix de l’ONU, Hervé Ladsous, a dit espérer un « cessez-le feu de quelques heures » pour permettre la libération des observateurs, en expliquant que le village de Jamla, où ils sont détenus, avait été « soumis à un intense bombardement des forces syriennes ».
Dans la soirée, l’ONU a annoncé que la tentative de libération se poursuivra aujourd’hui. « Des arrangements avaient été conclus avec toutes les parties pour libérer les 21 observateurs » et la Force de l’observation du désengagement sur le Golan (Fnuod) avait envoyé une équipe sur place, a indiqué une porte-parole du département de maintien de la paix de l’ONU, Joséphine Guerrero. « Mais en raison de l’heure tardive et de l’obscurité, il a été jugé dangereux de poursuivre l’opération. » Les efforts pour récupérer les observateurs « continueront demain ».
Dans le premier rapt du genre depuis le début du conflit en Syrie il y a près de deux ans, un groupe rebelle, « la Brigade des martyrs de Yarmouk », a enlevé mercredi sur le Golan les 21 membres de la Fnuod. Les observateurs sont retenus dans la région de Jamla, à 1,5 km de la ligne de cessez-le-feu. Leurs ravisseurs, qui avaient initialement réclamé un retrait de l’armée syrienne de la région, ont ensuite demandé l’arrêt des bombardements pour permettre leur évacuation, selon l’OSDH.
Dans le reste du pays, l’armée, qui a souvent recours à l’aviation, poursuivait ses bombardements à Raqa, première capitale provinciale tombée aux mains des rebelles depuis le début du conflit, à Homs et à Alep. Selon les médias officiels, le responsable du bureau du gouverneur de Damas a été tué dans un attentat à la voiture piégée.
Les violences à travers le pays ont fait 74 morts, selon un bilan provisoire.
Par ailleurs, trente-cinq tentes ont pris feu hier dans le camp de réfugiés syriens de Zaatari, dans le nord de la Jordanie, mais l’incident n’a pas fait de blessé grave, a annoncé un responsable du gouvernement jordanien.

 

(Pour mémoire : La Ligue arabe dit oui à l’aide militaire aux rebelles)


Lavrov vs Hollande
En deux ans, le conflit a fait plus de 70 000 morts, un million de réfugiés et des millions de déplacés selon l’ONU, et aucune issue ne semble en vue, en raison en partie des divisions internationales.
Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, dont le pays est un allié du régime, s’est dit convaincu que Bachar el-Assad n’allait pas quitter le pouvoir, répétant que Moscou n’avait « absolument pas » l’intention de le lui demander. « Tous ceux qui sont en contact avec lui savent qu’il ne bluffe pas », a encore affirmé M. Lavrov. Dans une interview à la BBC diffusée, le ministre a ainsi réitéré la position russe affirmant que « ce n’est pas à nous de décider qui doit diriger la Syrie. C’est aux Syriens de décider ». 

 

(Lire aussi : Pourquoi la crise syrienne doit être résolue dans les plus brefs délais...)


Dans le camp opposé, le président français François Hollande, dont le pays comme les autres Occidentaux réclament un départ de M. Assad, a regretté que les Russes ne « convainquent » pas le président syrien de « se mettre à l’écart » pour permettre une « transition politique ». « J’essaierai de convaincre l’opposition syrienne que discuter avec d’autres que Bachar el-Assad est possible. Mais faut-il encore que les Russes parviennent à convaincre Bachar el-Assad de se mettre à l’écart », a-t-il ainsi relevé lors d’une conférence de presse commune avec le président israélien, Shimon Peres. « Pour l’instant, nous n’en sommes pas encore là », a-t-il ajouté en précisant que la France avait mené récemment des consultations avec différents « partenaires », dont les États-Unis, « pour que cette idée d’une médiation qui viendrait de Syrie même puisse prospérer ».
François Hollande a rappelé que lors de son récent déplacement à Moscou, il avait proposé qu’« il puisse y avoir une ou plusieurs personnalités choisies pour assurer les discussions permettant (une) transition politique et qui puissent être acceptées par le régime et par l’opposition. Nous voyons bien que cela ne peut plus passer par Bachar el-Assad ».
Malgré ces divergences, le médiateur international pour la Syrie, Lakhdar Brahimi, poursuit ses efforts en vue d’une sortie de crise et doit s’entretenir lundi à Bruxelles avec les chefs de la diplomatie de l’Union européenne.

(Source : agences)

 

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