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Lifestyle - Séries

Pour « Harim el-Sultan », une musique de l’amour et des victoires

Rencontre avec le compositeur Fahir Atakoglu.

« The Magnificent Century », à l’image de Soliman le Magnifique.

« Mon trône, ma richesse, mon clair de lune, ma confidente, ma toute chose, mon seul et unique amour. » Une déclaration enflammée de Soliman le Magnifique, sur fond musical d’aujourd’hui, mélodieusement murmurée. Puis amplifié quand sonnent les clairons de ses victoires.
Arrêt sur Fahir Atakoglu qui collabore avec deux autres compositeurs, turcs comme lui (Soner Akalin et Aytekin G. Atas), pour accompagner, avec leurs très belles partitions la série télévisée turque, « Harim el-Sultan ».
Détail important, cette série, qui, depuis deux ans, cartonne dans 42 pays et bientôt 45, a pour titre international « Magnificient Century », (ou « Muhtesem Yuzyil » en turc). Dans sa version arabe, elle est devenue « Harim el-Sultan ». Et c’est bien dommage car ce titre n’est pas évocateur de sa richesse en références socio-historiques du règne de Soliman le Magnifique.
Quant au compositeur Fahir Atakoglou, fort aujourd’hui d’un talent reconnu, il rayonne de par le monde à partir de la base qu’il a établie dans les environs de Washington où nous l’avons rencontré. Et c’est Meral Okay (décédée après en avoir achevé la deuxième saison), créatrice de ce spectacle grandiose, qui avait fait appel à lui. Pianiste et compositeur dont les œuvres (symphoniques, jazziques et fusionnelles) ont été jouées dans plusieurs festivals européens et américains, il a aussi à son actif plusieurs albums et des créations pour des documentaires. Il a notamment composé des musiques pour le répertoire de la cantatrice libanaise Fadia el-Hage. Partout, sa fibre originelle vibre avec d’autres sensibilités.

Guitares électriques et « mehter »
Son approche de la musique de « Harim el-Sultan » ? « Il s’agit pour moi de bien faire la part des choses. Pour les scènes épiques, j’ai élaboré une musique musclée que j’appelle “rock symphonique”, utilisant les instruments de ce genre (guitares électriques et percussions), sur un mode symphonique, pour amplifier leur pugnacité et leur rudesse. Pour les moments d’une grande sentimentalité, où il faut y aller mélodieusement, j’ai “switché” sur le “soft” , tels les épisodes mettant en scène le duo Bali bey et Aïbiqué et un autre, de la troisième saison, entre le sultan et la Persane Feyrouzé. Dans le premier cas, je me suis aussi référé à la “mehter”, musique militaire ottomane basée sur tous les registres des tambours. Puis il a fallu passer à l’écriture de solos pour violon, joués par le grand vizir Ibrahim Pacha. Nous avons sciemment équilibré les genres afin d’aller, sans limitation, au-delà de notre spécificité culturelle : sauf pour les fêtes au harem où résonnent, comme autrefois, uniquement les instruments à cordes. On a aussi veillé à ce que la musique n’écrase pas l’action. Ce qui est courant dans d’autres séries télévisées. »

Chaque épisode vu par 160 millions de personnes
Autre procédé technique inédit dans cette série : la musique n’a pas été enregistrée à l’avance puis ajustée aux différentes scènes. Les trois compositeurs travaillent sur chaque épisode à venir et, eux-mêmes, et non les ingénieurs du son, règlent leurs fonds sonores pour chaque cadrage. Parfois en direct avec les 50 musiciens composant l’orchestre utilisé, pour mieux sentir et dégager l’atmosphère voulue. Donc, un travail des plus méticuleux et des plus sophistiqués, comme dans tous les aspects de cette série devenue culte et dont chaque épisode est, selon les derniers sondages, visionné par 160 millions de personnes dans le monde.
Par ailleurs, on retrouve une véritable authenticité dans le décor, en particulier ceux du hammam et de l’aile du harem. Le premier est une copie exacte de celui du palais Topkapi avec marbre véritable et autres designs et accessoires. Idem pour le harem, ses mosaïques, ses escaliers et ses arcades. Tant et si bien qu’on pense, une fois le filmage terminé (environ dans un an), transformer ces deux structures en musée. Car, incontestablement, la production de « Harim el-Sultan », avec un jeu d’acteurs parfait, une atmosphère de grand style et un fond historique bien traité, fera date.

Des bijoux en grande partie vrais
Quant aux bijoux du sultan, des sultanes, des princes et des hauts dignitaires qui affolent grands et petits spectateurs, on apprend qu’ils sont, en grande partie, vrais pour dominer les faux. Ces « vrais » sont soit prêtés, soit loués, soit offerts par des joailliers. Dans ce denier cas, ils font l’objet de ventes aux enchères dont les bénéfices sont partagés entre des organisations caritatives et la caisse de la production du spectacle. Le bonheur du public qui attend chaque épisode avec impatience (au point de souvent regarder la version originale turque avant sa traduction) va encore durer un an. Il est prévu que « Harim el-Sultan » s’achève l’année prochaine, après avoir tissé trois saisons et demie de splendeur ottomane.
Il y a une fin pour tout.

 

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