Rechercher
Rechercher

Campus

Les jeunes et le yoga, un nouveau couple ?

Hatha, vinyasa, ashtanga, krya, kundalini. Des pratiques de yoga répandues dans le monde et inconnues au Liban il y a encore quelques années. Aujourd’hui, les jeunes Libanais sont de plus en plus nombreux à avoir adopté cette discipline ancestrale.

Nabil Najjar dans la posture du scorpion.

Sonia, 24 ans, étudiante en psychologie à l’AUB, fait partie de ceux qui ont été conquis par le yoga. Poussée par son intérêt croissant pour la spiritualité indienne, ses études ainsi qu’une quête personnelle, elle participe d’abord à une retraite de yoga à Sannine. « Je cherchais à augmenter mon énergie positive à travers le yoga et la méditation. En pratiquant le hatha yoga, j’ai réalisé que j’avais tendance à être une personne enfermée dans mon passé. Désormais, j’apprends à mieux accepter les choses », explique la jeune femme, qui encourage les jeunes à s’adonner à cette pratique et qui trouve regrettable que certains considèrent le yoga comme une pratique féminine alors qu’il se définit au-delà d’une quelconque polarité.
Reina Osmani, 23 ans, architecte d’intérieur, a commencé le yoga sur recommandation de son médecin suite à des problèmes de dos. « Étant nerveuse et accro au travail, le yoga m’aide à me relaxer. Faire du yoga me donne de l’énergie et me rend plus active », confie-t-elle.
Du côté des pratiquants de longue date, il y a Annabelle Turner, 26 ans, professeure d’ashthanga vinyasa yoga à Nok, dans le quartier de Saïfi, qui pratique le yoga depuis plusieurs années. « L’ashtanga est une forme très vigoureuse de yoga, à la fois un rituel et une discipline. Cette pratique spirituelle permet à tout le monde d’atteindre un plus haut niveau de compréhension et de compassion envers les autres et envers soi-même. »
Bashir Saadé, jeune professeur d’ashtanga yoga et enseignant de sciences politiques à l’AUB, a fait du yoga pour la première fois à 17 ans. « J’avais dit à ma mère que ça m’intéressait, sans vraiment savoir de quoi il s’agissait. Probablement parce que le yoga évoquait pour moi une sorte de paix intérieure qui me manquait à l’époque. Et aussi parce que je percevais mon corps comme une entité très fragile. Je pressentais déjà le lien entre la paix spirituelle et la force corporelle », dit-il. C’est alors que Bashir rencontre Irène, ancienne professeure de yoga, aujourd’hui décédée. « Il y avait quelque chose de vraiment impressionnant à voir cette femme d’un certain âge exécuter des postures difficiles. Mais plus important encore, il y avait l’énergie positive et puissante qui émanait de la salle », ajoute le jeune homme, avant d’affirmer : « À travers une pratique régulière du yoga, l’adepte entre petit à petit dans une conscience de ce qu’on pourrait appeler Dieu. Dans notre société qui crée toutes sortes de distraction, la pratique régulière du yoga force l’individu à se concentrer sur l’essentiel, sur ce qui fait qu’il est dans ce monde, sur son rôle de membre d’une famille et d’une communauté, ou en tant qu’être éternellement reconnaissant d’être, tout simplement. »
Ana Julia Escalante, 29 ans, vénézuélienne habitant à Beyrouth, a commencé à pratiquer le yoga il y a quatre ans sur l’avis d’une amie. « Le yoga m’a aidée, d’abord, à mieux respirer. Avec la pratique, j’ai senti que je me reconnectais avec moi-même, que j’appréciais d’être dans le silence. Je trouve une sorte de paix pendant et après la pratique du yoga. De plus, lorsque je me sens bien, mon approche des autres autour de moi et du monde s’en trouve changée. J’aime le rythme du sivananda yoga (genre de hatha yoga) et tous les rituels, comme la relaxation, les postures, la respiration », confie-t-elle.

Commencer tôt
Nabil Najjar, professeur de yoga depuis 1998 au centre de yoga Sivananda dans le quartier de Gemmayzé, constate que le nombre de jeunes élèves est en constante augmentation. « L’avantage de commencer tôt la pratique du yoga est que le sujet jeune peut acquérir une flexibilité dans les articulations et dans la colonne vertébrale qui s’inscrira dans la durée », affirme-t-il. Mais, au-delà des avantages physiques, le yoga est avant tout une autre façon de canaliser l’énergie et d’augmenter sa concentration. « Les jeunes sont surexposés aux images, à la technologie, à la télévision. Le yoga peut constituer un moyen de ramener l’esprit à un état méditatif et à une meilleure concentration, par l’exercice et le contrôle du souffle. Par ailleurs, le style de vie des jeunes Libanais, constamment stimulés, ne leur permet pas de connaître un véritable état de relaxation, état que connaissaient les autres générations et qui a été oublié », conclut Nabil.

 

Maya SOURATI

Sonia, 24 ans, étudiante en psychologie à l’AUB, fait partie de ceux qui ont été conquis par le yoga. Poussée par son intérêt croissant pour la spiritualité indienne, ses études ainsi qu’une quête personnelle, elle participe d’abord à une retraite de yoga à Sannine. « Je cherchais à augmenter mon énergie positive à travers le yoga et la méditation. En pratiquant le hatha...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut