Rechercher
Rechercher

Liban - Condoléances

Michel Eddé : Les grecs-orthodoxes et le Liban en deuil d’un homme qui a marqué les Églises d’Orient et d’Occident

Les salons de l’église Saint-Nicolas n’ont pas désempli hier, dans un hommage unanime et ému au patriarche Hazim.

Toutes les communautés libanaises se sont senties concernées par la disparition du patriarche Hazim.  Photos Hassan Assal

Toutes les communautés libanaises en conviennent. La disparition du patriarche d’Antioche des grecs-orthodoxes, Ignace IV Hazim, laisse un grand vide difficile à combler. Les condoléances ont continué hier à être reçues, après le décès de l’un des chefs d’Église les plus marquants de la deuxième moitié du XXe siècle et les salons de l’église Saint-Nicolas, qui fêtait hier son saint patron, n’ont pas désempli de la journée.
Le rôle joué par le patriarche Hazim ne s’est pas limité aux affaires religieuses. L’homme a laissé sa marque aussi sur l’histoire profane de la région, à une époque de grands bouleversements. C’est ce double rôle religieux et national que le président de la Fondation maronite dans le monde, Michel Eddé – retenu chez lui pour raisons de santé – a souligné dans un message de condoléances adressé à l’Église grecque-orthodoxe et à la famille du grand disparu.
L’homme était d’une stature qui dépassait de loin son pays ou son Église. Il a laissé son empreinte sur l’Église d’Orient et d’Occident, a souligné en substance M. Eddé, qui a rappelé que le patriarche Hazim laisse un legs religieux et académique imposant. C’était un homme de savoir et de vaste culture, de prises de position et d’initiative, un modèle de conduite, un homme qui a su hisser haut la bannière d’un christianisme pionnier du développement des sociétés, a affirmé M. Eddé dans son message.

Panache
Du reste, beaucoup se souviennent du panache avec lequel, dans un témoignage à la vérité froissant pour l’amour-propre des musulmans du monde arabe, il avait affirmé que ces derniers étaient « les hôtes des chrétiens, dans le Machrek ».
Parmi les personnalités qui ont présenté hier leurs condoléances figurent de très nombreux ministres et députés, des chefs religieux, des membres du corps diplomatique, des délégations politiques et partisanes, des responsables militaires, comme le commandant de l’armée, le général Jean Kahwagi.
« Un homme de modération par excellence, voilà celui que le Liban pleure aujourd’hui », a affirmé dans une déclaration Walid Joumblatt, se faisant ainsi l’écho de l’immense majorité des Libanais. « C’était un pilier de modération et de dialogue », a     ajouté le chef du PSP, un homme qui a toujours su faire entendre la voix de la raison dans un monde livré à ses instincts.
C’est aussi l’hommage que lui rend le ministre de l’Éducation, Hassan Diab, qui a parlé du patriarche comme d’un « rassembleur » resté comme tel aux pires heures de la guerre.
Pour Hussein Husseini, l’un des artisans de l’accord d’entente nationale de Taëf, devenu Constitution, le patriarche Hazim était l’un des piliers du processus d’entente qui a conduit au silence des canons.

La rencontre orthodoxe
Pour la rencontre orthodoxe, le patriarche Hazim est « un homme d’ouverture qui a toujours su faire de la place à l’autre et à ses opinions dans sa vie ».
« C’était une des grandes personnalités de notre Machrek. Il a su préserver la spécificité de l’Église et son unicité, s’efforçant sur le plan politique et national d’accueillir les autres, sur la base des principes du dialogue entre les chrétiens et les musulmans. Il a donc posé des règles de dialogue souples et fermes à la fois, respectueuses de la spécificité orthodoxe. L’Université de Balamand, qui lui doit son existence et son rayonnement, s’attire aujourd’hui une vaste population d’étudiants du Liban et du monde arabe, musulmans et chrétiens. »
Le mufti de la République, cheikh Mohammad Rachid Kabbani, lui, a préféré se souvenir du sourire aussi large qu’entendu qui éclairait le visage du patriarche Hazim, chaque fois que, relancé par des journalistes en quête de scoop, il évitait leur piège et leur assénait une réponse pleine de nuance et de modération.
Par ailleurs, beaucoup de personnalités, empêchées de se rendre sur place, ont adressé des télégrammes et messages de condoléances. Citons entre autres le président de la Chambre Nabih Berry et le chef des Forces libanaises Samir Geagea, ainsi que les patriarches maronite, grec-catholique et arménien-catholique.
Les obsèques du patriarche Hazim seront organisées dimanche, décrété jour de deuil national au Liban.

 

Pour mémoire

Hommage unanime au patriarche Hazim

Toutes les communautés libanaises en conviennent. La disparition du patriarche d’Antioche des grecs-orthodoxes, Ignace IV Hazim, laisse un grand vide difficile à combler. Les condoléances ont continué hier à être reçues, après le décès de l’un des chefs d’Église les plus marquants de la deuxième moitié du XXe siècle et les salons de l’église Saint-Nicolas, qui fêtait hier...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut