Une vidéo postée récemment sur YouTube par une Saoudienne qui a osé tenir tête à la police religieuse fait fureur, plus d’un million de personnes l’ayant déjà visionnée.
La vidéo montre des membres de la police religieuse prenant à partie une femme et lui demandant de sortir d’un centre commercial de Riyad en raison de son vernis à ongles, et la voix de la femme répondant violemment. « Je ne partirai pas. Je veux savoir ce que tu peux me faire (...) le gouvernement a interdit vos patrouilles et votre rôle est uniquement de conseiller les gens », hurle la femme à l’adresse du chef de la patrouille. « Vous n’êtes pas responsables de moi et le fait que je mette du vernis à ongles ne vous concerne pas », crie-t-elle dans la vidéo de trois minutes et demie, alors qu’habituellement les gens ne discutent pas avec les membres de cette police qui est crainte par la population.
Près d’un million cent cinquante mille personnes ont déjà visionné la vidéo en quelques jours et elle a suscité une intense polémique. La vidéo a en effet provoqué quelque 7 000 commentaires négatifs de personnes jugeant l’attitude de la femme « éhontée », alors qu’environ 1 500 l’ont soutenue.
Reconnaissables à leurs barbes et leurs robes s’arrêtant au-dessus de la cheville, les membres de la police religieuse sont chargés de veiller au respect de la morale islamique. Ils patrouillent souvent dans les centres commerciaux et autres lieux publics à la recherche des femmes qui ne sont pas dûment voilées, des couples non mariés ou des magasins qui ne ferment pas à l’heure de la prière.
Mais ils ont adopté un profil bas depuis la nomination en janvier de cheikh Abdel Latif ben Abdel Aziz el-Cheikh, à la tête de cette puissante instance. Ce nouveau chef a décidé de renoncer à la contribution de « volontaires », souvent accusés d’abus et de violences, et de mettre fin à l’utilisation par cet organisme de voitures banalisées lors de patrouilles. Cheikh el-Cheikh est connu pour ses positions modérées concernant la mixité, qu’il ne prohibe pas lorsqu’elle n’enfreint pas les règles islamiques, alors que le royaume impose une stricte ségrégation des sexes.
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commentaires (1)
Je sais que pour de nombreux lecteurs ma remarque n'aura aucun sens, mais il faut bien corriger une erreur quand on la trouve dans un journal de la stature de l'OLJ! Le nom du cheikh "nommé à la tête de cette puissante instance" n'est pas "el-Cheikh", mais "Al ech-Cheikh", Al signifiant "famille" en Arabe, alors que el n'est autre que l'article défini...Cette famille-ou devrais-je dire tribu?-remonte au "cheik" Mohammad ben Abdel-Wahab, qui est le réformateur religieux à l'origine du wahhabisme en Arabie Saoudite. Les journalistes de l'AFP ne sont pas supposés être au courant de cette nuance, mais ceux(et celles) de l'OLJ devraient être mieux informé(e)s!
Georges MELKI
04 h 40, le 29 mai 2012