Les ambassadeurs du quintette à Beyrouth : pour un président « dans les plus brefs délais »

Et de trois. Les ambassadeurs à Beyrouth des pays du quintette impliqué dans le dossier libanais (France, États-Unis, Arabie saoudite, Qatar et Égypte) ont tenu jeudi soir leur troisième réunion de consultations, afin de contribuer au déblocage de l'élection présidentielle. Après une première réunion en janvier au domicile de l'ambassadeur saoudien Walid Boukhari, suivie un mois plus tard par une deuxième à la Résidence des Pins (chez l'ambassadeur français Hervé Magro), les diplomates se sont entretenus cette fois-ci à l'ambassade du Qatar.

À la suite de la table ronde, la mission diplomatique en question a publié un communiqué, affirmant que les représentants du quintette ont évoqué « les développements au Liban ainsi que le dossier présidentiel ». « Les ambassadeurs ont réaffirmé la priorité de l'élection d'un président de la République et ont exprimé leur soutien continu à l'accomplissement de l'échéance présidentielle dans les plus brefs délais », poursuit le texte qui se veut comme une nouvelle démonstration d'unité, à l'heure où des fuites font état de divergences au sein du groupe. Fait notoire, si les ambassadeurs des cinq pays semblent essayer de se réunir mensuellement, la dernière réunion du quintette au niveau des envoyés spéciaux remonte à septembre dernier, et s'était terminée sans qu'un communiqué conjoint ne soit publié.

Des médias locaux ont rapporté que lors de la réunion, les cinq ambassadeurs ont exprimé leur soutien à toutes les initiatives aptes à mettre fin au vide présidentiel, notamment celle du bloc de la Modération nationale. Lancée il y a près de deux semaines par ces députés ex-haririens, la réussite de cette initiative prévoyant des concertations parlementaires suivies d’une séance électorale ouverte reste tributaire du feu vert du Hezbollah. Ce dernier affirme « étudier » la proposition et promet d'y répondre la semaine prochaine. Les députés du bloc se réuniront, en attendant, avec le président du Parlement, Nabih Berry, samedi.

La réunion des ambassadeurs intervient quelques jours après un communiqué publié par les pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG : Arabie saoudite, Koweït, Qatar, Émirats arabes unis, Oman et Bahreïn), qui affirme « soutenir les efforts du quintette concernant le Liban ». Le texte, qui réitère « les positions constantes du Conseil de coopération en soutien au peuple libanais frère ainsi qu'à la souveraineté, à la sécurité et à la stabilité du Liban », souligne « l'importance d'accélérer la tenue de l'élection présidentielle afin de mettre en œuvre les réformes économiques nécessaires ». Il appelle également à ce que le pays du Cèdre ne soit pas « un point de départ pour les terroristes, le trafic de drogue ou d'autres activités criminelles qui menacent la sécurité et la stabilité de la région ».