Une frappe israélienne sur le village libanais de Kfar Kila, près de la frontière avec Israël, le 19 janvier 2024. Photo Hassan FNEICH / AFP
Le Hezbollah mettra une "vraie claque" à Israël si ce pays étend son "agression" à la frontière israélo-libanaise, a menacé vendredi le numéro deux du parti chiite.
Depuis le début de la guerre à Gaza le 7 octobre entre Israël et le mouvement palestinien Hamas, le Hezbollah lance quasi quotidiennement des attaques contre Israël depuis le sud du Liban pour soutenir son allié palestinien. Israël réplique en bombardant des secteurs à la frontière où au moins trois maisons d'un village ont été vendredi détruites par l'aviation israélienne, selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle).
"Si Israël décide d'étendre son agression, il recevra en réponse une vraie claque", a déclaré cheikh Naïm Kassem dans un communiqué. Il a en outre réitéré ses propos selon lesquels un rétablissement de la stabilité à la frontière et "dans la région" était conditionné par la "fin de l'agression à Gaza". "L'ennemi israélien n'est pas prêt (...) face à ce que la résistance islamique au Liban lui réserve", a estimé de son côté le chef du bloc parlementaire du Hezbollah, Mohamed Raad, dans des propos rapportés par l'ANI.
Mercredi, le chef d'Etat major de l'armée israélienne Herzi Halevi avait déclaré que la probabilité d'une guerre "dans les prochains mois" à la frontière avec le Liban était désormais "beaucoup plus élevée qu'elle ne l'était par le passé". Le même jour, le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres avait averti qu'une "confrontation totale" entre les deux camps serait un "désastre complet".
Trois maisons détruites
Depuis le début des affrontements à la frontière le 8 octobre, les violences ont fait plus de 195 morts au Liban, dont au moins 142 combattants du Hezbollah, fortement implanté dans le sud du pays. Côté israélien, 15 personnes sont mortes, dont neuf soldats et six civils, selon l'armée israélienne.
Celle-ci a dit vendredi dans un communiqué avoir "mené des raids aériens et effectué des tirs d'artillerie et de chars contre des postes d'observation du Hezbollah et des infrastructures terroristes", dans le secteur de Houla et Kfar Kila. Au moins trois maisons ont été "complètement détruites" par l'aviation israélienne dans ce dernier village, selon l'Ani.
L'agence a fait état de quatre maisons en tout prises pour cibles "par l'aviation israélienne", et une cinquième visée par des tirs d'artillerie. "Il reste une centaine d'habitants à Kfar Kila, mais par chance, les maisons détruites étaient vides" au moment des bombardements, a déclaré à l'AFP le président du Conseil municipal du village, Hassan Chite.
De son côté, le Hezbollah a revendiqué trois attaques, dont deux contre des "déploiements de soldats de l'ennemi israélien" à la frontière, à l'aide de missile de type "Burkan", qui peut transporter d'importantes charges explosives.
Le Hezbollah et ses suppôts n'ont plus rien d'autres a faire que compter en jouant au qui dit mieux! Ils se sont transformés en croque-morts. Quand a foutre une claque a Israël alors que nous allons prendre une sacrée tapotée, je trouve que c'est négativement disproportionnée comme réponse mais les deux seront les bienvenues. Les uns détruits et les autres épuisés et affaiblis par les combats nous aurons enfin la paix pour nous permettre de reconstruire le pays et le conduire vers sa vocation de Suisse du Moyen Orient. La question qui inquiète concerne les plumes que nous y laisserons.
10 h 10, le 22 janvier 2024