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Liban - Législatives

Machnouk entame les préparatifs des élections, sur la base de la loi en vigueur

Nouhad Machnouk. Photo tirée de son compte Twitter.

Indépendamment des plaidoyers en faveur d'une nouvelle loi électorale, le ministre de l'Intérieur, Nouhad Machnouk, a en quelque sorte donné hier le coup d'envoi des prochaines législatives, sur la base de la loi en vigueur (1960), rapporte notre correspondante Hoda Chédid.

C'est ainsi qu'il a adressé une note aux mohafez, leur demandant d'inspecter les salles devant servir de bureaux électoraux et de s'assurer de leur conformité aux standards requis (accès des handicapés, etc.). Les intéressés ont 20 jours pour remplir cette mission. Par ailleurs, M. Machnouk a demandé au chef de l'État et au Premier ministre d'inscrire à l'ordre du jour du prochain Conseil des ministres la désignation des membres de la commission de contrôle des élections et l'approbation des crédits nécessaires à l'organisation des législatives, prévues au plus tard le 21 mai, en un seul jour sur l'ensemble du territoire.

Ce faisant, le ministre de l'Intérieur, il l'a dit et répété, ne fait que son devoir, sachant qu'il s'était évertué lors de la visite officielle du chef de l'État en Arabie saoudite à réunir plusieurs ministres faisant partie de la délégation officielle, pour les convaincre de s'entendre rapidement sur un projet commun. Le mois de mai est celui des examens officiels, lui a-t-on rétorqué... Prenant acte de cette dérobade, M. Machnouk a donc décidé d'aller de l'avant.

Interpellé sur l'apparente contradiction entre ses paroles et ses actes, puisqu'il affiche sa préférence pour une nouvelle loi électorale, le ministre de l'Intérieur répond que, légalement, il est tenu de convoquer le collège électoral 90 jours avant la date du scrutin, soit avant le 21 février. Et d'insister sur le fait que les députés pourront, jusqu'au dernier jour avant l'organisation du scrutin, le 20 mai prochain, débattre d'une nouvelle loi électorale et, éventuellement, l'adopter.

En réalité, cependant, le fait que le président de la Chambre n'ait pas inscrit la loi électorale à l'ordre du jour de la session parlementaire actuelle en dit long sur l'absence de consensus là-dessus. Rejetant la balle dans le camp du gouvernement, M. Berry a d'ailleurs affirmé que l'exécutif est assez grand pour se débrouiller tout seul, puisque toutes les forces politiques – ou presque – y sont représentées.

Par ailleurs, comment expliquer que le chef de l'État se contredise si ouvertement, et renonce apparemment à organiser des élections législatives sur la base d'une nouvelle loi, comme il l'a promis dans son discours d'investiture ? Dans les cercles présidentiels, on justifie cette volte-face en expliquant que M. Aoun a vainement tenté de convaincre Walid Joumblatt du fait que la proportionnelle « ne marginalise personne ». Mais, ajoute-t-on, il ne lui appartient pas de l'imposer de force. Rejetant la balle dans le camp du Parlement, on ajoute de source présidentielle que c'est au Parlement de trancher entre les 17 projets de loi électorale présentés.
Pour le chef de l'État, précisent les sources citées, une seule chose compte : l'organisation des élections législatives dans les délais légaux, quel que soit le mode de scrutin adopté, lui-même s'engageant à respecter la loi électorale que les députés se décideront d'adopter soit activement, soit par défaut.

Quant à dire qu'il existe une « entente secrète » sur la loi de 1960, on assure de source présidentielle qu'il n'en est absolument rien et que la meilleure preuve en est que divers partis et courants, le CPL, les Kataëb, le mouvement Amal, clament leur hostilité à cette loi.
Pour sa part, M. Machnouk insiste sur le fait qu'il n'a pas d'autre choix que de se plier à la loi, sachant qu'en 2014, il s'est conduit exactement de la même façon, et que c'est finalement la Chambre qui a décidé de proroger son mandat.

La bénédiction tacite du Hezbollah, elle, est venue sous la forme d'une déclaration de Naïm Kassem affirmant que « les tentatives de trouver la meilleure loi électorale se poursuivent, mais le temps se fait court ».

Compte tenu de l'impasse, des modifications « cosmétiques » seront introduites à la loi électorale de 1960, et notamment des transferts de sièges tels que les députés puissent être élus par des majorités issues de leurs propres confessions (ainsi, le transfert du siège maronite de Tripoli vers Batroun). Mais une chose reste sûre, toutes les forces qui pérorent aujourd'hui sur la nécessité de mettre au point une autre loi électorale que celle de 1960 ne font que jeter de la poudre aux yeux.

 

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Indépendamment des plaidoyers en faveur d'une nouvelle loi électorale, le ministre de l'Intérieur, Nouhad Machnouk, a en quelque sorte donné hier le coup d'envoi des prochaines législatives, sur la base de la loi en vigueur (1960), rapporte notre correspondante Hoda Chédid.
C'est ainsi qu'il a adressé une note aux mohafez, leur demandant d'inspecter les salles devant servir de bureaux...
commentaires (2)

Vous écrivez : "…Mais une chose reste sûre, toutes les forces qui pérorent aujourd'hui sur la nécessité de mettre au point une autre loi électorale que celle de 1960 ne font que jeter de la poudre aux yeux." Et surtout de ceux qui ont fait de la réforme un argument, un slogan, pour la conquête du pouvoir, alors que dans la foulée de l’élection présidentielle, une nouvelle loi voté au parlement, pour mesurer d’abord la solidité de cette alliance en place, et pour marquer durablement le mandat actuel. Hélas, il n’en est rien. Simple constatation pour la réforme du mode de scrutin des années 60 est moins la raison pour faire des perdants, des exclus de la représentation démocratique (chaque chef de groupe influent, dont d’anciens chefs de milices, s’arrange pour s’en sortir avec une loi qui lui est favorable, il suffit de voir de près le ""cas Joumblatt""), mais plutôt le maintien du pays dans un dysfonctionnement chronique favorable à toutes sortes de démagogie, en tenant uniquement en compte des intérêts personnels. On entend des revendications sincères de changement, mais elles proviennent de groupes ou de partis sans aucune prise réelle sur le pouvoir… Le transfert du siège maronite de Tripoli au Batroun ou le siège druze de Beyrouth vers le Chouf, ne sont que du plâtre sur une jambe de bois. Au moins, avec la loi Orthodoxe, la visibilité est un peu plus nette, et permet moins de démagogie.

L'ARCHIPEL LIBANAIS

16 h 07, le 21 janvier 2017

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Commentaires (2)

  • Vous écrivez : "…Mais une chose reste sûre, toutes les forces qui pérorent aujourd'hui sur la nécessité de mettre au point une autre loi électorale que celle de 1960 ne font que jeter de la poudre aux yeux." Et surtout de ceux qui ont fait de la réforme un argument, un slogan, pour la conquête du pouvoir, alors que dans la foulée de l’élection présidentielle, une nouvelle loi voté au parlement, pour mesurer d’abord la solidité de cette alliance en place, et pour marquer durablement le mandat actuel. Hélas, il n’en est rien. Simple constatation pour la réforme du mode de scrutin des années 60 est moins la raison pour faire des perdants, des exclus de la représentation démocratique (chaque chef de groupe influent, dont d’anciens chefs de milices, s’arrange pour s’en sortir avec une loi qui lui est favorable, il suffit de voir de près le ""cas Joumblatt""), mais plutôt le maintien du pays dans un dysfonctionnement chronique favorable à toutes sortes de démagogie, en tenant uniquement en compte des intérêts personnels. On entend des revendications sincères de changement, mais elles proviennent de groupes ou de partis sans aucune prise réelle sur le pouvoir… Le transfert du siège maronite de Tripoli au Batroun ou le siège druze de Beyrouth vers le Chouf, ne sont que du plâtre sur une jambe de bois. Au moins, avec la loi Orthodoxe, la visibilité est un peu plus nette, et permet moins de démagogie.

    L'ARCHIPEL LIBANAIS

    16 h 07, le 21 janvier 2017

  • Elles ne savent faire que cela, nos "forces politiqes", pérorer et nous jeter de la poudre aux yeux ! Irène Saïd

    Irene Said

    08 h 35, le 21 janvier 2017

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