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Moyen Orient et Monde - Éclairage

Les républicains serrent les rangs et fourbissent leurs armes

Le Grand Old Party est désormais le parti de Donald Trump, pour le meilleur et pour le pire.

Paul Ryan, qui avait provoqué la fureur des partisans de Donald Trump en refusant de faire campagne pour lui, y est allé de ses louanges après la présidentielle, estimant que les Américains lui ont donné mandat pour appliquer son programme. Scott Olson/Getty Images/AFP

L'élection triomphale de Donald Trump à la Maison-Blanche a eu une conséquence tout aussi spectaculaire sur le Parti républicain, ressoudé en une nuit derrière le président élu alors qu'il était au bord de l'implosion. Après avoir mis tous les bâtons possibles dans les roues du magnat de l'immobilier, le Grand Old Party est désormais le parti de Donald Trump. Pour le meilleur et pour le pire.
Pendant toute la campagne, les provocations, dérapages et propositions iconoclastes du milliardaire ont suscité de vives réactions de dirigeants républicains comme Jeb Bush, John Kasich ou Ted Cruz, tous trois candidats malheureux à la primaire du parti, ou encore de Paul Ryan, le président de la Chambre des représentants.
Mais tout semble oublié et pardonné, au moins pour le moment, maintenant que Donald Trump, qui n'a jamais détenu le moindre mandat électif, se prépare à entrer à la Maison-Blanche avec le soutien d'un Congrès totalement contrôlé par les républicains et un programme extrêmement conservateur.
« Le peuple américain s'est exprimé et il est temps de se rassembler », a réagi John Kasich sur son compte Twitter. Le gouverneur de l'Ohio avait prévu de prononcer un discours cette semaine à Washington pour définir la nouvelle orientation du parti après la défaite attendue de Donald Trump. Le projet a été remisé sur les étagères.
Jeb Bush va « prier » pour le succès du nouveau président pendant que Ted Cruz, le dernier à lui avoir tenu tête pendant les primaires, a salué « une extraordinaire victoire pour les travailleurs américains ».

« Rien de mieux pour unifier qu'une grande victoire »
Même Paul Ryan, qui avait provoqué la fureur des partisans de Donald Trump en refusant de faire campagne pour lui, y est allé de ses louanges, estimant que les Américains lui ont donné mandat pour appliquer son programme, même s'il a été devancé par Hillary Clinton en nombre de voix à l'échelle du pays.
Si Donald Trump avait été battu, il ne fait guère de doute que Paul Ryan et Reince Priebus, le président du Comité national républicain, auraient vu leur autorité contestée.
Désormais, à la tête d'une Chambre des représentants restée dans le giron républicain, l'élu du Wisconsin sera probablement le principal allié du nouveau président. S'il est confirmé à son poste en janvier.
Quant à Reince Priebus, il se dit qu'il pourrait intégrer l'administration Trump, ce qui permettra à ce dernier de placer un homme de confiance aux commandes du parti.
Les grands donateurs républicains qui avaient boudé Donald Trump pendant la campagne se pressent aussi pour lui prêter allégeance. « Il n'y a rien de mieux pour unifier qu'une grande victoire et rien de plus efficace que de contrôler la Maison-Blanche, le Sénat et la Chambre des représentants », commente le conseiller d'un grand donateur.
Le représentant Chris Collins, soutien de longue date de Donald Trump, estime que maintenant qu'ils ne vont plus avoir à s'opposer à Barack Obama, les républicains vont pouvoir faire taire leurs divisions. « La grande différence, c'est que nous avons désormais tous les pouvoirs. Nous sommes tous sur la même ligne, à plus ou moins 10 %, ce sont plus des nuances que des divisions », explique-t-il.

Projet alternatif pour le mur avec le Mexique
Donald Trump a déjà adopté l'essentiel du programme « A Better Way » (Une voie meilleure) péniblement élaboré par Paul Ryan ces dernières années, en revoyant notamment à la baisse ses ambitions en matière de réforme de la fiscalité. Il a par exemple opté pour une tranche supérieure d'impôt sur le revenu à 33 %, contre 39,6 % actuellement, après avoir dans un premier temps proposé de l'abaisser à 25 %, ce qui aurait eu pour effet de creuser les déficits budgétaires – un repoussoir pour les républicains.
De même, si Donald Trump a fourni peu de détails sur son projet d'abrogation de l'Obamacare, la réforme du système de sécurité sociale emblématique du président sortant, ses conseillers confient qu'il s'inspirera très largement des propositions de la Chambre des représentants. L'abrogation de l'Obamacare devrait intervenir peu après l'entrée de Donald Trump à la Maison-Blanche, le 20 janvier, a dit mercredi le chef de file républicain au Sénat, Mitch McConnell. En revanche, le président élu a assuré qu'il ne reviendrait pas sur Medicare, le programme destiné aux plus pauvres, comme le souhaitent de nombreux républicains.
Parmi toutes les propositions parfois irréalistes que le magnat de l'immobilier a formulées pendant la campagne, les républicains vont rapidement trouver d'autres matières à discuter. C'est le cas en particulier du mur que Donald Trump a promis de faire construire – aux frais du Mexique – le long des 3 200 km de la frontière sud du pays. Mexico a déjà exclu de verser le moindre peso et les grandes manœuvres ont commencé à la Chambre des représentants pour soumettre à l'équipe de transition du président élu une solution moins coûteuse, expliquent des attachés parlementaires d'élus républicains. Cette solution alternative prévoit l'érection de clôtures supplémentaires au lieu d'un véritable mur et l'augmentation du nombre de gardes-frontières fédéraux. Un porte-parole de Donald Trump n'a souhaité faire aucun commentaire sur le sujet.
James OLIPHANT et Emily STEPHENSON/Reuters

L'élection triomphale de Donald Trump à la Maison-Blanche a eu une conséquence tout aussi spectaculaire sur le Parti républicain, ressoudé en une nuit derrière le président élu alors qu'il était au bord de l'implosion. Après avoir mis tous les bâtons possibles dans les roues du magnat de l'immobilier, le Grand Old Party est désormais le parti de Donald Trump. Pour le meilleur et pour...

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