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Moyen Orient et Monde - Syrie

La trêve humanitaire est entrée en vigueur à Alep

Les dirigeants de l'UE ont durci le ton hier pour dénoncer le rôle de Moscou dans le siège, soulignant que « toutes les options » étaient envisagées, y compris des sanctions.

Une colonne de fumée s’échappant de bâtiments à la suite de combats de rue dans une zone désignée comme couloir humanitaire, au nord-est d’Alep. George Ourfalian/AFP

La trêve « humanitaire » décrétée par Moscou dans la ville syrienne d'Alep est entrée en vigueur hier matin à 8h (heure locale), mais la durée de cette « pause humanitaire » de onze heures par jour reste confuse. Moscou a en effet annoncé une prolongation de 24 heures, soit jusqu'à ce soir, tandis que l'Onu a affirmé que la Russie la maintiendrait jusqu'à demain soir.
Huit couloirs humanitaires, dont six pour l'évacuation de civils, de malades et de blessés, et deux pour le retrait de rebelles armés, mais qui peuvent également être utilisés pour les civils, ont été mis en place, avait annoncé mercredi l'armée russe. Un photographe de l'AFP ayant visité quatre couloirs n'a toutefois vu aucun civil les emprunter, précisant qu'une mère, sa fille et un homme âgé qui s'étaient engagés dans l'un d'entre eux près du quartier rebelle de Boustane al-Qasr avaient finalement fait demi-tour après avoir entendu des tirs d'artillerie et d'armes automatiques.
Hormis ces combats dans la matinée, la situation était relativement calme dans cette ville divisée depuis 2012 entre zones tenues par les rebelles à l'est et quartiers sous contrôle du régime à l'ouest. Des roquettes ont toutefois été tirées sur des quartiers tenus par le gouvernement, blessant une petite fille, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Les Nations unies espèrent évacuer les premiers blessés d'Alep dès aujourd'hui, a annoncé Jan Egeland, qui dirige le groupe de travail sur l'aide humanitaire en Syrie. Environ 200 blessées et malades ont besoin d'être évacués de toute urgence de l'est d'Alep, selon l'Onu.

« Risquer ma vie »
Des habitants des zones rebelles restent sceptiques face aux promesses de trêve de la Russie et du régime syrien, pourtant relayées à coups de tracts et messages dans des haut-parleurs. « Même si j'ai besoin de sortir d'ici, à cause de la détérioration des conditions de vie avec le siège et le manque de nourriture et de travail, je ne vais pas risquer ma vie et celle de ma famille et être le premier à emprunter ces passages », a indiqué Mohammad Chayah, au chômage et père de quatre enfants. La Russie a toutefois souligné que si ceux qu'elle qualifie de « terroristes » utilisent « la pause humanitaire pour mener des frappes, pour se réarmer, pour renforcer leur arsenal, alors il n'y aura naturellement plus de pause ».
La « pause humanitaire » russe n'a suscité que méfiance chez les groupes rebelles, que le ministre russe des Affaires étrangères Serguei Lavrov a accusés hier d'empêcher les civils de fuir Alep-Est. Les Russes « ont violé toutes les initiatives précédentes, et nous ne leur faisons aucunement confiance », a indiqué Yasser el-Youssef, un responsable de l'influent groupe rebelle d'Alep Noureddine al-Zinki.
Hier, Amnesty International a également dénoncé la trêve comme « terriblement inadéquate », exhortant l'Assemblée générale de l'Onu à agir.
Par ailleurs, le chef de l'Otan Jens Stoltenberg a exprimé sa préoccupation qu'un porte-avions russe, actuellement au large des côtes britanniques, puisse se joindre à des attaques sur Alep. Dénonçant les bombardements meurtriers du régime syrien et de son allié russe sur les quartiers rebelles d'Alep depuis le 22 septembre, les pays de l'Union européenne, qui se réunissaient à Bruxelles hier soir, ont indiqué envisager « toutes les options, y compris des sanctions » contre le pouvoir de Damas et ses soutiens, dont Moscou. Pour sa part, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault a également condamné les frappes aériennes sur deux centres des Casques blancs dans la province septentrionale d'Idleb qui avaient tué un travailleur de la Défense civile et blessé plusieurs autres.

(Source : AFP)

La trêve « humanitaire » décrétée par Moscou dans la ville syrienne d'Alep est entrée en vigueur hier matin à 8h (heure locale), mais la durée de cette « pause humanitaire » de onze heures par jour reste confuse. Moscou a en effet annoncé une prolongation de 24 heures, soit jusqu'à ce soir, tandis que l'Onu a affirmé que la Russie la maintiendrait jusqu'à demain soir.Huit...

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