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Lifestyle - Liban pop

Re-Mi Bandali, 24 ans plus tard...

Elle est de retour pour présenter un répertoire de ses anciennes et nouvelles chansons, tirées de son récent album « Ma Nseet ». Si Re-Mi Bandali se souvient de (presque) tout, les Libanais, eux non plus, ne l'ont pas oubliée.

Photo Richard Sammour.

La dernière fois qu'elle est apparue sur scène, c'était il y a vingt-quatre ans. Aujourd'hui Re-Mi Bandali n'est plus cette petite fille en robe blanche à la vie amidonnée, cette enfant que les Libanais ont adulée, mais aussi enfermée dans une bulle-temps en l'identifiant au messager de paix, pur et inaccessible. Mais plutôt une jeune femme consciente de son talent, qui sait tracer elle-même son destin avec détermination. Son don, elle le sait précieux, et c'est pourquoi, loin de le préserver à l'abri de tout, elle le partage en toute générosité, en le nourrissant tous les jours et en l'offrant à présent aux fans qui l'ont aimée et qui attendaient son retour avec impatience.

«Je ne suis pas intouchable. Et j'ai grandi», commence- t-elle par dire. Le parcours effectué par cette enfant star grâce à une famille de musiciens doués (père, mère et tantes) ne lui est jamais monté à la tête. Elle est restée une jeune femme comme les autres, née tout simplement avec la musique dans son sang.

Depuis 1992, dernière date à laquelle elle s'est produite au théâtre Picadilly à Hamra, la petite fille a fait du chemin. Après avoir poursuivi des études de musicologie et enseigné ; après avoir voyagé, vu du pays et s'être mariée, l'enfant de Tripoli revient au pays qui l'a vue naître pour présenter un concert témoignage. Témoignage de son amour pour la musique, certes, mais aussi pour ses racines, et qui reflète par conséquent sa vie, sa personne et sa personnalité d'aujourd'hui. Comme un nouveau démarrage. «Je voudrai introduire au Liban la nouvelle Ré-mi», confie-t-elle. Ma Nseet (Je n'ai pas oublié) est un album enregistré il y a un an en collaboration avec son ami Mike Massi, qui en a assuré les arrangements musicaux. Non, bien sûr qu'elle n'a rien oublié, l'enfant du terroir, surtout pas le chemin parcouru avec ses fans, ni les merveilleux souvenirs. «Ils ont été nombreux, mais je voudrai à présent en créer d'autres.»

Toute seule

Ce concert est une sorte de lien qui ne s'est jamais interrompu, jamais cassé, mais qui se ressoude grâce à une voix, des mélodies, une musique douce et des paroles simples. L'album est composé de neuf chansons. Neuf poètes parmi lesquels Antoine Chamoun, Camille Salamé et Mohammad Ali al-Dika en ont écrit les paroles. «Varié, mais pas de la variété comme on l'entend aujourd'hui, insiste l'interprète. Des mélodies, pas du bruit.» Cela est dit avec tout le respect qu'elle a pour les autres artistes. «C'est parce que j'aime tellement la musique que je ne voudrai pas la galvauder.»

Elle sait bien ce qu'elle veut, Re-Mi, dont le nom résonne comme les deux notes d'une douce musique. L'époque des chrysalides est révolue. Place aux papillons qui, par un léger battement d'ailes, s'envolent vers d'autres cieux. «Si je suis très redevable à mes parents qui m'ont beaucoup appris, il est temps, pour moi, de prouver aux autres ce dont je suis capable toute seule.» Bien sûr, elle a appréhendé ce retour, car il n'est pas facile aux Libanais d'oublier l'image de la petite fille de quatre ans qui lançait son appel/plainte, en pleine guerre, au nom de toute l'enfance du Liban, avec le fameux Outouna el-toufoulé, devenu alors un hymne naïf et pur à la paix. « Re-Mi est une femme qui a couru, joué, étudié, aimé, eu des coups et blessures, puis s'est redressée», précise-t-elle, comme une revendication de sa nouvelle identité et maturité. «Le public va découvrir cette nouvelle personne à travers l'album qui raconte toutes ces histoires, avec des surprises en plus», poursuit-elle.

Mais si la chanteuse partage son propre vécu à travers ses chansons, tout le monde peut s'y retrouver. Car qui n'a pas eu une grand-mère qu'il a adorée ? Un ami qu'il voudrait protéger des mauvaises fréquentations ou même une première déception amoureuse? Qui ne s'est jamais senti seul loin de son pays et qui n'a pas eu envie un jour d'y retourner?

Grâce à ce concert où elle sera accompagnée de quelques musiciens et choristes, la chanteuse réanimera le feu enfoui sous les cendres, un feu qui ne s'est pas éteint. «Un lien qui ne s'est jamais rompu, dit-elle avec un enthousiasme qui lui fait briller les yeux. Je réserve, le soir du concert, une surprise au public. »
Entendre Re-Mi Bandali, c'est comme écouter les battements de son cœur ou une petite ritournelle logée dans son esprit bien au chaud, qu'on a toujours aimé voir réapparaître. Rendez-vous donc avec de beaux instants de musique ce jeudi 20 à 20h00 à l'Assembly Hall (AUB). Les billets sont en vente à la librairie Antoine.


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