Azzi dévoile un plan de retour des réfugiés syriens

Le ministre du Travail, Sejaan Azzi, a dévoilé hier un plan de retour sur deux ans (2017-2018) des réfugiés syriens installés au Liban. Il sera financé selon lui par les pays arabes n'accueillant pas de réfugiés sur leur sol, mais aussi par la communauté internationale, de même que les institutions et organisations régionales et internationales. M. Azzi estime que l'application de ce plan passe naturellement par le respect des engagements antérieurs pris à l'égard des autorités libanaises.

Cette annonce intervient quelques heures avant l'ouverture à New York des travaux du Sommet des Nations unies sur les réfugiés et les migrants. Le Liban, représenté par le Premier ministre, Tammam Salam, le chef de la diplomatie, Gebran Bassil, et le représentant permanent à l'Onu, Nawaf Salam, devrait à nouveau solliciter l'aide de la communauté internationale.

Zones sécurisées
« Les réfugiés seront divisés en quatre catégories: les partisans du régime syrien, les opposants au régime, les neutres et les migrants », a déclaré M. Azzi lors d'une conférence de presse. « Une feuille de route précise sera mise en place sur deux ans », a-t-il ajouté.

Ce plan sera mis en œuvre à partir du 1er janvier 2017, selon M. Azzi. « À partir de cette date et jusqu'au mois de juillet, des zones d'accueil sécurisées devront être désignées sur le territoire syrien et des unités de logement devront y être installées », a précisé le ministre qui estime à un demi-million le nombre de réfugiés concernés.

« Les 250 000 Syriens qui ne sont pas considérés comme des réfugiés de guerre devront être réinstallés en Syrie, selon leur volonté », a-t-il souligné, précisant que ces opérations seront financées par le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR).

 
(Lire aussi : Le Liban au centre des discussions sur la crise des réfugiés)

Convaincre les pays arabes
« Ce plan sera financé par les pays arabes n'accueillant pas de réfugiés syriens sur leur sol, ainsi que par les pays donateurs qui devront avancer les fonds couvrant les pertes financières du Liban causées par l'accueil de ces réfugiés », a-t-il indiqué.

« Un comité d'administration conjoint entre l'État libanais et les Nations unies, présidé par le Liban, sera formé pour piloter et évaluer le retour des réfugiés syriens dans leur pays », a ajouté M. Azzi, sans donner plus de précisions sur les modalités de cette opération.

« Le Liban formera une délégation de trois à cinq personnalités reconnues, chargée de présenter ce plan à l'Onu ainsi qu'aux pays arabes, et de convaincre l'opinion publique », a-t-il expliqué. M. Azzi a précisé que « les États-Unis et la Russie devront assurer la sécurité du retour de ces réfugiés, en coopération avec l'État syrien ».

« Comme les peuples palestinien et syrien, le peuple libanais s'interroge sur son identité et sa stabilité », a déclaré le ministre. « Nous ne voulons plus de grandes déclarations, mais d'un plan de retour des réfugiés syriens afin que le Liban reste aux Libanais et que la Syrie reste aux Syriens, a ajouté M. Azzi. L'identité libanaise est menacée de changement, l'entité libanaise est en danger et le retour des Syriens est une nécessité », a-t-il lancé, tout en montrant du doigt « les grandes puissances qui font les guerres et demandent aux petites nations d'en assumer les conséquences ».

 Lire aussi

Washington se défend de demander au Liban d'implanter les Syriens sur son sol

Le Liban n’est pas seul

Derbas à « L'OLJ » : À New York, le Liban affirmera son refus catégorique de l'implantation

Réfugiés : les pays riches appelés à assumer une plus grande responsabilité