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Liban - Crise

L’avertissement de Joumblatt à « certains » maronites : La Constitution risque d’être amendée à vos dépens

Le chef du PSP assure que « (son) seul objectif est la préservation de (sa) communauté » et se dit consterné par « l'affaiblissement de Saad Hariri ».

Dans une interview accordée au Carnegie Middle East Center, le chef du Parti socialiste progressiste, Walid Joumblatt, a dressé un tableau plutôt sombre du Liban. L'avenir obscur qu'il prédit pour le pays est étroitement lié à l'évolution de la situation en Syrie, dont le président Bachar el-Assad est selon lui en train de gagner en force.

« Mon seul objectif, et j'espère avoir transmis ce message à mon fils Taymour, est de survivre. Lorsqu'on appartient à une petite communauté, le seul but qu'on peut avoir est de défendre cette communauté et de survivre, ce qui implique d'entretenir de bonnes relations avec toutes les composantes du pays, notamment le Hezbollah. C'est le moyen le plus sûr pour les druzes de survivre et de préserver leurs acquis au double plan politique et démographique », a déclaré Walid Joumblatt dans son interview à Michael Young, en relevant que la situation des chrétiens du Liban n'est pas meilleure que celle des druzes.

Le chef du PSP a en outre estimé que le président syrien, Bachar el-Assad, est toujours capable de nuire au Liban, et reproché vivement à la communauté internationale et aux États-Unis de n'avoir pas volé en 2011 au secours des rebelles syriens, avant l'émergence des groupes al-Nosra et État islamique.
« Je ne vois pas de président au Liban dans un proche avenir », a prévu Walid Joumblatt, avant de rappeler que ce sont notamment les Syriens et les Iraniens qui peuvent débloquer la présidentielle. « Il ne faut pas sous-estimer la capacité de Bachar el-Assad à jouer au fauteur de troubles. Son objectif est de reprendre le contrôle des régions occupées dans son pays par les rebelles et il est en train d'y arriver progressivement, mais à quel prix ! Il reste que lorsqu'il l'atteindra, il pourra imposer un nouveau diktat au Liban, peut-être sous de nouvelles conditions », a-t-il averti en mettant l'accent sur la gravité d'un tel scénario pour les chrétiens du Liban. « Malheureusement, ces derniers, et notamment certains dirigeants de la communauté maronite, ne réalisent pas que la Constitution risque d'être amendée à leurs dépens. Certains, à l'instar de Michel Aoun (chef du bloc parlementaire du Changement et de la Réforme), seraient tentés de l'accepter », a-t-il soutenu, avant de se raviser : « Mais tout dépendra des acquis militaires de l'armée syrienne et de ses alliés », en allusion au Hezbollah qui combat à ses côtés.

À un interlocuteur qui lui faisait remarquer qu'il serait peut-être difficile de réunir les deux tiers des voix parlementaires nécessaires pour amender la Loi fondamentale, M. Joumblatt a répondu : « Nous sommes bloqués et engagés dans une guerre d'usure dans laquelle "ils" sont plus fort et plus résilients. Nous ne sommes pas unis. Le pays est en train de perdre économiquement et il est de plus en plus vulnérable. Qui sait ce qui se passera dans un an ? L'autre camp (prosyrien) s'en soucie peu. Ne me dites pas qu'"ils" ne profitent pas des divisions chrétiennes. "Ils" ont même une influence, voire des milices au sein des communautés sunnite et druze », a-t-il ajouté.

Pour lui, « la coalition du 14 Mars a été un beau rêve ». « Elle n'avait cependant aucun programme à part celui de jeter les Syriens dehors. Pour la première et dernière fois de son histoire peut-être, Bachar el-Assad a eu peur et a retiré ses troupes du Liban en 2005. Plus tard, nous étions prisonniers d'un autre rêve, celui d'affaiblir les alliés de la Syrie au Liban, c'est-à-dire le Hezbollah, et nous espérions que ce qu'on appelle la communauté internationale – cette notion qui est un mensonge incommensurable – pourrait faire quelque chose pour affaiblir Assad. Mais elle n'a pas réagi à l'époque et continue de ne pas réagir », a-t-il déploré.

Après avoir rappelé les événements de mai 2008 entre le Hezbollah et le courant du Futur, il a indiqué qu'il avait « à l'époque décidé de (se) retirer de la coalition du 14 Mars dans l'intérêt du pays ». « Il y a des priorités. Je ne pouvais compter sur personne et sur rien, à l'exception peut-être de la sagesse de mon peuple et de ma communauté. J'ai réussi à les convaincre – et cela m'a pris quelques années – qu'une confrontation militaire serait suicidaire pour les druzes », a affirmé Walid Joumblatt. Alors qu'on lui faisait remarquer que « même (son) allié, Saad Hariri, semble avoir des difficultés aujourd'hui », M. Joumblatt a répondu : « Malheureusement oui. Je ne sais pas pourquoi, mais mon allié le plus fort est en train de s'affaiblir progressivement. C'est triste. Très triste. »
Il a enfin rejeté, en réponse à une question, toute possibilité de réconciliation avec le président syrien. « Ce serait ma fin politique. Je préfère me suicider suivant mes propres conditions plutôt que d'aller en Syrie et me réconcilier avec Bachar », a-t-il assuré.

 

Lire l'intégralité de l'entretien avec Walid Joumblatt ici

 

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commentaires (1)

IL A PARLE EN PLEINE RAISON POUR UNE FOIS. QUE TOUS LES CHRETIENS ET BKERKE ET LE PATRIARCHE EN TETE PRENNENT LES CHOSES AU SERIEUX... ET QUE LES PARAVENTS... FOSSOYEURS DE LA CHRETIENTE AU LIBAN... SE REVEILLENT AVANT QU,IL EN SOIT TROP TARD... ET LES MOUTONS IDIOTS QUI LES SUIVENT COMPRENNENT QU,ILS SONT ENTRAIN DE SE SUICIDER...

LA LIBRE EXPRESSION

09 h 31, le 17 septembre 2016

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Commentaires (1)

  • IL A PARLE EN PLEINE RAISON POUR UNE FOIS. QUE TOUS LES CHRETIENS ET BKERKE ET LE PATRIARCHE EN TETE PRENNENT LES CHOSES AU SERIEUX... ET QUE LES PARAVENTS... FOSSOYEURS DE LA CHRETIENTE AU LIBAN... SE REVEILLENT AVANT QU,IL EN SOIT TROP TARD... ET LES MOUTONS IDIOTS QUI LES SUIVENT COMPRENNENT QU,ILS SONT ENTRAIN DE SE SUICIDER...

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 31, le 17 septembre 2016

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