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Liban - L’éclairage

Le CPL se promet des lendemains chantants pour le 7 septembre... et retient son souffle en attendant

Des sources politiques proches de Samir Geagea reconnaissent mener actuellement une médiation entre Rabieh et le Grand Sérail pour remédier au boycottage par les ministres du Courant patriotique libre (CPL) de la dernière séance du Conseil des ministres, en dépit du fait que les Forces libanaises (FL) ne font pas partie du cabinet Salam. L'objectif de la démarche FL est la nécessité générale de préserver les institutions constitutionnelles, surtout le gouvernement, et d'empêcher son blocage, par souci des affaires des citoyens et de la gestion de celles du pays. Nul n'a en effet intérêt à bloquer la seule institution qui fonctionne à l'ombre de la vacance présidentielle.
Les FL cherchent à trouver un terrain favorable à un règlement du contentieux entre le CPL et le commandant en chef de l'armée, le général Jean Kahwagi, sur base d'une position claire de la part du parti présidé par M. Geagea : empêcher le vide à la tête de l'institution militaire et préserver les chefs des forces de sécurité à leurs postes jusqu'à l'élection d'un président de la République, qui est le chef suprême des armées, par souci jaloux des prérogatives présidentielles.

Des sources ministérielles rapportent que les présidents de la Chambre et du Conseil restent attachés au gouvernement, dans la mesure où la chute de ce dernier plongerait le Liban dans l'inconnu et provoquerait un effondrement de la stabilité politique et sécuritaire qui bénéficie d'un parapluie international et régional dans les circonstances actuelles. Les sources FL précisent pour leur part qu'elles ne sont pas en faveur de la démission du cabinet Salam, ni du vide au commandement en chef de l'armée, et encore moins du recours à la rue dans de telles circonstances comme moyen de pression de la part d'une partie quelconque. Cette position de Meerab a été communiquée à Rabieh de manière claire et sans équivoque, sur base du souci de la coordination entre les deux partis sur le plan politique. Cela aurait poussé les milieux aounistes à assurer que le CPL ne souhaite pas sortir du gouvernement, en dépit de l'escalade actuelle contre « le non-respect de la loi et du pacte national ».


(Lire aussi : Après « l'atteinte au pacte », pour le CPL « toutes les options sont ouvertes »)

 

Le CPL a-t-il vu juste en décidant de boycotter le Conseil des ministres jeudi ? Rempilera-t-il le 8 septembre, lorsque le ministre de la Défense Samir Mokbel devrait en principe exposer le dossier des nominations sécuritaires au Conseil, dans la mesure où il s'agit de la dernière séance du mois de septembre, avant le départ du Premier ministre à New York pour participer aux réunions de l'Assemblée générale de l'Onu et y prononcer l'allocution du Liban ? D'autant que M. Salam pourrait quitter Beyrouth à la mi-septembre à destination du Venezuela, en visite officielle, avant de se rendre à New York...
Selon des sources ministérielles, le CPL a très mal calculé son coup. Si mal que ses alliés du 8 Mars ne se sont pas solidarisés avec lui – pas même le Hezbollah, dont Tammam Salam a refusé la requête de reporter la séance. Nabih Berry s'est empressé, lui, d'assurer la participation de ses ministres au président du Conseil, critiquant le blocage de l'action du gouvernement. Les Marada ont également pris part à la séance, estimant que le conflit relève de la politique et pas du pacte. Des sources politiques bien informées révèlent que le Hezbollah avait déjà averti Rabieh qu'il était contre le blocage du gouvernement, d'autant que le secrétaire général du parti, Hassan Nasrallah, avait appelé, lors de son dernier discours, à la redynamisation de l'action ministérielle. De même, il est clair que le Hezbollah n'est pas très enthousiaste concernant le recours à la rue dans les circonstances actuelles. Il préfère concentrer le débat à l'intérieur des institutions à l'heure qu'il est, surtout que le cabinet Salam bénéficie d'une couverture régionale et internationale, et que l'action du Premier ministre est louée par tous. D'ailleurs, des milieux diplomatiques soulignent que le maintien du cabinet – c'est-à-dire de la stabilité politique – et de la sécurité constituent une ligne rouge, surtout à l'ombre de l'échec des forces politiques locales à élire un président de la République.


(Lire aussi : Les opposants CPL, pour l'alternance et la participation, le décryptage de Scarlett Haddad)

 

Ces données ont été mises à la disposition des responsables du CPL pour discussion avant toute décision. Rabieh prendrait en considération les événements extérieurs, notamment sur la scène syrienne, avant d'agir, d'autant qu'il interprète les développements actuels comme des signaux favorables au niveau de l'échéance présidentielle. Des milieux ministériels du 8 Mars affirment d'ailleurs s'attendre à des développements surprenants qui changeront la situation de fond en comble et porteront à Baabda, le 7 septembre, le président qui représente la majorité la plus large de la rue chrétienne. Sur base de cette lecture, une escalade politique ou populaire n'est pas propice et il vaut mieux que le conflit reste contenu, dans la mesure où cela favorise, in fine, les chances du général Michel Aoun d'accéder à la présidence de la République.

Se basant sur les développements en Syrie, des sources proches de Rabieh affirment qu'il y aura d'autres occasions de reprendre la rue, d'autant que « l'après-7 septembre changera la situation du tout au tout ».
Cependant, des sources proches du 14 Mars estiment que les paris aounistes sur un deus ex machina qui propulserait Michel Aoun à Baabda relèvent du vœu pieu et du fantasme. À cela vient s'ajouter cette affirmation de sources politiques occidentales, selon lesquelles « il n'y a pas d'élection présidentielle en vue au Liban », la raison étant, naturellement, la persistance du blocage iranien de l'échéance.
En fait, l'élément-surprise de septembre pourrait être une nouvelle déconvenue pour le général Aoun... et la nécessité pour ses troupes d'effectuer un baroud d'honneur en prenant la rue d'assaut pour tenter de conquérir l'inaccessible présidence de la République, dans un ultime « renversement de table ». En attendant, aucun des alliés du CPL, ni les vieux coquins – le 8 Mars en général– ni les nouveaux copains– les FL, ne veut entendre parler d'un quelconque mouvement de rue.

 

Pour mémoire
Jreige : Le gouvernement et l'élection présidentielle paralysés par le même groupe

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Des sources politiques proches de Samir Geagea reconnaissent mener actuellement une médiation entre Rabieh et le Grand Sérail pour remédier au boycottage par les ministres du Courant patriotique libre (CPL) de la dernière séance du Conseil des ministres, en dépit du fait que les Forces libanaises (FL) ne font pas partie du cabinet Salam. L'objectif de la démarche FL est la nécessité...

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Le Toutankhamon de Rabieh, vu son âge 83 ans, joue son ultime carte comme Samson : "Sur moi et sur mes ennemis". Il passe son temps à ressasser sa rengaine qu'il est le chef du plus grand nombre de députés chrétiens... La plupart de ses députés ont été élus par les suffrages des chiites et des arméniens : A Jbeil, au Metn-Nord, à Baabda, à Jezzine...

Un Libanais

17 h 45, le 27 août 2016

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Commentaires (1)

  • Le Toutankhamon de Rabieh, vu son âge 83 ans, joue son ultime carte comme Samson : "Sur moi et sur mes ennemis". Il passe son temps à ressasser sa rengaine qu'il est le chef du plus grand nombre de députés chrétiens... La plupart de ses députés ont été élus par les suffrages des chiites et des arméniens : A Jbeil, au Metn-Nord, à Baabda, à Jezzine...

    Un Libanais

    17 h 45, le 27 août 2016

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