La réponse du courant du Futur aux conditions proposées samedi par le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, pour un déblocage de la présidentielle n'a pas tardé.
Samedi, dans son discours à l'occasion du dixième anniversaire de « la victoire divine » dans la guerre de juillet 2006 contre Israël, Hassan Nasrallah avait réaffirmé son soutien « indéfectible » à la candidature du chef du bloc parlementaire du Changement et de la Réforme, Michel Aoun, à la tête de l'État et lui a proposé un marché : Saad Hariri à la tête du gouvernement en échange du soutien du courant du Futur à sa candidature. « Si les parties concernées par la présidentielle souhaitent que cette échéance soit couronnée de succès (...), je peux leur dire que nous sommes ouverts (à toutes négociations). Nous sommes très positifs pour ce qui a trait à la nomination d'un président du Conseil après l'élection d'un chef de l'État », avait-il dit, en allusion au retour de Saad Hariri au Sérail, avant d'ajouter : « Je me contente de cela. Une porte s'est ouverte. Franchissons-en le seuil. »
Mais ce seuil, le courant du Futur ne semble pas près de le franchir, compte tenu de la réaction de son bloc parlementaire hier à la proposition de Hassan Nasrallah. Réuni sous la présidence de Fouad Siniora, à la Maison du Centre, le bloc du Futur a mis l'accent sur « les atteintes à la Constitution » recelées dans le discours du chef du Hezbollah. Hassan Nasrallah « outrepasse une nouvelle fois la Constitution dans ses propos, foulant au pied ses dispositions relatives à l'élection des présidents de la République et de la Chambre, et la nomination d'un Premier ministre », a souligné le député Ammar Houri qui a donné lecture du communiqué du bloc.
Celui-ci a de nouveau appelé le leader du Hezbollah à « respecter le texte de la Loi fondamentale pour ce qui a trait à toutes les étapes de la composition du pouvoir au Liban ». « Nous ne pouvons pas accepter que la Constitution et l'accord de Taëf soient ignorés, ce que sayyed Nasrallah essaie de faire en entraînant le pays sur cette voie.
Les députés du Futur se sont encore une fois référés aux résolutions de la conférence de dialogue pour souligner en substance l'engagement pris par les participants de considérer ces trois fonctions, et plus particulièrement la présidence de la République, comme faisant partie des questions nationales qui transcendent les clivages confessionnels.
« Sayyed Nasrallah a le droit de rester attaché à la candidature du général Aoun, mais ce droit ne lui donne pas la latitude de l'imposer en tant que candidat unique à la présidentielle et de bloquer les séances électorales de la Chambre si ses vœux ne sont pas satisfaits », selon les députés du Futur.
Liban
« Nasrallah ne peut pas imposer Aoun comme candidat unique », affirme le bloc du Futur
C'est par un non indirect que le parti de Saad Hariri a répondu hier à l'initiative du leader du Hezbollah.
OLJ / le 17 août 2016 à 00h00
commentaires (8)
Le 14-Mars dit que Hassan Nasrallah ne peut pas imposer Michel Aoun comme candidat unique, tandis que Nawaf Moussawi vient de déclarer que "l'élection" de Michel Aoun est sur le point d'être conclue. Dans l'impasse présidentielle, des uns disent "élection" d'autres disent "imposition" "nomination" "désignation"... Dans ce chaos linguistique, les 128 députés ont-ils été élus pour les chiens ?
Un Libanais
16 h 55, le 18 août 2016