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Diaspora - Anniversaire

Une belle reconnaissance pour les Libanais de Guadeloupe

Voilà 150 ans que les émigrés libanais vivent dans ce département français d'outre-mer (lire notre édition du 4 juillet 2016). Les activités qui ont marqué cet anniversaire étaient nombreuses, et l'amitié entre les deux peuples à l'honneur.

Les délégations officielles lors de l’un des multiples événements qui ont marqué le 150e anniversaire de l’arrivée des Libanais en Guadeloupe.

Il y a 150 ans arrivaient en Guadeloupe les premiers Libanais. Il y a quelque temps, de nombreuses personnalités se sont réunies sur le marché central de Pointe-à-Pitre pour commémorer cet événement. À cette occasion, une plaque a été dévoilée sur l'une des places principales de la ville, avec une citation du grand écrivain libanais Gibran Khalil Gibran: « Je suis issu d'un peuple qui a bâti Byblos, Tyr et Sidon. Je suis là pour bâtir avec vous. »
Les Guadeloupéens d'origine libanaise ont célébré leurs aïeux lors d'une manifestation soigneusement organisée par le père Nicolas Taza, Rita el-Daher Torbey et d'autres. Plusieurs temps forts ont marqué cette commémoration : une conférence au mémorial ACTe sur l'immigration et l'intégration, modérée par Georges Bredent, président de la commission culturelle de la région, écrivain, historien et socio-anthropologue ; le lever de voile sur une plaque commémorative sur le marché central de Pointe-à-Pitre, nommé également marché Saint-Antoine, en présence d'un parterre d'invités parmi lesquels le maire de la ville Jacques Bangou, le préfet de la région Guadeloupe, représenté par le sous-préfet Jean-Michel Jumez, le chargé d'affaires de l'ambassade du Liban en France Chadi Khoury, le président de la région Guadeloupe Ary Chalus, la présidente du conseil départemental Josette Borel-Lincertin, le député Victorin Lurel, la présidente de la Chambre de commerce Colette Koury, Mgr Jean-Yves Riocreux, évêque de Guadeloupe, le père supérieur de la congrégation des missionnaires maronites, le père Malek Abou Tannous, ainsi que de nombreuses personnalités politiques, culturelles, religieuses et autres. Cet événement a été suivi d'un dîner officiel à la résidence départementale, qui a mis à l'honneur la culture libanaise et guadeloupéenne (danse, chant, dabké, poèmes...).
Une messe a également été célébrée en la cathédrale Saint-Pierre-et-Paul de Pointe-à-Pitre selon le rite maronite par Mgr Maroun Nasser Gemayel, évêque maronite de Paris, présidée par Mgr Riocreux, concélébrée par le père Malek Abou Tanous et le père Nicolas Taza, de la mission Saint-Charbel (première mission permanente en Guadeloupe), aidés de plusieurs prêtres du diocèse.

Un peuple qui sait s'adapter
Les différents discours prononcés au cours de ces événements ont mis l'accent sur la faculté des Libanais à s'intégrer là où ils se trouvent, tout en restant attachés à leur culture et leurs us et coutumes d'origine. Commerçant et travailleur, le peuple libanais a beaucoup souffert des guerres et de leurs méfaits, ce qui explique sa tendance à émigrer. « Si un Libanais tombe à la mer, il remonte avec un poisson dans la bouche », a souligné le sous-préfet Jean-Michel Jumez.
La diaspora libanaise, rappelons-le, est l'une des plus importantes dans ce département, très respectée et très bien intégrée sur l'île, du fait de son ancienneté et de l'ampleur de sa population. La ville de Pointe-à-Pitre, partenaire de l'événement commémorant les 150 ans de présence libanaise sur l'île, en acceptant d'apposer une plaque commémorative sur le marché central, rend ainsi hommage à cette population dont la devise est la paix et la prospérité.
Les Libanais ont participé en masse au développement de Pointe-à-Pitre et, par là même, de la Guadeloupe. Les familles libanaises font partie intégrante de la société guadeloupéenne. Certaines ont marqué de leurs empreintes le paysage sportif ou musical, jouant le rôle de mécènes qui ont favorisé le développement de divers secteurs. Nul ne peut ignorer leur implication dans le commerce et son développement dans l'île. Beaucoup se souviennent des colporteurs qui, inlassablement, parcouraient les campagnes et trouvaient des arrangements avec la population pour l'acquisition de vêtements, de chaussures, de tissus, etc.

« Rendre hommage à ce peuple »
Jacques Bangou, maire de Pointe-à-Pitre, a déclaré : « Les soubresauts de l'histoire obligent, à intervalles irréguliers, les peuples du monde entier à prendre le chemin de l'exil. Catastrophes naturelles, difficultés économiques mais aussi conflits humains sont des situations qui entraînent des flux migratoires d'un pays à un autre. C'est le cas de ces familles libanaises qui sont venues s'installer en Guadeloupe et former une communauté qui a la particularité de s'intégrer dans la vie culturelle, politique et sociale du pays. Aujourd'hui, c'est à ce titre que nous rendons hommage à ce peuple qui a largement contribué à l'épanouissement de la Guadeloupe. »
Pour le père Malek Abou Tannous, il y a « une harmonie entre ces deux peuples. Cette intégration du peuple libanais, qui date de 150 ans et qui perdure de génération en génération, se vérifie un peu partout dans la sphère de la société guadeloupéenne, a-t-il affirmé. Il y a une harmonie certaine entre ces deux peuples qui partagent un peu les mêmes choses, tout en gardant leur spécificité. C'est cette cohabitation intelligente que je salue, et je profite de ce moment pour adresser un message de paix et de joie à tout le monde. »

C.P.

Il y a 150 ans arrivaient en Guadeloupe les premiers Libanais. Il y a quelque temps, de nombreuses personnalités se sont réunies sur le marché central de Pointe-à-Pitre pour commémorer cet événement. À cette occasion, une plaque a été dévoilée sur l'une des places principales de la ville, avec une citation du grand écrivain libanais Gibran Khalil Gibran: « Je suis issu d'un peuple...